Citation:
En un sens seulement car parallèlement il développe les SA, dont la fonction est de menacer sans cesse, et jusqu'à la nuit des Longs couteaux incluse, de prendre le pouvoir par la violence. Cette partie du nazisme joue sans arrêt à la limite de la légalité, la franchit couramment et se fait interdire à l'occasion.
Il s'agit donc bien d'un investissement de la démocratie, par un ennemi qui lui est tout à fait extérieur, et non de son jeu à elle.
Oui.
Mais aussi non.
La république de Weimar a été victime de sa sensiblerie et de son pacifisme fauteur de guerre. Quand le ministre de la guerre le général Gröner voulut désarmer les bandes armées (qui n'étaient pas toutes nazies) il tomba sur l'imputation par la presse qu'il avait eu un enfant hors mariage. Il dut démissionner et la mesure qu'il avait édictée fut rapportée.
En tolérant comme elle l'a fait les bandes armées des SA elle a creusé sa tombe.
D'une part.
Mais en outre ces bandes armées auraient dû susciter une réaction de rejet de la part de l'ensemble de la population. Or, elles ne l'ont pas fait.
Mieux : il y eut une telle réaction de rejet à l'égard des SA et de Röhm. Or, c'est à Hitler qu'elle profita qui fut probablement pire que Röhm au plan de la politique internationale.
Ce fut comme au Mans quand pour éviter un obstacle ou gagner sur un concurrent la Jaguar fit un crochet qui fit que la Mercédès de Levegh percuta la foule des tribunes.