Grâce au magazine en ligne
Dernière guerre mondiale http://derniereguerremondiale.net/indexDGM.php , un rebondissement
http://www.strategikon.info/phpBB3/view ... 30&start=0 :
Citation:
(...) l'argumentaire de Delpla est confus, et on a l'impression qu'il est surtout intéressé par le fait de dire du mal d'autres historiens. Il entoure ses critiques de Keegan et H.Michel de précautions oratoires auxquelles personne ne croit; et semble en vouloir beaucoup à Frieser sans qu'on comprenne pourquoi. Le tout fait plutôt "propos de forum" qu'"article de revue".
Sur quoi un autre contributeur enchaîne :
Citation:
(Delpla est parfois confus, pour l'avoir lu sur d'autres forums il est également assez définitif dans ses interprétations)
J'espère amener assez vite ces deux anonymes à me faire connaître leur identité au moins par MP, après quoi, j'espère, un dialogue fructueux pourra s'engager... lorsque mon inscription sera validée, ce qui tarde un peu.
En attendant, voici mes "critiques de Keegan et de Michel", afin que chacun puisse juger si mes commentaires relèvent de l'étiquette "précautions oratoires" :
Citation:
Que disait-on donc auparavant ? Tout d’abord, rien, et ce pendant six ans. L’arrêt, qui avait duré jusqu’au matin du 27, n’avait tout bonnement pas été remarqué par les journalistes et les premiers historiens. C’est le journal du général Halder (chef d’état-major de l’armée de terre allemande), tout bruissant des protestations de son auteur et de maints officiers frustrés, qui obligea les observateurs à remarquer ce Haltbefehl. En 1948, dans un livre écrit à partir de ses entretiens avec les généraux allemands prisonniers, Basil Liddell Hart mit au jour une kyrielle de justifications données par Hitler lui-même –en sus de celles qu’on trouvait déjà chez Halder. Or, avant Costello (et même souvent aussi, hélas, après), les historiens eurent tendance à enfiler ces justifications à la queue leu leu plutôt que d’en dégager une logique. Deux citations en témoigneront, l’une due à Henri Michel et l’autre à John Keegan :
« (…) il est certain que le Führer, en agissant ainsi, était d’accord avec Keitel et Jodl et avec le responsable sur place, le général von Rundstedt, dont il n’a fait qu’avaliser la décision.
Celui-ci ne s’était pas déterminé par des considérations de politique, ni même de stratégie générale –comme la crainte de Hitler, selon son expérience de 1914-18, de voir les blindés s’enliser dans les Flandres, ou le désir du Führer de donner à la Luftwaffe de Göring un succès spectaculaire en l’enlevant à une armée de terre jugée « réactionnaire ». Il est probable que la nécessité de laisser souffler ses chars avait été révélée à von Rundstedt à la fois par l’attaque anglaise sur Arras du 21 mai –qui avait avancé de 16 km avec trois bataillons et 16 chars-, les préparatifs français sur la Somme et l’arrivée de quelques renforts britanniques à Calais, ensemble de mesures annonçant une attaque d’envergure sur les deux flancs de l’étirement allemand. Mais l’esprit tortueux de Hitler lui avait fait tenir de singuliers propos sur la nécessité de l’Empire britannique ; il n’est pas exclu qu’il ait envisagé de permettre aux Anglais de ‘sauver la face’. » (Michel )
« La contre-attaque britannique [d’Arras] (…) alarma Hitler. Rundstedt, commandant le groupe d’armées A, admit avec lui que les Panzer étaient allés trop loin pour leur sécurité et devaient arrêter leur avance en attendant que l’infanterie, plus lente à se mouvoir, ait ‘doublé’ les murs du couloir, pour éviter une répétition de l’effet de surprise d’Arras. (…) Le 24 mai, Hitler ordonna aux forces blindées d’arrêter leur avance. Il refusait de laisser les Panzer s’engager dans les basses terres de la côte qu’il jugeait peu propices à des opérations de blindés. » (Keegan )
Le contradicteur s'est mis dans l'obligation de démontrer que les citations de Michel et de Keegan témoignent d'une démarche de chercheur et non d'une obligation d'historien amené par son sujet à parler d'une question qu'il n'a pas étudiée de près, et s'acquittant de la corvée sans trop d'efforts de cohérence.
Il est prié également de faire un petit effort de lecture : si je dis que ces deux auteurs sont, par ailleurs, bons, ce n'est point pour déguiser de façon "oratoire" mon désir de les démolir, mais bien parce que le contraste entre ce dont ils sont capables et leur contre-performance dans ce cas précis me paraît riche d'enseignements.