François Delpla a écrit:
1933 ? 1936 ? 1938 ? Chaque date a ses partisans.
Ma réponse : 1933 de préférence, et ensuite tout moment était bon pour cesser de lui obéir, en mettant
tous les autres problèmes entre parenthèses et en s'unissant contre lui.
Ce qu'on a fini par faire, chaque mois de retard induisant des morts supplémentaires.
embranchement d'une discussion commencée ici :
viewtopic.php?f=97&t=481&p=13378#p13378 La thèse officielle prétend que Hitler voulait provoquer un conflit armé en Europe
afin d’obtenir sa revanche sur 1918.
Si c’était vrai, il aurait dû sauter de joie lorsque,le 3 septembre 1939, l’Angleterre puis la France
lui déclarèrent de facto la guerre.
Mais c’est le contraire qui advint. Nous possédons sur cette question un témoignage
qui n’a jamais été démenti : celui de l’interprète officiel Paul-Otto Schmidt.
C’est lui qui apporta au Führer et à son ministre des Affaires étrangères
Joachim von Ribbentrop la traduction de l’ultimatum britannique.
Dans ses mémoires, il raconte qu’à la lecture de ce document, Hitler resta
« comme pétrifié, regardant droit devant lui ». « Au bout d’un moment,
poursuit-il, il se tourna vers Ribbentrop qui était resté comme figé à la fenêtre.
“Et maintenant ?” demanda Hitler à son ministre des Affaires étrangères,
avec un éclair de fureur dans les yeux, comme s’il voulait exprimer que Ribbentrop
l’avait faussement informé sur la réaction des Anglais »
(cf. P. Schmidt, Sur la scène internationale, Plon, 1950, p. 226).
Revenu dans l’antichambre, P. Schmidt annonça aux dignitaires présents
que la guerre européenne était désormais inévitable. Le dépit fut général :
« un profond silence s’établit. Göring se tourna vers moi et dit :
“Si nous perdons cette guerre, que le Ciel ait pitié de nous !”
Goebbels était dans un coin, abattu, replié sur lui-même ; il avait l’air, littéralement,
d’un barbet qu’on vient de doucher. Partout je vis des visages consternés,
même chez les membres du Parti les plus modestes qui se trouvaient
dans la salle » (id.).
De façon évidente, les nationaux-socialistes ne voulaient pas d’un conflit européen.
Ils le redoutaient même, pour une première raison très simple :
contrairement à ce que prétend la thèse officielle, en 1939, l’Allemagne n’était
absolument pas prête à affronter une guerre étendue.
A Nuremberg, le général Jodl expliqua :
« Jusqu'en 1939, nous étions, il est vrai, en mesure d'abattre la Pologne seule ;
mais nous n'avons jamais été en mesure, ni en 1938, ni en 1939, de nous opposer
à une attaque concentrique de ces nations réunies [France, Angleterre et Pologne].
Et si nous ne nous sommes pas effondrés dès 1939, cela est du simplement
au fait que, pendant la campagne de Pologne, les 110 divisions françaises
et britanniques à l'Ouest sont demeurées absolument inactives en face
des 23 divisions allemandes. […]
Un réarmement intensif ne commença, en réalité, qu'après le début de la guerre.
Nous sommes entrés dans cette guerre avec environ 75 divisions.
Soixante pour cent de notre potentiel d'effectifs n'avait encore subi aucune
formation militaire.
L'Armée du temps de paix comprenait environ 400 000 hommes,
contre nos 800 000 en 1914.
Nos réserves en munitions et en obus […] atteignaient alors un niveau dérisoire.
[…] nous pouvions nous battre pendant dix jours à quinze jours »
[TMI, t. XV, pp. 365-6].
Voilà pourquoi une fois la Pologne à terre, le Führer se tourna vers l’Angleterre
et la France pour proposer non seulement la paix, mais aussi un règlement définitif,
par la voie de négociations, de tous les problèmes européens.