Citation:
-entre le clairon de Rémy et le silence de Frenay;
Frenay a dit ce qu'il y avait à dire quand il dit que, certes, l'armistice servait aux Allemands mais qu'il nous servait à nous aussi.
Or, à la date où il dit cela (1941), il ne savait pas à quel sort tragique étaient voués les Juifs de France.
Pourquoi n'a-t-il pas pris position là-dessus ensuite ?
Je l'ignore. Quelqu'un a-t-il eu l'idée de le lui demander ?
Mais, de toutes façons, allez savoir pourquoi, le sort des Juifs n'a commencé à intéresser le public qu'en 1974.
A partir de 1974, Paxton et Klarsfeld se sont déchainés contre Vichy entrainant d'autres historiens derrière eux comme Hoffmann, Marrus, Rousso, Kaspi, Peschanski, Conan, Kiejmann...Delpla. Une sorte de "doxa" en a résulté de laquelle il fut difficile de se démarquer. Tout ce qui se créait à la télévision ou au cinéma ou dans les publications renchérissait sur "l'infâme Bousquet", sur "l'odieux régime de Vichy", sur ce personnel de la collaboration avec ses mains couvertes de sang, sur la rafle du Vel d'Hiv., sur les camps, sur la poignée de mains de Montoire, l'étoile jaune et la mention "Juif" sur les cartes d'identité, sur le statut des juifs d'octobre 40 qui fut fait en dehors de toute pression de l'occupant, sur la déportation des enfants juifs faite à la demande même de Vichy ... etc. Rien de ce qui pouvait venir à décharge n'était pris en compte tant cette masse était compacte et lourde. Bousquet ne put qu'être assassiné et Papon qu'être condamné. Il y eut bien quelques petites voix comme celles d'Annie Kriegel ou de F-G Dreyfus qui clamèrent dans le désert. (Ayant été personnellement exposés et ayant été personnellement sauvés par la judicieuse politique attentiste de Vichy ils ne voulurent pas être taxés d'ingratitude.)
Or, avec son ouvrage récemment paru, Alain Michel remet les pendules à l'heure. La politique de Vichy fut la bonne. Il fait avec érudition et talent entièrement litière de tous les arguments qui ont créé la "doxa".