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De ce point de vue d'ailleurs, le fait qu'il nous fasse fort rarement l'éloge de Churchill alors qu'il déifie l'Amérique est très intéressant. Roosevelt a pourtant, dans l'antinazisme, un retard à l'allumage évident sur le vieux Lion, qui tient précisément à une hiérarchie différente des périls pour les anticommunistes qu'ils sont l'un et l'autre.
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Ce retard à l'allumage dont tu parles a existé bien sûr, mais il s'explique par le fait de l'isolationnisme traditionnel des Américains, et par l'éloignement de la menace, non par la différence entre la mauvaise Amérique et la bonne Angleterre.
D'ailleurs, lequel des deux pays était le plus démocratique ? L'Amérique, bien sûr.
Et c'est tellement vrai que l'anticommunisme des Anglais fut, à l'époque considérée, beaucoup plus affirmé que celui des Américains. Pendant la guerre d'Espagne, le Foreign Office a aidé Franco, l'anti-rouge, en lui fournissant discrètement armes et munitions, tandis que des Américains ont participé aux Brigades internationales. L'aide frumentaire américaine aux bolcheviks en 1921 fut massive. N'avaient-ils pas renversé ce suppôt de la réaction qu'était le Tzar de toutes les Russies ?
Churchill, lui-même, descendant de Marlborough, n'était pas bien vu de tous à cet égard.
" Vous ne m'appréciez pas vraiment, n'est-ce pas, Mrs Roosevelt ?" lui dit un jour Churchill.
Certes, il abusait du Cognac, mais était-ce la seule raison ?
Les préjugés anti-anglais des Américains remontaient à la guerre d'Indépendance.
A quelle date les Américains sont-ils devenus majoritairement anticommunistes ?
Je suis bien incapable de le dire. Peut-être seulement en 1947.