Bonsoir Daniel, François et Stu:
Tout d'abord, merci de ta bienvenue, Daniel
Daniel, je pense que tu n'as pas saisi le sens de ma question, ou bien je me suis mal exprimé, ou bien elle n'a pas été posée correctement.
Je reprends donc l'hypothèse:
a) La Grande-Bretagne et la France ne déclarent pas la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939 ni plus tard pour riposter à l'agression allemande contre la Pologne.
b) Dans cette situation hypothétique, Staline aurait osé d'attaquer la Pologne à son tour? Personnellement, je ne le crois pas. La politique d'appaisement franco-britannique n'était pas une abstaction, une politique "générale", mais un politique délibérée qui jouait uniquemente à l'égard de l'Allemagne. Si Staline se voit incapacité de mettre en action la part des protocoles secrets du pacte Molotov-Ribbentrop qui lui correspondait, alors la victoire diplomatique allemande aurait été absolue. Or, à mon avis, c'est bien la déclaration de guerre du 3 septembre qui libère définitivemente les mains de Staline pour agir selon les protocoles secrets que l'Allemagne, avec une déclaration de guerra dans son dos, est bien obligée de respecter sous peine de se trouver en 1939 exactement comme en 1914.
Et c'est bien ici où je veux en venir: au sujet du titre de ce débat. La déclaration de guerre du 3 septembre entraine des conséquences pour le pacte germano-soviétique du 23 août, et ces conséquences ne sont pas avantageuses pour Hitler, mais bien au contraire. La preuve: à la fin septembre 1939, il devra céder aussi la Lithuanie à la zone d'influence soviétique. Il a donc des raisons de poid pour s'inquiéter le 3 septembre 1939 à cause des déclarations de guerre britannique et française.
Pour ce qui est de vos commentaires au sujet d'une hypothétique alliance militaire soviéto-allemande contre la France et la Grande-Bretagne en 1939, c'est une plaisanterie?
Mantenant je reviens aux faits historiques pour préciser certains de vos commentaires:
Primo, l'attaque soviétique du 17 septembre ne va s'effectuer que:
a) Après avoir signer le cessez-le-feu avec le Japon à Khalkhin Gol, petit détail qu'on oublie souvent. Le Japon y subit une défaite de premier ordre, mais bien après le 3 septembre, date à laquelle le dernier mot de ce conflict n'était pas encore dit et qui obligeait Staline à se montrer très prudent à l'heure de s'embarquer dans un autre conflict militaire.
b) Après avoir reçu de la part de l'Allemagne plusieurs messages lui pressant d'intervenir en Pologne, parce que les troupes allemandes "
se voyaient obligées de s'avancer dans le territoire stipulé par les protocoles secrets comme zone soviétique pourchassant les d'unités polonaises désarticulées ou en déroute" (par exemple: Byalostock ou Lvov, que les Allemands devront évacuer). Il est clair aussi que l'intervention soviétique soulagerais un peu l'Allemange de la condamnation internationale dont elle était l'objet dans la presse et partager ainsi le deshonneur d'agresser un petit et faible pays comme la Pologne. Staline a joué les malins dans ce cas et il n'est intervenu que quand il était clair que la cause polonaise était sans espoir. Mais il faut signaler aussi que les dirigeants polonais n'ont jamais demander une aide soviétique quelconque, tout en sachant qu'ils ne recevraient rien de leus "alliés" occidentaux et que leur combat contre l'Allemagne était sans issue.
Enfin, pour ce qui est de l'attitude franco-britannique entre le 1 et le 3 septembre au cas où l'URSS aurait attaqué la Pologne en même temps que l'Allemagne. Franchement, cette hypothèse revient à prendre Staline pour un imbécile; cependant, elle a évoqué un doute que j'avais presenté dans une de mes interventions sur Le Monde en Guerre, à savoir:
Je demandais si quelqu'un savait de l'existance de protocoles secrets dans le traité d'assitance anglo-polonais du 26 août 1939, car j'avait trouver sur la toile deux pages qui présentaient le texte complet de ce traité, mais qui ne disaient rien au sujet de clauses secrètes anglo-polonaises. Or je signalais aussi que William L. Shirer affirmait dans son livre Le Troisième Reich qu'il y en avait, notamment faisait le commentaire suivant:
"
Ce pacte comportait un protocole secret stipulant que la "Puissance Européenne" mentionnée dans l'Article I et dont l'agression entraînerait l'assistance militaire mutuelle était l'Allemagne. Cela permit au gouvernement britannique d'éviter une désastreuse déclaration de guerre à l'Union Soviétique lorsque l'Armée Rouge, de mèche avec les Allemands, envahit la Pologne Orientale" (op. cit., tome 1, p. 722, pie de page).
Malheureusemente, Shirer ne source pas ce commentaire, mais si ce protocole secret existe vraiment, il est lourd en conséquences.
Cordialement,
Muntz