Autocritique
boisbouvier a écrit:
Tu t'enferres.
Hitler n'a pas été "nommé" Chancelier par Hindenburg car celui-ci ne l'aurait pas appelé (il le détestait) s'il n'avait été, d'abord, un élu privilégié et le chef d'un grand parti.
Parmi d'autres ?
Sans doute, mais qu'est-ce que ça change ?
Est-ce que la Constitution de Weimar obligeait Hindenburg à n'appeler que des élus de partis majoritaires ?
je n'avais pas répondu assez précisément à cela : Michel, après des années de discussion sur le caractère démocratique ou non de la venue de Hitler au pouvoir, croit bien à tort que Hitler était membre du groupe parlementaire au Reichstag !
Le raisonnement est certes gravement erroné, de prétendre que Hindenburg était obligé de l'appeler à la chancellerie en raison de l'énormité de son groupe parlementaire, puisque précisément il ne le fait pas en juillet 32 quand ce groupe est à 37% et le fait après la dissolution de l'automne, qui le ramène à 34%. Pendant tout ce temps, le président lui propose non la chancellerie mais la vice-chancellerie. Il faut une intrigue nouée dans une partie de la droite, où les conjurés non nazis proposent eux-mêmes à Hitler la vice-chancellerie avant de s'incliner au dernier quart d'heure devant le fait que Hitler n'aura "que deux" ministres et qu'ainsi ils croient le ligoter, pour convaincre le très vieux maréchal. Son propre fils a été recruté par la conspiration et fait pression sur lui (heureusement que bien plus tard un autre président partira en guerre contre les ravages de 1968 qui ont ruiné l'autorité parentale !!).
Donc je m'en veux terriblement, et présente mes excuses à Michel ainsi qu'à tous les visiteurs, d'avoir lu trop vite et de n'avoir pas distingué ce lambeau argumentatif qui lui permettait de persister dans l'erreur de considérer que Hitler avait été élu.
Certes, j'avais dit et redit qu'il ne s'était jamais présenté qu'à une élection, la présidentielle du printemps 32, et avait été largement battu, mais je n'avais pas vu qu'il manquait ce point sur cet i, et que l'esprit dévot de Michel lui faisait, de sa croyance en une élection de Hitler au Reichstag, une étoile du berger.