François Delpla a écrit:
Si vous avez lu ce livre, avez-vous des remarques à faire à son sujet ?
Ca y est !
J'ai enfin le livre sous les yeux.
1-écrire un livre à deux c'est un peu curieux, est-ce une manière de fuir ses responsabilités ? sans doute en ce cas précis, la responsabilité d'écrire un livre sur Hitler était trop effrayante pour eux.
2-une bonne chose : la couverture. La photo est bien choisie. Elle est en couleur, ce qui fait apparaitre les yeux bleus acier de Hitler. C'est une bonne chose, car les gens oublient souvent qu'il avait des yeux bleus intense, et gardent malheureusement l'image du Hitler de Chaplin "petit aux yeux noirs" (alors qu'il était plutôt grand pour l'époque (1.72m) et avait les yeux vraiment bleus).
3-la première phrase me semble tout à fait curieuse : "Hitler n'aimait pas l'Autriche", et la phrase du deuxième paragraphe semble aussi curieuse que fausse : "Il n'aimait pas l'Autriche car le pays représentait son père".
Quelle curieuse assertion ! Hitler n'aimait donc pas son pays ? et il n'aimait pas son père non plus ? et s'il n'aimait pas son pays c'est parce qu'il n'aimait pas son père ? Mais, avec un peu de logique les auteurs auraient du commencer par dire que Hitler n'aimait pas son père... puisqu'avant de connaitre son pays, il connaissait déjà son père...
Enfin bref, de la psychanalyse de comptoir...
Voilà qui commence mal et met mal à l'aise !
4-la suite du premier chapitre semble vouloir avancer l'idée que Hitler haissait son père parce que ce dernier voulait le force à aller à l'école et à réussir à l'école... Mais, c'est curieux encore une fois ! Pourquoi Hitler hairait-il son père au prétexte qu'il l'aurait obligé à aller à l'école ? Ça ne tient pas debout. Pour cela il aurait fallu d'abord prouver que Hitler haissait l'école et non son père... Or, Hitler haissait-il l'école ? Non... il ne semble pas. Il appréciait même quelques matières et enseignants... Je ne connais à titre personnel pas un seul enfant fan de l'école, et le seul qui pourrait l'être je m'en inquiéterais à titre personnel... l'école est aujourd'hui comme hier un lieu subi... où les enfants sont obligés d'aller... hait-on ses parents qui nous y envoient ? Non. Il aurait fallu prouver que Hitler subissait à l'école des mauvais traitements et vexations pour qu'il puisse en vouloir à ses parents de l'y envoyer. Et puis sa mère s'opposait-elle à ce qu'il aille à l'école ? Non, elle aussi tenait à ce qu'il ait une éducation. Et Hitler lui-même tenait sans doute aussi à avoir une éducation...
Voilà que les auteurs tombent dans des travers très graves et caricaturaux concernant le futur dictateur : il aurait dés la naissance tous les défauts possibles avec la haine pour seule partenaire : haine du pays natal, haine du père, haine de l'école... Voilà qui ne semble pas très équilibré comme vision des choses !
5-Une erreur commise par les auteurs : ils se permettent de dire que la famille de Hitler était de "petite bourgeoisie assez aisée sans pour autant être riche"... qu'est-ce que ça veut dire ? Si on est bourgeois on est riche... être aisé c'est être riche... alors qu'est-ce que c'est que ces contradictions ??? Les auteurs ne veulent pas le dire : non la famille d'Hitler n'était pas riche ! Car ils ont à dessein de faire de Hitler un portrait au vitriol : ayant pour seul ami la haine, il avait en plus le vice d'être né dans une famille riche... autrement dit Hitler n'avait même pas l'excuse de la misère !
Voilà qui est vite dit ! Les auteurs ne s'attardent pas trop là-dessus... Le père d'Hitler était un travailleur... il avait une bonne pension mais aucun patrimoine familial... et voilà qu'ils en font un "petit bourgeois assez aisé" ! Non mais quelle farce ! Les petits bourgeois assez aisés rigolent bien en lisant ces lignes. De toute évidence l'enfance de Hitler n'a pas été fabuleuse et pas riche non plus... La mère ne travaillait pas, la famille vivait sur le seul salaire du père qui travaillant beaucoup n'était pas souvent là...
6-les auteurs dressent du père de Hitler un portrait peu flatteur : un bourgeois assez aisé qui ne sait pas s'occuper de son fils... qui oblige son fils à aller à l'école malgré lui... mais nous avons déjà vu qu'Hitler pas plus qu'un autre n'aimait pas l'école... et que pas plus qu'un autre il n'avait de raison de hair ou pas son père...
7-autre erreur des auteurs : "à l'âge de 14 ans Hitler vit comme une libération la mort de son père", soit disant aar son père l'obligeait à aller à l'école qu'il haissait tant... Mais, si on suit la logique des auteurs, Hitler aurait du quitter l'école dès 14 ans dès la mort de son père puisque seule l'autorité du père l'y maintenait (disent-ils)...
Or, que constate-t-on ? Hitler ne quitte pas l'école à la mort de son père. Il y reste 3 ans de plus ! Cela démolit l'arguemnt qui veut que 1) Hitler n'aimait pas l'école 2) Hitler n'aimait pas son père qui l'obligeait à aller à l'école et 3) Hitler n'aimait pas l'Autriche parce qu'il n'aimait pas son père...
Voilà le bel édifice du chapitre 1 qui s'écroule...
8- autre erreur : en évoquant la mort de la mère, les auteurs disent que "la tragédie marque d'autant plus durablement le jeune homme de 18 ans qu'elle a été soigné par le bon docteur Blum un médecin juif"... Mais, qu'est-ce à dire ? Voilà les auteurs qui sans l'avoir évoqué avant posent que Hitler était déjà antisémite à l'époque ! Sans avoir le souci d'en montrer la preuve...
Evidemment, pourquoi les auteurs se sentent obligés de tordre ainsi la réalité ? Parce quils veulent montrer un Hitler diabolique qui est né et a grandi avec la haine : il est né en haissant son pays, a grandi en haissant son père, puis à la mort de sa mère il est devenu antisémite...
Evidemment rien ne soutient une telle construction. A cette époque Hitler n'est pas antisémite, pas plus qu'il ne haissait son père ni ne haissait l'Autriche. Tout cela n'est que fantaisie et fantasme des auteurs !
9-autre erreur : "Klara et son fils sont fils de leur temps : un âge postromantique où l'on considère que le génie existe, qu'il est solitaire, asocial et extérieur au monde"... mais cela est vrai avant et après Hitler... tout parent qui constate que son fils est solitaire mais pas demeuré dira que c'est un génie incompris... cela est vrai encore dans la France d'aujourd'hui et n'a rien à voir avec le "postromantisme allemand fin XIX°s.". Encore une vue de l'esprit des auteurs...
10-autre erreur : jusque-là les auteurs avaient chargé le père pour l'oppression qu'il aurait fait vivre à son fils... mais voilà qu'on apprend que la mort même de la mère devient elle aussi "libération"... allons donc ! Le père et la mère oppressaient donc leur petit ? Comme c'est curieux ! Les auteurs s'étaient bien gardés jusque-là de présenter la mère sous les aspects d'une mère fouettarde !
Quelle est la réalité là-dessous ? Rien de rien... la mère pas plus que le père n'ont maltraité ou opprimé Hitler...
La "libération" est une vue de l'esprit des auteurs.
Là les auteurs se plantent complètement. A tous les coups la mort de sa mère, dernier parent en vie, a sans doute traumatisé Hitler, et il a sans doute véritablement aimé ce docteur juif tant dévoué à sa mère... Mais évidemment cet aspect des choses ne pouvait convenir à des auteurs pressés de décrire Hitler comme un être haineux (même envers sa mère!) et antisémite !
J'en suis là pour le moment à la page 22.
To be continued...