François Delpla a écrit:
ROY a écrit:
Mais, la théorie doit toujours tenir compte des faits.
Il est bien possible que Hitler ait ralenti ses chars en vue de ménager l'Angleterre.
Je dois hélas préciser une fois encore ce n'est pas ce que je dis : il décide d'un arrêt temporaire, pour laisser une chance à ses propositions "généreuses" d'atteindre, tel un poison, le coeur du pouvoir britannique. Le but est la paix immédiate et générale, non un traité futur avec la seule Angleterre.
C'est bien ce que je dis. Le but est la paix avec l'Angleterre.
Citation:
La question est double : 1) qu'est-ce qui pouvait amener la paix le plus vite ? 2) une paix grosse, non de l'immense rancoeur d'une Angleterre humiliée ruminant sa revanche, mais d'une "alliance aryenne" favorisant la conquête par l'Allemagne des pays slaves ?
Etes-vous si sûr que la capture de son armée de terre immédiatement suivie de sa libération en échange d'un traité de paix aurait fait avancer une solution conforme au but fondamental du nazisme ? Hitler a préféré, en tout cas, l'autre risque, celui d'une possibilité d'évasion laissée par une halte qui avait bien des chances de provoquer l'arrêt des frais avant la capture du BEF.
Je continue à penser que si Hitler voulait forcer la main de l'Angleterre à faire la paix, la manière la plus sûre aurait été de faire prisonnier le plus grand nombre de prisonniers britanniques. C'est la logique même.
Si Pétain a été si conciliant avec Hitler c'est notamment pour améliorer le sort des prisonniers de guerre.
Citation:
Comme en témoigne la situation très difficile de Churchill au sein du cabinet les 26, 27 et 28 mai (totalement inconnue des historiens qui ont déterminé les canons académiques d'explication du Haltbefehl avant 1971).
Justement cette situation et ces trois jours sont très importants et très intéressants. JE n'ai jamais rien lu là-dessus, alors que cela semble bien être le tournant de la guerre.
Citation:
Mais ce n'est pas incompatible ! C'est le moment de rappeler le proverbe portugais prisé par le grand John Lukacs : "Dieu écrit droit avec des lignes courbes".
Cela dit, je ne regarde pas Halifax comme un traître, pas plus que Pétain : tous deux agissent au mieux des intérêts de leur patrie, une fois admis le postulat que Hitler a, militairement, gagné.
Il est dommage qu'Halifax ou Pétain soient présentés comme des traîtres. C'est trahir leurs pensées. Je ne pense pas que Pétain, par exemple, souhaitait autre chose qu'une occupation la plus humaine possible, et qu'il le faisait en étant certain que les Américains finiraient par débarquer (comme en 18).
De même, je ne pense pas une seconde que Halifax ou Chamberlain aient sérieusement joué double-jeu avec l'Allemagne nazie, cherchant à faire une paix avec eux. Il n'est pas impossible que, de concert avec Churchill, Halifax ait volontairement fait miroiter à Hitler une paix illusoire en échange de la sauvegarde du BEF.