Pendant que Michel médite et avant de savoir si nous aurons droit à une nouvelle pirouette malveillante ou, enfin, à un début de réflexion sur les impasses passées de la sienne et leur dépassement, libre à nous de l'entreprendre.
Ce "Hitler élu démocratiquement" est chez lui un dogme lié à d'autres, en particulier une révérence marquée envers les Etats-Unis quoi qu'ils fassent et quoi qu'il s'y passe (jusqu'à dire que l'élection d'Obama a mis fin au racisme !). Il y a là une parenté profonde et, je crois, assumée, avec les "anti-lumières" fort bien croqués par Zeev Sternhell qui vient de donner une lumineuse interview à l'occasion de l'édition de poche :
http://www.agitateur-idees.fr/Site/suite.php?art=629Rappel de l'article du site sur l'édition originale :
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=261Mais "Hitler démocratiquement élu" n'est pas simplement un mensonge ou une bourde d'atlantistes échevelés. C'est une idée très répandue, pour de multiples causes. Un certain ressentiment anti-allemand y a sa part. Mais ce qui me semble, ici comme en bien des cas, l'essentiel, c'est la cécité devant le talent de Hitler et ses menées.
De ce point de vue, Michel a d'ailleurs raison de dire qu'un phénomène du même genre aurait pu se produire ailleurs (même s'il le dit hors de propos et avec son dogmatisme habituel : des gens bien m'ont dit ça en 55 alors allez vous rhabiller !). Hitler n'exprime pas les vues du peuple allemand, c'est un artiste, particulièrement versé dans l'art musical, qui sait faire vibrer des harmoniques au détriment d'autres. C'est d'ailleurs bien quelque chose de ce genre qui s'est passé avec Obama ! A ceci près que Hitler avait du processus une maîtrise tout à fait exceptionnelle et, je pense, unique dans l'histoire.
Il savait ce qu'il voulait... et il était seul à le savoir, même si ses écrits et ses discours en dévoilaient sélectivement des pans, de même qu'il embauchait des complices en les mettant plus (Himmler, Göring) ou moins (Speer) au parfum.