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La démocratie est un poison violent
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Auteur:  boisbouvier [ Ven Déc 05, 2008 11:54 am ]
Sujet du message: 

Et que dire des Soviétiques ?
Eux ne furent jamais élus du peuple mais que furent-ils d'autres qu'une bande de petits-bourgeois aux mains blanches dont les seules callosités étaient celles qu'on rencontre parfois sur le côté du Troisième doigt à l'endroit où frotte le porte-plume ?
Seulement, en matière de démagogie il faut leur reconnaitre un talent merveilleux.
Ils déclarèrent que seuls avaient le droit au pouvoir politique une partie de la nation qu'ils appelèrent la classe ouvrière et s'auto-proclamèrent leurs authentiques représentants.
On aurait pu croire qu'à partir de là ils donneraient le droit de vote à cette partie restreinte de la nation et qu'ils s'exposeraient à son suffrage ?
Pas du tout!
De même que la classe ouvrière était l'avant-garde de la société tout entière, ils étaient l'avant-garde de la classe ouvrière.
Au moins au sein de cette "petite bande " ils auraient pu instituer un collège de gouvernance ?
Pas du tout!
Il fallait bien que ce collège ait aussi une avant garde.
La suite est connue de tous.

Auteur:  François Delpla [ Ven Déc 05, 2008 12:06 pm ]
Sujet du message: 

Citation:
Enfin, nous les avons tous vues ces foules énamourées sur le passage du dictateur!
Ne vous faisaient-elles pas penser à des femelles en chaleur s'offrant au rut ?
Et, pourtant il n'était pas si beau!


un peu sexiste, cela !

rien n'est plus beau que le désir entre deux êtres, quel que soit leur sexe, ni plus laid que sa métaphore politique, quel que soit le sexe de celui qui lâchement s'abandonne !

Auteur:  boisbouvier [ Lun Déc 08, 2008 11:11 am ]
Sujet du message: 

Citation:
rien n'est plus beau que le désir entre deux êtres, quel que soit leur sexe, ni plus laid que sa métaphore politique, quel que soit le sexe de celui qui lâchement s'abandonne !


Loin de moi de vouloir salir l'amour.
Mais ça dépend de qui aime qui.
Quand Orphée aime Eurydice ou Philémon, Baucis ou Pelléas, Mélisande je suis, comme toi, profondément ému.
Parfois les larmes m'en viennent aux yeux.
Mais quand je vois le film "Le triomphe de la Volonté" (septembre 34), non, ça ne passe pas.
Ça coince.

Auteur:  François Delpla [ Lun Déc 08, 2008 4:06 pm ]
Sujet du message: 

Certes mais quand des Français d'aujourd'hui se laissent gagner par l'insécurité et votent en conséquence (et avec inconséquence), je ne vois pas bien la différence (même si je la vois, et n'en suis pas mécontent, entre l'objet de leurs votes et celui de 37% des électeurs allemands en 1932).

Auteur:  boisbouvier [ Lun Déc 08, 2008 7:11 pm ]
Sujet du message: 

Donc, en conclusion, Corneille n'a-t-il pas raison contre Churchill ?
De toutes les formes de gouvernement le gouvernement populaire est la pire : Danton, Marat, Robespierre, Lénine, Mussolini, Hitler, Staline, Mao, Pol Pot ...
La démocratie politique, lorsqu'elle ne s'appuie pas sur une démocratie sociale et morale, est bien un poison violent.

Yes or no ?

Auteur:  François Delpla [ Lun Déc 08, 2008 7:34 pm ]
Sujet du message: 

no ! tes analogies sont des plus superficielles, et les gouvernants que tu cites, s'ils ont un point commun, c'est d'être des produits de la guerre, bien plus que des urnes.

Auteur:  boisbouvier [ Lun Déc 08, 2008 11:47 pm ]
Sujet du message: 

Citation:
et les gouvernants que tu cites, s'ils ont un point commun, c'est d'être des produits de la guerre, bien plus que des urnes.


Jamais la guerre ne produit par elle-même des gouvernements.
Trois façons seulement d'accéder au sommet de l'Etat:
1/ l'hérédité: monarchies, féodalités;
2/ l'élection: les républiques et les monarchies constitutionnelles;
3/ la force armée: pronunciamientos ou révoltes populaires.
La guerre favorise les changements de régime.
Là où il y avait des monarchies on a des républiques ( Allemagne, Autriche- Hongrie) ou des révoltes populaires (Russie) ou des pronunciamientos (Turquie, Espagne, Portugal).
Là où il y avait des républiques ou des monarchies constitutionnelles on a des pronunciamientos ou des révoltes populaires (Allemagne de Weimar, Roumanie, Grèce, Italie, Yougoslavie...)

Auteur:  François Delpla [ Mar Déc 09, 2008 5:51 pm ]
Sujet du message: 

sans doute !

cependant, pour me limiter à tes exemples français, ni Robespierre, ni Danton ni Marat ne seraient parvenus au pouvoir s'il n'y avait pas eu la guerre, étrangère et civile tout à la fois. Comme exemple de la nocivité de la démocratie, si nocivité il y a, on pourrait souhaiter quelque chose de moins marginal !

Auteur:  boisbouvier [ Mar Déc 09, 2008 8:00 pm ]
Sujet du message: 

Objection, votre Honneur,
Les révoltes populaires qui devaient finir par détruire la monarchie française ont précédé la guerre: le 14 juillet 89 et les journées d'octobre 89 eurent lieu avant avant la guerre d'avril 92.
Celle-ci n'a fait qu'aggraver les désordres de rue en 92 et 93 ( 20 juin et 10 août 92, massacres de septembre 92, chute des girondins en juin 93 ). Ils continuèrent en 94 (neuf thermidor) et ne cessèrent qu'à partir du printemps 95 pour ne reprendre qu'en 1830, 1848 et 1871.
Depuis il y a eu encore le 6 février 1934 et mai 1968.
A quand la prochaine ?

Auteur:  François Delpla [ Mer Déc 10, 2008 11:07 am ]
Sujet du message: 

c'est un sujet ou c'est un fourre-tout ?

Auteur:  boisbouvier [ Mer Déc 10, 2008 11:46 am ]
Sujet du message: 

Citation:
c'est un sujet ou c'est un fourre-tout ?


Les deux, mon colonel.
Les révoltes populaires sont un très bon sujet de discussion.
Les deux grandes révolutions française et russe ont réussi là où la plupart ont pu échouer, comme en 1848, en Europe centrale.
De Gaulle, en 68: "Il faut savoir donner l'ordre de tirer" (dans les jambes).
Fouchet a refusé.
Et toi, qu'aurais-tu fait ?

Auteur:  François Delpla [ Mer Déc 10, 2008 12:25 pm ]
Sujet du message: 

pour moi, c'est l'heure de fermeture au café du commerce.

Auteur:  boisbouvier [ Jeu Déc 11, 2008 8:46 am ]
Sujet du message:  Qu'en dites-vous ?

Citation:
pour moi, c'est l'heure de fermeture au café du commerce.


Mépriser les conversations de café du commerce, n'est-ce pas montrer un élitisme incompatible avec l'idéal démocratique ?
Remarque bien que, moi, l'élitisme ne me gêne pas, puisque je suis conscient que la démocratie est un poison violent.
Mais vous tous qui êtes si persuadés du contraire qu'en dites-vous ?

Auteur:  boisbouvier [ Sam Déc 13, 2008 9:14 am ]
Sujet du message:  Sur l'élitisme.

Citation:
Mais vous tous qui êtes si persuadés du contraire qu'en dites-vous ?


Je suis impatient d'une réponse.
Oui, l'élitisme ?
Compatible ou pas avec l'idéal démocratique ?

Auteur:  François Delpla [ Sam Déc 13, 2008 10:27 am ]
Sujet du message: 

des mots, tout cela !

ce qui importe hic et nunc (et dans tous les hic et tous les nunc) c'est l'intérêt du plus grand nombre. Du moins si on se soucie des hommes, et non pas uniquement de son clan familial. Or si les électeurs peuvent voter contre leurs intérêts (cf. USA 2004, exemple qu'on citera encore dans les manuels de sciences po en 3000 si la planète va jusque là... et mon souhait le plus vif pour la France est que 2007 n'arrive pas loi derrière dans la statistique), il est clair que leurs intérêts passent par le fait de voter pour des gens qui vont les prendre réellement en compte (tout en leur permettant d'agir, dans leur coin, pour eux-mêmes tout en respectant les autres). Cela passe bien sûr par l'encouragement du travail et des talents et à ce titre la notion d'élite n'est pas près d'être caduque.

Ton opposition est donc on ne peut plus artificielle.

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