Quant à l'information de Hitler sur cette conférence, si on ne dispose pas du verbatim de ses conversations avec Heydrich et Himmler, on en sait déjà beaucoup si on rapproche les agendas, récemment publiés, du chef SS, et les "propos de table" du Führer, publiés en 1952 par le très fidèle nazi François Genoud.
On sait par les agendas de Himmler que ce dernier
séjourne à la Wolfsschanze de l’après- midi du 24 jusqu’au
25 à 23 heures – après y avoir fait un saut dans la journée du
20 et un autre dans celle du 22. Autant dire que les occasions
ne lui ont pas manqué pour informer Hitler sur la conférence
de Wannsee (dont, selon toute vraisemblance, Heydrich lui a
rendu compte, soit directement, soit par téléphone) et pour discuter
ouvertement, seul à seul, de l’extermination.
Quant à Hitler, il déclare le 25 janvier devant Himmler et le futur chef d'état-major de l'armée, Zeitzler :
Citation:
Il faut agir radicalement. Quand on arrache une dent, on l’arrache
d’un coup et la douleur ne tarde pas à disparaître. Le Juif
doit décamper d’Europe. Sinon, aucune entente ne sera possible
entre Européens. C’est le Juif qui empêche tout. Quand j’y réfléchis,
je m’aperçois que je suis extraordinairement humain. Du temps
de la domination des papes, les Juifs étaient maltraités à Rome.
Jusqu’en 1830, on promenait une fois par an dans Rome des Juifs
montés sur des ânes. Moi, je me borne à leur dire qu’ils doivent
s’en aller. S’ils cassent leur pipe en route, je n’y puis rien. Mais s’ils
refusent de partir volontairement, je ne vois pas d’autre solution que
l’extermination. Pourquoi considérerais- je un Juif avec d’autres yeux
que si c’était un prisonnier russe ? Dans les camps de prisonniers,
nombreux sont ceux qui meurent. Ce n’est pas ma faute. Je n’ai
voulu ni la guerre, ni les camps de prisonniers. Pourquoi le Juif
a- t-il fomenté cette guerre ?