boisbouvier a écrit:
Donc il eût mieux valu, à votre avis, que nous ayons une situation du type Balkans (Grèce et Yougoslavie) ou comme dans ces zones de partisans d'URSS ? Ces situations ont amené d'effroyables pertes humaines (10 % de la population dans les Balkans), des famines mortifères et des destructions irréparables, comme à Varsovie ?
Comparaisons ineptes déjà réfutées:
http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... =48160&v=4http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... =48127&v=4http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... =48266&v=4http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... ndex=48230Citation:
Pourtant de Gaulle interdit de tuer des Allemands et recommanda de freiner la guérilla après Oradour. Fut-il un traitre, lui aussi ?
Foutaises. De Gaulle ne s'est pas opposé, par principe, au meurtre d' Allemands, mais voulait différer ce type d'action au jour de l'insurrection nationale:
http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... =48165&v=2Son discours du 23 octobre 1941 est, à ce titre, significatif d'une telle ambiguïté, d'autant plus qu'il intervient dans le contexte des premiers (rares) attentats commis par des communistes, qui ont accéléré le processus d'élimination d'otages (Charles De Gaulle,
Discours et Messages, tome 1, Plon, 1970, p.122-123).
De Gaulle a écrit:
Nous savions bien que l'Allemand est l'Allemand. Nous ne doutions pas de sa haine ni de sa férocité.
Nous étions certains que ce peuple déséquilibré ne contraindrait pas longtemps sa nature et qu'il irait tout droit au crime à la première crise de peur ou de colère.
Parce que deux des bourreaux de la France ont été abattus à Nantes et à Bordeaux au milieu de leurs canons, de leurs chars et de leurs mitrailleuses, par quelques courageux garçons, l'ennemi prend au hasard, à Paris, à Lille, à Strasbourg, 100, 200, 300, Français et les massacre.
Naturellement, les malheureux qui, à Vichy, s'épouvantent eux-mêmes des horreurs qu'ils ont causées par leur capitulation, se répandent en imprécations, non point du tout contre l'ennemi, mais contre ceux qui le frappent. Nous avons entendu hier la voix tremblante du vieillard que ces gens ont pris pour enseigne, qualifier de "crime sans nom" l'exécution de deux des envahisseurs.
Dans cette phase terrible de la lutte contre l'ennemi, il faut que le peuple français reçoive un mot d'ordre.
Ce mot d'ordre, je vais le lui donner. Il vient du Comité national français qui dirige la nation dans sa résistance. Voici!
Il est absolument normal et il est absolument justifié que les Allemands soient tués par les Français. Si les Allemands ne voulaient pas recevoir la mort de nos mains, ils n'avaient qu'à rester chez eux et ne pas nous faire la guerre. Tôt ou tard, d'ailleurs, ils sont tous destinés à être abattus, soit par nous, soit par nos alliés.
Ceux d'entre eux qui tombent en ce moment sous le fusil, le revolver ou le couteau des patriotes ne font que précéder de peu tous les autres dans la mort. Du moment qu'après deux ans et deux mois de batailles ils n'ont pas réussi à réduire l'univers, ils sont sûrs de devenir, chacun, et bientôt, un cadavre ou, au moins, un prisonnier.
Mais il y a une tactique à la guerre. La guerre des Français doit être conduite par ceux qui en ont la charge, c'est à dire par moi-même et par le Comité national. Il faut que tous les combattants, ceux du dedans comme ceux du dehors, observent exactement la consigne. Or, actuellement, la consigne que je donne pour le territoire occupé, c'est de ne pas y tuer ouvertement d'Allemands. Cela pour une seule mais très bonne raison, c'est qu'il est, en ce moment, trop facile à l'ennemi de riposter par le massacre de nos combattants momentanément désarmés. Au contraire, dès que nous serons en mesure de passer à l'attaque, vous recevrez les ordres voulus.
Jusque là, patience, préparation, résolution. [...]
Discours significatif, disais-je. De Gaulle ne peut évidemment pas se permettre de désavouer les attentats commis par quelques activistes communistes, sous peine de copier le discours pétainiste. Mieux, en leur rendant hommage, il les englobe dans les actes de résistance. Le statut politique de leurs auteurs est gommé, moins me semble-t-il pour nuire aux communistes qu'au contraire pour reconnaître implicitement à ces derniers leur place dans la lutte armée, sachant qu'à cette date De Gaulle est loin de diriger dans les faits les mouvements de la Résistance.
C'est d'ailleurs à ce dernier titre qu'il prononce ce discours, afin de s'imposer comme le véritable chef de la nation, contre le régime pétainiste dont la faute impardonnable et originelle reste d'avoir signé l'armistice. La guerre contre l'Allemagne n'ayant jamais cessé, il est normal de tuer les Allemands. Mais l'efficacité prime, et c'est lui, De Gaulle, qui détermine la tactique à employer, c'est à lui qu'il faut obéir, car lui seul a la légitimité lui donnant le droit d'émettre les mots d'ordre adressés à la Résistance intérieure, en particulier sur une problématique aussi lourde de conséquences que la lutte armée.
Il en découle qu'il est inepte de prêter à De Gaulle une stratégie excluant totalement le meurtre d'Allemands. Ce serait, dans cette optique, nier son autre obsession: éliminer coûte que coûte le maudit armistice, donc maintenir la France dans la guerre.