Après le livre de Tal Bruttmann qui, en 2006, a confirmé une donnée du journal de Baudouin suivant laquelle le statut avait été adopté à Vichy lors du conseil des ministres, soigneusement préparé, du 1er octobre, puis soumis le lendemain aux autorités occupantes (qui avaient six jours pour présenter des objections), une chose au moins est sûre : la datation officielle du 3 est inexacte, et les livres d'histoire qui continuent à l'employer en 2007, quelles que soient par ailleurs leurs qualités, sont légers sur ce point.
Il serait cependant ridicule de se mettre à parler de "statut du 1er octobre" et il faut en venir à une vision saine et simple des choses : ne plus parler que du
statut du 18 octobre. Car la décision du 1er n'est pas rendue publique, ni, que l'on sache, communiquée officieusement aux adminsitrations qui auront à l'appliquer. Le fait de soumettre le texte aux Allemands n'est pas qu'une formalité administrative. Il s'agit d'une véritable négociation, dont nous avons à ce jour une connaissance fragmentaire. Témoin le rapport d'Abetz du 8 octobre, par lequel l'ambassadeur informe son gouvernement de la préparation d'un texte excluant les Juifs de la haute fonction publique, alors que le statut publié dix jours plus tard leur interdit purement et simplement d'être fonctionnaires (cf.
Montoire, p. 220.
Pour une discussion sur la place du statut dans la genèse de la rencontre de Montoire, voir ici :
http://www.delpla.org/forum/viewforum.php?f=26