Citation:
Moralement, Vichy est inattaquable. Ceux qui l'attaquent sont pourtant très nombreux. Or, c'est parce qu'ils commettent tous la même faute qui est "LE" péché contre l'histoire : j'ai nommé l'anachronisme. Quand on juge les actes du passé d'après la situation de notre présent à nous on commet non pas une faute mais "LA" faute essentielle. On doit juger le passé non pas d'après le présent mais d'après le passé de ce passé.
Les polluants de l'Histoire ne sont pas si nombreux. Outre
l'amalgame qui est le plus fréquemment dénoncé et
l'anachronisme qui l'est moins, il en est un autre qui est presque entièrement ignoré... au point de n'avoir pas de nom. Je propose à titre provisoire :
le recours à l'abstraction."Aujourd'hui les hommes vivent dans l'imaginaire, dans un monde de concepts forgés de toutes pièces par la propagande où les mots ne représentent plus des idées ou des choses mais existent en eux-mêmes et deviennent des faits", dit Yves Bouthillier.
Dans le même ordre d'idées, Mme Thatcher a dit :
"La société n'existe pas".L'Histoire de Vichy offre de nombreux exemples de cette pollution.
C'est ainsi que les doctes historiens qui occupent le devant de la scène médiatique tels que Paxton et Klarsfeld vous diront fréquemment que Vichy, certes, n'eut pas comme Hitler la volonté d'exterminer les Juifs mais qu'il eut celle de les exclure de la société française et d'en faire une catégorie à part. Bref, la politique de Vichy fut une politique
"d'exclusion".Or, c'est faux.
Si Vichy fit deux statuts des Juifs (en octobre 40 et en juin 41) ce ne fut que contraint et forcé et dans l'urgence pour esquiver des menaces allemandes. La soi-disant politique d'exclusion n'était en fait qu'une politique d'équivoque et d'esquive.
L'exclusion a existé bien sûr mais secondairement et consécutivement à l'équivoque et à l'esquive.
Et pourtant rien n'y fera. L'exclusion, vous dis-je. "Elle a bien eu lieu, vous ne pouvez pas le nier, tout de même ?"