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ton "Hitler légaliste", qui vient non en conclusion d'un raisonnement fondé sur de nombreux faits, mais en écho psittaciste à une citation isolée, est particulièrement faux et stupide.
Dit Delpla.
Non. C'est la vérité. Fondée sur de nombreux faits. Hitler n'a pas eu besoin comme Napoléon des baïonnettes de Murat pour chasser les Cinq Cents du château de St Cloud quand ceux-ci renâclèrent à lui accorder ce qu'il demandait, c'est à dire les pleins pouvoirs. C'est tout à fait légalement et à la majorité des deux tiers que les députés du Reichstag votèrent pour quatre ans la loi d'habilitation le 23 mars 33 et c'est elle qui permit à Hitler de gouverner en dehors de tout contrôle parlementaire et populaire. Tout à fait légalement que d'autres députés le reconduisirent dans ce droit en 37 et en 41. Il fut bien un dictateur légal sauf peut-être dans les six dernières semaines de son existence.
Qu'il ait abusé ensuite de cette délégation totale de pouvoir et pratiqué un mélange inédit de répression (les camps de concentration) et de séduction (la propagande cinématographique et radiophonique) n'empêche pas cette délégation d'avoir eu lieu dans les formes légales requises par la Constitution de la République de Weimar.
Ces réflexions sont importantes car elles aident à comprendre la délégation générale de pouvoir qui fut faite par la III° République à Pétain le 10 Juillet 40.
La défaite de 40 avait créé une mentalité politique française d'une espèce très singulière et très puissante même si elle fut éphémère. La question "La république parlementaire est-elle capable de gérer les affaires politiques en ces temps de crises civiles et internationales entremêlées que nous connaissons ?" trouva alors dans la mentalité française de cette époque une réponse sans équivoque. Non : elle n'en avait pas les capacités. D'où la délégation française du pouvoir à un seul homme, Pétain, par une majorité inouïe de 567 députés et sénateurs contre 80.
Reprocher à Vichy comme l'ont fait les historiens franco-américains (Paxton, Marrus, Hoffmann) d'avoir étranglé la démocratie n'est pas fondé. C'est la représentation démocratique elle-même qui s'est suicidée.