hélas Michel ici régresse totalement
et une fois de plus se met sur les bras une tâche herculéenne : démontrer que je fais de l'histoire à partir d'un préjugé politique et qu'il obère toutes mes analyses.
Inversement, ainsi attaqué, je peux me disculper au moyen d'un seul exemple : s'il y a sur Pétain un préjugé de gauche, c'est bien qu'il était un traître vendant le pays à l'Allemagne pour faire triompher des idées de droite.
Ma thèse est à l'opposé : c'est un patriote sincèrement désireux et persuadé de limiter les dégâts au maximum, mais il les aggrave parce qu'il ne comprend pas que Hitler est le plus fort, non seulement matériellement mais sur le plan de l'habileté. C'est, d'un bout à l'autre, une marionnette, inconsciente de l'être. Une faute, mondialement, bien partagée.
Sur le point précis du livre de Schmidt, il faudrait être sérieux. Le mot "droite", dans mon post précédent, fonctionne comme un chiffon rouge et le taureau n'a vu que lui. Or il y a des déterminants qui auraient gagné à être lus :
Citation:
la droite allemande non nazie, qui passe ses années d'après guerre à prétendre qu'elle a freiné, dénigré, saboté... le pouvoir nazi alors qu'elle l'a efficacement servi.
Cette vision de la RFA des années 50 est peu contestable. La démocratie-chrétienne d'Adenauer abritait d'un large et charitable manteau les agissements des élites allemandes sous le nazisme, créant une pente à remonter : par exemple ce n'est que depuis une vingtaine d'années qu'est mise en lumière la participation au massacre des Juifs des "officiers prussiens tirés à quatre épingles", parfaitement... épinglés par le droitier Churchill dans son discours fondamental du 22 juin 41.
Le livre de Schmidt prend place dans ce genre d'occultation, en ce qui concerne le corps diplomatique, si docilement utile aux mystifications nazies, et ce dès janvier 1933. Et sur Hendaye il y a un mensonge précis, repéré seulement dans les années 1990 : l'auteur tire parti de sa participation à des centaines de conversations de Hitler pour faire croire qu'il était présent à celle d'Hendaye alors que, ignorant l'espagnol, il était absent. Il ne dit pas d'où il tire la connaissance très circonstanciée qu'il en aurait.
De même, l'écrivain et diplomate français de droite Chateaubriand décrit avec un grand luxe de détails une rencontre avec George Washington qui n'a jamais eu lieu. Je n'ai pas entendu dire que seuls les critiques de gauche parlaient des libertés prises avec la vérité dans ce passage des
Mémoires d'outre-tombe et dans cent autres. Je vais me renseigner.