@Daniel : même envers les communistes, on peut trouver des indulgences et des récupérations; l'exemple qui me vient à l'esprit est celui d'Ernst Torgler, accusé de l'incendie du Reichstag, puis utilisé pendant la campagne de France pour rédiger dans un langage crédible les émissions de
Radio-Humanité.
Pierre Loray a écrit:
François Delpla a écrit:
Pour l'instant, on est très loin d'un consensus sur sa personnalité comme sur son influence.
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Comment trouver un consensus sur une personnalité comme la sienne ?
Je suis en train de finir un livre de 500 pages sur tous les aspects du Troisième Reich, étudiés de façon chronologique, en tirant parti des livres importants parus depuis 2000 : Friedländer, Evans, Herf et quelques autres.
Cela me rend très optimiste sur cette question : l'idée progresse doucement, mais progresse, que l'antisémitisme est à la base du nazisme, non en tant que haine des Juifs concrets, mais en tant que principe métaphysique d'explication du monde.
Les trois auteurs cités, et bien d'autres, distinguent encore mal Hitler de son entourage et ont tendance à projeter sa folie sur une "clique nazie" aux contours flous. Mais on avance !
Au bout d'un siècle, vers 2020, je pense qu'il y aura enfin consensus pour dépasser l'idée du "peintre en bâtiment" se repaissant de "pornographie antisémite", ou son assimilation à des dictateurs beaucoup plus convenus comme Mussolini ou Staline, et prendre la mesure de la grande fresque wagnérienne par laquelle il a mis sur l'histoire du monde une marque unique.