Cette non-utilisation d'un matériel de la guerre précédente résulte tout bonnement d'un premier "équilibre de la terreur".
Cédric Mas, à l'occasion de l'avant-dernière fantaisie guerrière de l'actuel président de la République et chef des armées françaises (un bombardement de Damas, enrayé à la dernière minute, en août 2013), donne un riche aperçu historique sur le blog de Paul Jorion :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=58096 .
Aux réponses techniques qu'il donne à ta question, j'ajoute un facteur politique, à mon avis plus important : le jeu de Hitler avec la légalité (en l'occurrence, les conventions internationales réprouvant les armes chimiques). Autant il la piétinait sans scrupules, autant il ne le faisait ni n'importe comment ni n'importe quand.
Il me semble qu'il y a eu un accord explicite, et pas seulement tacite, entre les belligérants, pour s'abstenir : à retrouver. Un débat en anglais, malheureusement muet sur cette question :
http://historum.com/war-military-histor ... -wwii.html . En tout cas, les deux camps avaient des arsenaux pleins à craquer d'obus au gaz et étaient prêts à répliquer à une initiative ennemie dans ce domaine. D'où l'accident de Bari en 1943, signalé par Eric.
Sur le site, j'aborde le sujet par le biais de la tentation de Churchill d'utiliser le gaz le premier, dans l'été 44, ainsi que l'arme biologique :
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=48 .
Informations reprises dans
Churchill et Hitler.