Après bientôt deux ans d'absence, il est grand temps que je revienne.
Voici donc les détails de la fameuse " Nuit des longs couteaux ". Nul événement dans les annales du gouvernement hitlérien n'a surpris davantage
les pays étrangers que la violente "purge" du Parti nazi "appliqué" le 30 juin 1934.
On n'a jamais publié la liste complète des gens tués au cours des exécutions
sommaires qui eurent lieu un peu partout en Allemagne ce week-end-là.
Le nombre des victimes s'élève certainement à plusieurs centaines et comprit,
outre des personnages de premier plan tels que le général von Schleicher,
l'ex- chancelier,dont la femme mourut à ses côtés,et le capitaine Röhm,
chef des S.A ou troupes d'assaut,bon nombre de personnes qui occupaient
une haute situation dans le Parti nazi et dans les services gouvernementaux.
Il serait absurde de supposer qu'une impulsion sauvage aurait soudain poussé Hitler
à ordonner la suppression de ses propres partisans et à assumer la responsabilité
de cette hécatombe devant l'Histoire.
Son geste s'explique par le fait qu'à cette époque le Parti nazi était menacé
d'une scission interne,qui, si elle s'était produite,aurait peut-être amené
la guerre civile en Allemagne.
Hitler se montra impitoyable mais il justifie son action en soutenant que s'il n'avait pas
étouffé la rébellion dans l'oeuf,les conséquences eussent été infiniment plus douloureuses pour le pays.
Il considère qu'il s'est trouvé dans la situation du capitaine d'un navire en pleine mer
à bord duquel éclate une mutinerie et il estime qu'il lui était indispensable d'employer
des méthodes sévères pour sauver les passagers,représentés en l'occurence
par la nation allemande toute entière.
Officiellement, on n'a jamais publié de compte rendu sur la nature exacte de la conspiration,
mais on sait que Röhm et une clique de partisans trouvaient que la "nazification" de l'Allemagne
n'était pas encore assez avancée.
Röhm désirait que ses deux millions de gardes d'assaut constituaient non seulement
la garde prétorienne du Parti,mais aussi qu'ils fussent l'incarnation de la force nationale de l'Etat.
Cette dernière fonction, Hitler s'était contenté d'en laisser le soin à la Reichswehr,
alors normalement limitée à 100.000 soldats de carrière forts de leur instruction
militaire et de leur discipline.
Les généraux de la Reichswehr opposèrent une résistance farouche à Röhm
qui voulait amalgamer ses deux millions de chemises brunes à l'armée nationale
et faire des officiers de leurs chefs.
(
Ernst Röhm:1887-1934).
Sous la République comme sous le gouvernement nazi,les généraux de la Reichswehr
étaient restés en dehors de la politique,se consacrant uniquement à leur tâche
qui était de faire de l'armée allemande la force militaire la mieux entraînée du monde.
Ils ne tenaient pas du tout à voir leur oeuvre compromise et leurs magnifiques soldats
submergés sous l'afflux de gardes d'assaut.
En épousant le point de vue des généraux, Hitler avait excité le mécontentement
de Röhm et de ses associés qui se disposèrent donc à se servir des chemises brunes
pour tenter un coup d'Etat.
Si le soulèvement de la milice du Parti avait réussi,il y eût été suivi de l'exécution
de ceux que les chefs des troupes d'assaut regardaient comme des adversaires.
On prétend avoir trouvé après la "purge" une liste des gens à supprimer.
Les amis de Hitler affirment que le nom du Chancelier figurait sur ce document
et Hitler lui-même,dans son discours au Reichstag après les exécutions,déclara
que l'un des condamnés à mort,un dénommé Uhl,avait avoué qu'on l'avait chargé
d'assassiner le Chancelier lorsque la révolte des S.A aurait été un fait accompli.
Mais la Reichswehr avait un service secret à elle fort bien organisé et ses agents
ne perdraient pas de vue Röhm et son groupe.
Il paraîtrait que ce furent les généraux de la Reichswehr qui pressèrent Hitler
d'écraser les conspirateurs avant qu'ils n'eussent mis leurs projets au point.
Pour compliquer les choses,Röhm était en rapport avec d'autres mécontents parmi lesquels
l'intrigant général von Schleicher,furieux que l'homme dont il avait voulu faire un instrument
lui eût pris sa place de Chancelier.
Depuis sa mort,Schleicher a été réhabilité mais à cette époque-là, Hitler et ses conseillers
étaient persuadés que d'accord avec Röhm,il entendait bien prendre la tête d'un nouveau gouvernement.
En outre,on le soupçonnait d'entretenir des relations,non pas avec le gouvernement français,
mais avec certains éléments en France qui lui eussent obtenu l'appui officiel de ce pays au cas où,
avec l'aide de Röhm,il aurait repris la Chancellerie.
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