Il n'est pas qiuestion,dans ce petit livre,d'analyser le contenu
émotionnel de ce livre qui a fait pleurer deux générations d'âmes sensibles.
Ce
Journal est intéressant au plan documentaire:
il est une excellente description de deux familles juives vivant
en
" sous-marins ",isolés du reste de la population locale
(en l'occurence,néerlandaise),comme l'ont fait,par exemple 600 Juifs
de Vienne (en Autriche) durant la
Seconde Guerre mondiale.
Sur un point fort important, ce
Journal contredit un témoin de poids.
Au procès d'
Adolf Eichmann,tenu à Jérusalem en
1961,
un membre du Conseil juif des Pays-Bas,un dénommé
Melkman,
a déclaré sous serment qu'à la
fin de 1943 les notables juifs
de ce pays ignoraient tout des camps de Pologne et des territoires
polonais intégrés au Reich (contrairement à ce qu'affirment certains auteurs,
2 des 6 camps sont implantés dans le Grand Reich).
Or l'on trouve dans le
Journal,censé avoir été rédigé par l'adolescente,
une mention de ces exterminations dès
octobre 1942.
La plupart des historiens,de nos jours,reconnaissent que ce
Journal est
"un document trafiqué"(selon l'expression de
Pierre Vidal-Naquet).
Si certains détails ont vraisemblablement été ajoutés après-guerre,
alors qu'
Anne Frank est morte,probablement du typhus,en
1945,
l'essentiel du texte semble pouvoir être porté au crédit de l'adolescente.
On peut noter,toutefois,que ce
Journal est d'un intérêt moindre,
au plan documentaire,que d'autres
Journaux rédigés par des Juifs
durant la terrible période
1939-1945 et moins diffusés,faute de publicité.
On a beaucoup glosé sur certaines pages du
Journal d'
Anne Frank écrites au
stylo à bille.
S'il est vrai que cet objet utile n'a été commercialisé en Europe
qu'après-guerre,on en trouvait couramment aux USA,
dès le début du XXè siècle.
Rien n'empêchait le riche industriel,père d'
Anne Frank,
de s'en être procurés avant l'invasion allemande des Pays-Bas,en mai 1940.