Tu ne pouvais pas tomber mieux : ce site est consacré à discuter les pages du site, or il y en a une qui aborde cette question
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=351 . Extrait :
Citation:
Ces arabesques nous instruisent sur la souplesse de l’auteur, son extrême sensibilité à l’air du temps et même, peut-on dire devant cette irrécusable preuve, son conformisme et son opportunisme. Ce n’est pas quelqu’un de très rigoureux, de très engagé par ce qu’il a une fois dit ou écrit. Il n’a, en fait, qu’un absolu : le maintien de la grandeur britannique qui passe, suivant les époques, tantôt par la guerre et on est belliciste, tantôt par la paix et on n’a pas de mots trop durs contre la guerre. D’où son attitude ambivalente envers la France, l’alliée naturelle, toujours suspecte de vouloir se battre un peu plus qu’il n’est nécessaire aux intérêts britanniques.
Devinez de qui il s'agit (pas le droit de cliquer sur le lien ni de lire la suite avant) ?
Donc Churchill est de la race de Voltaire, du moins sur ce point : il faut particulièrement se méfier des citations isolées. Il vaut mieux voir les choses dans la durée, et privilégier, pour le cerner, les idées qui se répètent avec une certaine constance. Par exemple, son antinazisme viscéral, formé vers 1930.
Quant aux citations, mieux vaut encore, pour qui tient à ce que j'aie une bonne opinion de lui, les isoler que les tronquer.
L'extrait que tu cites, qui fait en ce moment les choux gras des publications indulgentes envers le nazisme, omet dans cet article de 1920 un membre de phrase essentiel :
Citation:
these international and for the most part atheistical Jews
("ces Juifs internationaux, athées pour la plupart")
source :
http://theendofzion.com/winston-churchill-on-the-jews/Il ne s'agit donc pas, malgré toute sa sottise, d'un texte à proprement parler antisémite, et absolument pas d'un texte raciste. Les nazillons en question, qui font les choux mentionnés gras, cherchent frauduleusement à couler Churchill dans le moule des
Protocoles des Sages de Sion, connus depuis peu en Occident après avoir couvé depuis 1901 dans la seule et sainte Russie. Ce mauvais travail des policiers de Nicolas II, bricolé à partir d'un texte français visant Napoléon III, accusait l'ensemble des Juifs de conspirer pour une domination mondiale d'eux-mêmes. Churchill, en bon aristocrate conservateur révulsé par la révolution russe, constate (d'une manière fort discutable) une prééminence des Juifs parmi les plus influents des communistes russes, allemands, hongrois etc. et en déduit la nocivité d'une conspiration
non pas juive pour la domination, mais athée pour la destruction.
Il s'agit d'un texte anticommuniste faisant feu de tout bois, non d'un texte antisémite prenant le communisme pour argument. On est, au moins de ce point de vue, aux antipodes de la "pensée" que le cerveau fou de Hitler élabore au même moment.