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C'est juste, mais ce ne sont pas les Anglais qui nous ont pondu la SDN ! Le fait d'investir en Allemagne, plutôt qu'en France, le fait de réclamer le paiement de leurs créances tout en exigeant la diminution des dettes de l'allemagne, je n'appelle pas ça de l'isolationnisme, mais plutôt une neutralité bienveillante envers l'Allemagne (et donc hostile à la France) !
Vous commettez la même erreur que les détracteurs de Vichy.
Erreur sans nom, mais omniprésente, et qui a fait dire que l'Histoire était le plus grand mensonge jamais inventé par l'espèce humaine.
Les responsables politiques qui prennent des décisions politiques ont sur les historiens qui les jugent à la fin un énorme désavantage : ils ne connaissent pas la suite.
Quand les Américains décident d'aider financièrement l'Allemagne en 1919 ils ne font rien d'autre que ce qu'ils feront en 1947 avec le plan Marshall. Ils appliquent une politique généreuse à visée réconciliatrice qui eût pu réussir et en même temps ils commettent l'énorme faute de s'arrêter en si bon chemin puisqu'ils refusent d'intégrer la SDN malgré tous les efforts de leur président.
Cette faute, ils la paieront sur les plages du Pacifique et de Normandie.
Peut-on la leur reprocher ?
Oui et non.
Les Américains pensaient : les Européens n'ont qu'à nous imiter et s'entendre entre eux. N'est-ce pas leur affaire et non la nôtre ?
Ce fut la politique de Briand et de Pie XI.
Mais ils auraient pu nous aider davantage à la conduire à son terme.
L'histoire de l'Amérique est, comme je l'ai déjà dit, bâtie sur une conception politique originale héritée des Pilgrim Fathers : le consensus. Un amalgame de l'esprit de religion et de l'esprit de liberté.
Celle de l'Europe doit tout à ses dynasties.
1919 est le moment où cette distorsion apparait en plein jour.
Bainville a bien dit : le traité de Versailles fut trop doux pour ce qu'il avait de dur et trop dur pour ce qu'il avait de doux.