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En gros, il s'agit de rassurer et de détourner de toute idée d'embarquement à Dunkerque l'armée britannique et ses dirigeants politiques (Eden et Churchill) en prétendant que le "plan Weygand" d'attaque conjointe des Panzer par le nord et le sud est en très bonne voie dans sa partie sud (confiée aux seuls Français). Comme ils voient bien que, dans le Nord, Blanchard reste passif, on espère qu'en leur mentant sur la situation au sud on réussira à les persuader d'attaquer tout seuls. On leur dit donc que l'armée Frère avance à toute vitesse à leur rencontre, sur un large front : ne vient-elle pas de reprendre Amiens, Albert et Péronne ?
Hou là... Doucement ! Blanchard n'est pas passif, mais -comme toujours- la réaction de nos unités au reçu des ordres est lente à se mettre en place ! La 2ème DLM se positionne pour épauler l'attaque britannique sur sa droite. A gauche, la 5ème DIMo se prépare à contre-attaquer en direction de Cambrai, ce qui se fera le lendemain de la bataille d'Arras, là où les Anglais mènent correctement leur seule offensive de la campagne...
Weygand a été informé des mesures dans les grandes lignes, mais ignore évidemment les applications locales...
Son mensonge vise évidemment à attirer les Anglais vers le sud, avec tout ce qui pourra marcher venant du Nord. Il a menti sciemment, c'est entendu, mais c'est pour la bonne cause !
Dieu sait si je ne suis pas un admirateur de Weygand, mais point trop n'en faut... Dire et prétendre que Weygand cherche à réaliser implicitement l'encerclement du BEF en vue de signer rapidement un armistice, c'est aller vite en besogne.
Il n'y a aucun élément probant pour l'attester. Juste des déductions hâtives, à ce qu'il me semble...
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C'était potentiellement très grave, si les interlocuteurs avaient été convaincus. L'armée anglaise entière s'enfonçait dans un piège et se retrouvait cernée par l'ennemi à brève échéance.
Mais pas seulement l'armée anglaise, comme je viens de le souligner.
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Se fait voir ici toute nue la pensée de Weygand, qui ne le quittera pas jusqu'à fin juin : l'Angleterre aussi est fichue, l'armistice est pour elle aussi la seule solution. La logique est la même quelques jours plus tard quand il exige l'engagement à fond de l'aviation britannique, en prétendant qu'il peut encore permettre de vaincre l'Allemagne.
Il y a là une part de vérité, j'en conviens. A preuve, l'absence de transfert des divisions de l'Est vers la Somme. Pour l'engagement de la RAF dans la bataille de la Somme, c'était bien la moindre des choses et 10 squadrons de hurricanes, c'était un minimum, en effet...
Weygand ne se donne pas les moyens de la victoire sur la Somme. Mais il est difficile de dire s'il le fait sciemment ou s'il est piégé par ses propres conceptions tactiques surranées.
D'un côté -comme François le remarque- il envoie tout ce qui est disponible pour se battre en 1ère ligne, sauf en ce qui concerne les armées de l'Est. Rappel des divisions alpines, engagement des dernières divisions coloniales, etc.
Mais il ne touche pas le Groupe d'armées n°2 sous les ordres de Prételat. Il est vrai que celui-ci tempête comme un beau diable dès qu'on les lui retire. Il est exact que 30 Di sont retirées de l'Est, du 14 au 27 mai, mais ceci s'avèrera insuffisant...
Observons cependant que Doumenc (si apprécié par François) n'émettra jamais l'idée d'en retirer davantage. En tout cas, il n'a jamais imprimé cette pensée dans ses cahiers.