François Delpla a écrit:
un supporter acharné de Pétain a dévoilé son besoin viscéral que Churchill ait été, au moins temporairement, aussi aveugle que le maréchal devant la nocivité de Hitler et aussi peu désireux de lui résister par la guerre.
Il nous a donné par la même occasion un échantillon du besoin immense qu'éprouvent un grand nombre de politiciens, et aussi hélas d'historiens, bien au-delà des rangs des pétainistes fanatiques, de faire de Hitler un pauvre d'esprit.
L'idée qu'il mène très souvent les hommes d'Etat, sauf précisément Churchill, par le bout du nez, est encore aujourd'hui scandaleuse.
Merci de cette confirmation, qui tourne à la négation massive d'évidence.
Ce texte qu'il faut lire intégralement, ce dont tu te gardes bien (il est en ligne ici :
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=472 ) montre précisément l'opportunisme de Churchill, au meilleur sens du terme.
Il ne se bat pas contre les moulins à vent : il ramasse les gens et les situations au ras des pâquerettes, pour les hisser vers un mieux.
Tu prétends qu'il fait fond sur la SDN telle que sa lamentable prestation d'ensemble la montre, et sur un Mussolini déjà marié indissolublement avec Hitler. Or dans les deux cas c'est tout l'inverse. Ce qu'il propose enrayerait et inverserait l'évolution sinistre et de l'une, et de l'autre.
Il ne dépendait pas de lui, simple député, marginalisé depuis longtemps dans son parti conservateur, que la France ait, à l'heure où il écrit son article, réagi mollement depuis cinq ou six jours et accepté l'injonction britannique d'un recours devant la SDN. Il part de cette situation et met en demeure la SDN, et surtout les grandes puissances qui y font la pluie et le beau temps, et surtout la Grande-Bretagne, de donner satisfaction à la France
en mettant l'armée allemande en demeure de repasser le Rhin, sous peine de sanctions militaires.Il me semble qu'à la date considérée c'était la suggestion la plus dangereuse et pour les nazis, et pour les apaiseurs.
Depuis deux mois, confit dans la divine surprise de croire que tu as pris Churchill (et accessoirement Delpla) en défaut, tu peines à répondre à cela.
Mais peut-être l'auras-tu enfin lu ?