Barbu a écrit:
Bonsoir. Je voudrais apporter ma petite pierre à l'édifice: en tant que sapeur pompier volontaire, je suis intervenu sur le site d'une double explosion à Toulouse. Dans une première maison, le gaz s'est répandu dans la partie habitation, puis a fait explosion: la maison a été soufflée au niveau du plancher bas ne laissant pratiquement pas de murs. Dans la deuxième, le gaz s'est répandu dans la cave, et a explosé: la déflagration était dirigée verticalement, donc les murs sont restés debout, mais le toit et les plafonds ont été projetés en hauteur. La cave a fait office de merlon, et a orienté l'onde de choc
Dans le cas d'Oradour, s'il y avait eu des explosifs dans l'église, ou dans le clocher, l'onde de choc serait partie suivant une sphère (comme dans le cas de la première maison) et aurait détruit le batiment. J'ai toujours entendu affirmer que les Allemends avaient mis des caisses d'engins incendiaires dans l'église pour la faire bruler avec les gens dedans, mais pas la faire exploser. Pour ce qui est de la suie au fenètres, j'ai pu constater que suivant l'intensité du feu, elle n'est pas toujopurs présente. Je pense qu'au dessus d'une certaine température la suie (qui est du carbone pur) est brulée. Il faut se souvenir que dans un incendie ordinaire, on atteint des température élevées (900, 1 000° voir plus, cette température va être augmentée par la présence de matières incendiares militaires).
Donc les gens qui se servent de ce type d'argument sont dans l'erreur la plus totale (ce qui n'a rien d'étonnant pour des personnes de cet accabit!)
Amitiés. Bernard
Ton témpignage en tant que sapeur-pompier volontaire est précieux et confirme en partie la démonstration de Vincent Reynouard sur l'hypothèse de l'explosion dans le clocher et dans le combles de l'église d'Oradour. Il t'aurait suffit de voir les croquis qu'il en a fait aprés avoir visité les lieux pour en être convaincu. Le toit de l'église et du clocher ont effectivement volé vers le haut sous le souffle de l'explosion, mais pas les murs, leur épaisseur et leur conception en pierres de tailles interdisant toute démolition. Les explosifs entreposés n'avaient pas la qualité des semtex et autres explosifs "modernes" et outre des explosifs, il devait y avoir des munitions d'armes et des grenades, ce qui relativise la puissance de l'explosion. Celà dit, l'absence de suie sur le haut des fenêtres ne s'explique pas par la température élevée de l'incendie qui l'aurait brûlée. Parcequ'il ne faut pas oublier que le principal témoin de ce qui s'est passé dans l'église, Mme Rouffange, s'est déplacée dans l'église en feu, suivie d'une maman et de son bébé, entre la sacristie et l'arrière-autel, où elle s'est emparée d'un escabeau pour atteindre la fenêtre centrale. Avec des températures de 900 à 1000° elles n'auraient pas pu faire un seul pas et auraient été carbonisées...
Vincent Reynouard a aussi interrogé des pompiers professionnels pour faire son enquête et il s'est rendu sur place, à plusieurs reprises.