Ce fil se greffe sur celui-ci :
viewtopic.php?f=29&t=27&p=7020#p7020Thierry Decool a écrit:
Pour prolonger la réflexion: l'erreur, communément rappelée par les "stratèges en chambre" (dont fait partie votre serviteur) que commettrait le Fuhrer en attaquant l'URSS sans en avoir fini au préalable avec la GB.
Et l'on glose sur son incompétence militaire, ses gros sabots pétinant la finesse des gens de l'OKW.
Oubliant un peu vite les faits ici rappelés :
la fin de la Bataille d'Angleterre a mis fin à ses espoirs de pouvoir signer la paix avec l'Angleterre. L'hiver a permis à cette dernière de remonter une armée de défense plus crédible. Il n'a jamais eu les moyens d'envahir l'Ile. Il n'en a même plus assez pour pour retenter le bluff de "Seelowe", au printemps 41. Toutes ses manoeuvres pour tenter d'arracher la paix ont échoué et son retournement vers un nouvel adversaire les place en pleine lumière.
En fait, il me semble qu'il fait son choix très vite : c'est l'une des conclusions de mon livre récent sur Mers el-Kébir. Cet événement rend tout d'un coup imprévisible la chute de Churchill et la paix concomitante, que Hitler escomptait jusque là avec confiance et qui avait effectivement bien des chances de se produire si Churchill n'avait pas jeté dans la mare ce pavé ou quelque équivalent, démontrant son autorité, approuvé volens nolens par Roosevelt, bref, rendant comme je disais la durée de l'agonie de son gouvernement imprévisible, même si Hitler ne sait pas qu'il durera finalement plus que le sien, mais pas de beaucoup : trois petits mois (mai-juillet 1945) !
Il me semble qu'alors il n'essaye plus très sérieusement de faire tomber Churchill, jusqu'au printemps où se produit ce que l'appelle un feu d'artifice(s) : Grèce, Irak, Darlan, Crète,
Bismarck, Afrika Korps... et Hess. C'est peut-être le Japon qui fait tout échouer en se refusant à attaquer Singapour à la mi-mai, ce qui aurait pu être la goutte d'eau rendant vie à l'
appeasement, juste avant Barbarossa.