Le Forum de François Delpla

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MessagePosté: Dim Jan 21, 2007 1:27 pm 
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Inscription: Sam Juil 01, 2006 11:49 am
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Bonjour,
Un article qui sera prochainement publie ailleurs.
Merci de me donner votre avis.

La Nazification de la Wehrmacht


1 – L’engrenage :

Les facteurs qui expliquent pourquoi et comment de nombreux officiers allemands (Pour ne pas dire la plupart) sont devenus des complices objectifs du nazisme (Complices actifs ou passifs) sont de 2 types :

Un terreau fertile :

- La caste des officiers de la Reichwehr descends en droite ligne des junkers prussiens du Kaiser Guillaume II et, avant lui, de Bismarck. Ces hommes se sentent la "perle" du pays, ce sont eux qui, par la guerre, ont permis l'unification allemande. Ils ne sont pas la pour le pays mais le pays est la pour eux. Sur d'eux, arrogants, anti-democrates, antirépublicains, ils regrettent la dynastie des Hohenzolern qui avait fait d'eux l’élite du pays.

- Ils ne se sentent pas responsables de la défaite de 1918. Ils ont rapidement oublie le fait que ce soit l’Armée qui a demande au Kaiser de déposer les armes et ils suivent allègrement la légende du "coup de couteau dans le dos" (Donc des civils démocrates de la République de Weimar) et de la "trahison" menant au "Diktat de Versailles".

- Les junkers prussiens sont affectes par le racisme anti-slave depuis toujours. Les chevaliers Teutoniques esclavagisaient les Slaves des terres conquises plus de 500 - 600 ans avant eux, ils ont des racines !. C'est donc sans peine qu'ils rajouteront l’antisémitisme, latent dans toute l'Europe, surtout de l'Allemagne a la Russie en passant par la Pologne.

- Réduite à 100 000 hommes et peu ou pas de matériel lourd, la Reichwehr est une sorte d’armée croupion. Ils rêvent tous de lui redonner le brillant et la puissance d'avant 1914. C'est même une obsession et ils réussiront à convaincre la République de Weimar de commencer une timide mais bien réelle campagne de réarmement clandestin.

- La discipline, le respect des ordres et des serments d’allégeance jusqu’à la mort si nécessaire sont depuis des siècles une tradition fortement implantée aussi bien chez les militaires que chez les civils en Allemagne.

La ruse Nazie :

- Hitler abonde dans leur sens quant a la théorie du "coup de poignard dans le dos". Il clame qu'il veut annuler le Traite de Versailles et réarmer. Voilà un langage que les militaires aiment.

- Lorsqu'il prend le pouvoir en 1933, les premiers gestes d'Hitler sont contre ceux-la même qui risquent d’empêcher les militaires de regagner leurs privilèges : Les communistes, les socialistes et les syndicalistes.

- Le 21 mars 1933, a l'occasion de la séance d'inauguration du nouveau Reichtag élu le 5 mars, Hitler et Goebbels montent une grandiose cérémonie qui est un coup absolument génial : L'inauguration se tient en effet dans l’église de la garnison de Postdam, le grand autel du prussianisme, la ou se trouvent les restes de Frédéric le Grand. De plus, le 21 mars est l'anniversaire du jour ou Bismarck a créé le IIeme Reich, unifiant l'Allemagne pour la 1ere fois.

Retransmise en direct a la radio, la cérémonie accueille certes les députés mais aussi toutes les vieilles gloires de l’armée du Kaiser, tous en grand uniforme, ainsi que l’Etat-major au grand complet. L’ancien Kronprinz était présent, ainsi que le Feldmarschall von Mackensen, revêtu de l’imposante tenue et du casque des Hussards a tête de mort. Les ombres de Frédéric le Grand, du Chancelier de fer et du Kaiser planaient au-dessus de l’assemblée.

Hindenburg, en entrant, s'incline devant le siège, vide, du Kaiser.
Hitler rend un vibrant hommage au vieux Marechal-president et a "l'union [qui] a été célébrée entre l'ancienne grandeur et la force nouvelle". Hindenburg, ainsi que de nombreux militaires, en a les larmes aux yeux.

- Un coup encore plus génial : La nuit des longs couteaux. En assassinant Roehm et quelques autres cadres de la SA, Hitler rassure l’armée et s'engage, apparemment, a lui laisser l’exclusivité des armes. Les officiers jubilent (Ils ne sentent pas venir la SS et la Waffen-SS, les pauvres). Ils jubilent tant qu'ils font semblant de ne pas remarquer que les généraux von Schleicher et von Bredow, qui avaient eu le malheur de s'opposer à Hitler avant la prise du pouvoir, sont également assassines. Personne ne proteste au sujet de ces meurtres de collègues ! Le petit doigt est dans l'engrenage nazi. L’armée pense avoir ainsi renforce son indépendance et son exclusivité des armes alors qu'en fait elle vient de se compromettre en acceptant que soient assassines des Allemands, dont des militaires, sans aucun jugement et ce pour des raisons uniquement politiques.

- Il y eut ensuite l'affaire Blomberg-von Fritsh. Les 2 généraux les plus haut places dans la structure de commandement sont victimes d'accusations personnelles graves (Homosexualité pour l'un, avoir épousé une ex-prostituée pour l'autre). Les dossiers sortent tout droit des officines de la Gestapo. Ils sont traînés dans la boue et forces a démissionner. Hitler peut alors enlever tout pouvoir a l’état major en créant l'OKW, s'en octroyant le commandement suprême et en y installant des hommes qui ne le contrediront pas (Keitel, Jodl). Personne ne proteste vraiment. L'accusation étant cousue de fil blanc, les 2 officiers supérieurs seront plus tard réhabilités... mais pas réintégrés ! La, c'est toute la main dans l'engrenage.

Artiste manipulateur, maître dans les techniques de compromission de ses subordonnes, Hitler fera passer, petit a petit, toute la Wehrmacht dans l'engrenage de la nazification.

2 - La prise en main :

La prise en main du Reich et des Allemands par les nazis est souvent expliquée uniquement par la violence et la terreur. Cette erreur est due à la guerre froide. Les Allemands étaient en "1ere ligne", il fallait rapidement dédouaner un maximum de gens, surtout les anciens de la Wehrmacht qui pouvaient être appelle à reprendre du service en cas de coup dur et avaient un avantage sur tous les membres de l'OTAN : l’expérience de la guerre contre l’Armée Rouge.

Hors, cette explication unique est fausse. La séduction, la persuasion, la conviction fut un élément extrêmement important de cette prise en main.

La propagande nazie réussit, entre autre, le tour de force de convaincre la quasi-totalité des soldats du front de l'Est que, au lieu de se considérer comme les agresseurs qu'ils étaient, comme des "défenseurs de l'Occident", rempart de la civilisation contre l'envahissement des "hordes judeo-bolcheviques", Staline ayant «préparé l'envahissement de l'Ouest ».

Il est possible de citer des extraits de lettres que des sous-officiers de la Wehrmacht envoyaient a leurs familles qui montrent bien qu'ils y croyaient, qu'ils étaient au courant (Voire participants) a des massacres de civils (Juifs et Slaves) et les approuvaient. Mais cela serait fastidieux. Pour ceux qui ne nous croient pas sur parole, et c'est leur droit, voir le livre d'Omer Bartov cite en source.

Si les horreurs connurent leur apogée sur le front de l’Est, il convient également de ne pas oublier que les premiers crimes de guerre de la Wehrmacht furent commis des 1939-1940, en Pologne d’abord, puis en Belgique (Massacre de 111 civils par des unités du Infanterie-Regiment 333 de la 225 Division d’Infanterie de la Heer a Vinkt, près de Gand, les 27 et 28 mai 1940) et, enfin, en France (Exécutions sommaires de prisonniers de guerre, comme les Tirailleurs Sénégalais, notamment au Nord de Lyon et le long de la Somme en juin 1940)

Il n'existe pas, a notre connaissance, d'autre dictature ayant réussit à un si haut niveau a convaincre son peuple. Il y avait de nombreux dissidents et opposants a Staline, même s’ils étaient silencieux ou au Goulag. A la chute de Saddam, de nombreux Irakiens ont exploses bruyamment de joie dans les rues. Mussolini a été exécuté par des Italiens et la résistance italienne était active. En Allemagne, rien de tout cela. Des 1933, les chefs de l’opposition étaient en camp de concentration et la résistance fut extrêmement modeste, ce qui n’enlève rien aux mérites de ces rares opposants.

Il n’est pas question ici de considérer tous les soldats allemands comme des criminels mais de montrer l’extrême spécificité du nazisme, qui ne peut être compare à rien.

3 - Les résultats :

Quelques officiers de haut rang :

- Keitel : A Nuremberg, il avoue avoir été au courant du traitement inflige aux prisonniers de guerre et des exactions commises contre des civils auxquelles la Wehrmacht a participe. Sa défense tente de relativiser sa position. Il a connu les ordres criminels mais ne les aurait pas donnes. Les procureurs démontrent le contraire.

- Jodl : Dans son commentaire écrit sur l’acte d’accusation, il parle, entre autres, d’un «mélange d’accusations justifiées et de propagande politique ». Et ces «accusations justifiées » devinrent des preuves contre lui pendant le procès.

- Erich von Manstein : (Nous citons la François Delpla qui regrette que certains généraux de la Heer ne se soient pas retrouves à Nuremberg)
« ... Erich von Manstein, froid exécutant des besognes antisémites déléguées par les SS a l’armée pendant cette dernière campagne [Est] : Sa comparution aurait présente l'avantage politique subsidiaire qu’il s'agissait d'un stratège réputé […] et que sa présence parmi les criminels, suivie d’une lourde condamnation, aurait donne à réfléchir aux écoliers de toutes nationalités qui, aujourd’hui encore et peut-être plus que jamais, admirent ses campagnes sans soupçonner ses forfaits. »

- Les autres généraux :
Heinrich Himmler a conduit une série de conférences destinées aux cadres du Reich :
- 6 octobre 1943, a Posen, Reichsleiters et Gauleiters.
- 16 décembre 1943 a Weimar, les Amiraux.
- 5 mai 1944 a Sonthofen, les Généraux
- Puis encore le 24 mai et le 21 juin 1944, d'autres officiers supérieurs.

Extrait de son discours :
«Je désire vous parler maintenant, dans le cadre de ce cercle des plus restreints, d'une question que vous avez acceptée depuis longtemps comme allant de soi mais qui est devenue pour moi le plus lourd de ma vie : La question des Juifs (...)
Nous sommes, voyez-vous, confrontes à la question : "Que faites-vous des femmes et des enfants ? " Et j'ai décidé, ici aussi, d'adopter une solution sans équivoques. Car je ne trouvais pas justifie d’anéantir, c'est à dire de tuer ou de faire tuer, les hommes tout en laissant grandir les enfants et les petits-enfants. »

- Les autres officiers, citons le 4eme de couverture du livre de Bartov :
«Confrontée à des conditions de guerre épouvantables, l’armée allemande a connu la déroute des la fin 1941. Elle a alors été contrainte d’enrôler sans cesse de nouvelles recrues ; elle est devenue une armée de masse. La nation entière fut mobilisée. Au moins un membre de chaque famille connut le front de l'Est.
Une nouvelle image de l’héroïsme s'imposa, dans laquelle la puissance matérielle était remplacée par une conception brutale, fanatique du combat. Les pires actes de barbarie furent autorises par les pouvoir militaire, et les officiers et les troupes se rallièrent à la vision nazie de la guerre, faisant de l'Allemagne le rempart contre le bolchevisme. La Wehrmacht, armée de conscrits, devint alors l’armée d'Hitler. L’idéologie avait conquis la nation. »

Dans son livre, Bartov démontre clairement que la sévère discipline de l’armée (15 000 fusilles pour lâcheté, désertion, refus de combattre) avait pour contrepoids l’absence totale de répression pour les exactions, viols, meurtre de civils, pillages, etc.… qui, au contraire, étaient devenus la norme a tous les échelons hiérarchiques.

Un autre, un ordre :
«Les soldats doivent bien connaître la nécessité de la punition dure mais juste à infliger aux Juifs...
Nous devons faire face aux rebellions et de tout temps celles-ci ont été inspirées par les Juifs...
Le commandement en chef de la VIe Armée,
Von Reichenau.
Octobre 1941 »
(http://www.einsatzgruppenarchives.com/d ... macht.html)


Un «monstre sacre » :

Rommel est considéré comme un personnage emblématique de la Wehrmacht :
Officier charismatique, stratège hors pair qui est obligé de se suicider sur l’ordre de Hitler en raison de son implication dans le complot du 20 juillet 1944.

S’il ne s’agit pas de contester les (indéniables) qualités militaires de l’intéressé, la façon dont il est habituellement présenté met toujours mal à l’aise. En effet, on a souvent l’impression que le fait qu’il ait participé (et encore, d’assez loin semble-t-il) à la conjuration est présentée comme un fait qui démontre la bonne foi de la «pauvre Wehrmacht » abusée par Hitler.

Or, jusqu’aux premières défaites sérieuses encourues sur le terrain, ni Rommel ni la Wehrmacht n’ont contesté la politique de Hitler. Les seuls points de différent portaient uniquement sur des questions stratégiques ou tactiques, jamais – répétons-le, jamais – sur le fond de la politique d’Hitler. Aucun de ses aspects n’a, à notre connaissance, jamais été mis en cause par la Wehrmacht.

Rommel a réellement commencé à douter d’Hitler quand ce dernier lui a imposé, notamment en Afrique du Nord, des décisions tactiquement désastreuses. L’opposition ne s’est toutefois manifestée qu’au plan tactique ou stratégique, pas au plan politique.

Quant au complot du 20 juillet 1944, il est né au moment où il apparaissait que Hitler menait l’Allemagne à la catastrophe. Mais encore une fois, il semble que sa motivation essentielle n’était pas une opposition au système mis en place par les nazis, mais les conséquences qu’allait entraîner pour l’Allemagne une défaite devenue inéluctable. Quant à Rommel lui-même, son degré d’implication dans le complot est une question à laquelle il n’existe toujours pas de réponse finale et définitive.

En fait, tous ces officiers supérieurs de la Wehrmacht apparaissent un peu comme des enfants qui font la fête parce que quelqu’un, en l’occurrence Adolf Hitler, leur a offert de beaux jouets tout neufs et l’occasion de s’en servir sans limites. Ce n’est que lorsqu’ils voient où ce jeu les mène que soudain certains réagissent. Un peu tard...

Aide apportée par la Wehrmacht aux Einzatzgruppen :

Les Einzatzgruppen, ces unités SS-SD qui ont massacre environ 1 million de Juifs et autres «asociaux inférieurs » comme les Kommissar soviétiques des 1941 a l’Est, n'ont pas agi seuls. Ils furent aidés. Les Einzatzgruppen pouvaient demander de l'aide à la Wehrmacht :
http://www.phdn.org/histgen/einsatzintro.html#parIX

Les ouvrages d’Hannes Heer, et des collaborateurs de l’exposition sur les crimes de la Wehrmacht, même s’ils prennent très utilement en compte la Partisanenbekämpfung, n’en déterminent pas la spécificité, et se cantonnent eux aussi le plus souvent à étudier les caractéristiques fonctionnelles de la lutte de la Wehrmacht et de la SS contre les partisans.

Dès avril 1941, la Wehrmacht édicta en effet une série d’instructions préparatoires. D’emblée, les protagonistes de Barbarossa y concevaient l’invasion de l’URSS comme une guerre idéologique totale, un gigantesque combat racial. Ces grandes directives, distribuées aux soldats de Barbarossa, insistaient toutes sur cet aspect vital du combat, ainsi que sur sa dimension idéologique, et il était demandé aux soldats de se comporter en conséquence :

«La guerre contre la Russie est une partie essentielle dans le combat pour l’existence (Daseinskampf) du peuple allemand […], la défense (Abwehr) contre le bolchevisme judaïque […] chaque situation de combat doit être menée avec une volonté de fer jusqu’à l’anéantissement total et sans pitié de l’ennemi. Il n’y a en particulier pas de merci pour les tenants du système actuel russo-bolchevique. »

La masse de ces directives montre que l’on est en présence d’une véritable campagne de préparation psychologique des soldats à la violence totale. Les avertissements concernant les attaques dans le dos de soldats russes faisant mine de se rendre, les groupes de partisans, les tentatives de sabotage, d’empoisonnement ou d’utilisation des gaz instillèrent la peur dans le système de représentations des soldats, et contribuèrent à l’émergence de comportements d’une extraordinaire violence dès le premier jour du conflit. Furent considérés comme francs-tireurs tous les soldats de l’Armée rouge dépassés par l’avance de la Wehrmacht qui, en conséquence, ne fit plus de prisonniers en petits groupes : les grandes masses de prisonniers de guerre soviétiques tombèrent entre les mains allemandes à l’occasion de grandes batailles d’encerclement ; lorsqu’il s’agissait de petits groupes (jusqu’à 20 ou 30 hommes), la Wehrmacht les considérait comme des partisans et les fusillait. La thématique du franc-tireur servit aussi de légitimation de certaines fusillades de civils juifs. Pourtant, l’image «classique » du franc-tireur connut en URSS une mutation déterminante.

http://www.ihtp.cnrs.fr/equipe/hist_cul ... ngrao.html

Un extrait du témoignage a Nuremberg de Madame Vaillant-Couturier :

Monsieur DUBOST : - Quels étaient les gardiens de ces camps ?

Madame VAILLANT-COUTURIER : - Au début, c'étaient seulement des SS. A partir du printemps 1944, les jeunes SS, dans beaucoup de compagnies, ont été remplacés par des vieux de la Wehrmacht ; à Auschwitz et également à Ravensbrück, nous avons été gardées par des soldats de la Wehrmacht, à partir de 1944.

Monsieur DUBOST : - Vous portez témoignage, par conséquent, que sur l'ordre du Grand Etat-Major (O.K.W) allemand, l'Armée allemande a été mêlée aux atrocités que vous nous avez décrites ?

Madame VAILLANT-COUTURIER : - Evidemment, puisque nous étions gardées également par la Wehrmacht, cela ne pouvait pas être sans ordres.

Monsieur DUBOST : - Votre témoignage est formel, et il atteint à la fois les SS et l'Armée ?

Madame VAILLANT-COUTURIER : - Absolument.

4 - Quelques conclusions :

L’exposition itinérante «Guerre d’anéantissement, les crimes de la Wehrmacht 1941-1944 » dans les années 1990 en Allemagne a fait hurler les associations d'anciens combattants, mais… continua sa route avec la bénédiction de la Faculté !

Donc, la Wehrmacht (Surtout la Heer) fut dans son ensemble coupable :
- De crimes de guerre, pour en avoir perpétré à tous les niveaux hiérarchiques et sur tous les fronts.
- De crimes contre l’humanité soit pour en avoir perpétré (Rafles de Juifs, coup de mains aux Einzatzgruppen, etc.), soit pour en avoir été complice car ils savaient mais n’ont rien fait.

Dans ces conditions, chercher un officier supérieur de la Heer qui n’ait rien sur la conscience, c’est chercher une aiguille dans une botte de foin.

Le foisonnement de Mémoires «gruyère » (Avec des trous) d’anciens officiers de la Heer qui furent publiées après la guerre, en pleine guerre froide, donc au moment ou le risque d’avoir encore besoin d’eux en cas de coup dur sur le rideau de fer était réel, n’a pas aide à la reconnaissance de ces faits.

Mais il est grand temps, aujourd’hui, de l’admettre. L’une des forces de l’Hitlérisme est exposée ici : Sa prodigieuse capacité a compromettre les exécutants.

Mais ils auraient pu nous l'avouer dans leurs mémoires gruyères, au moins. Bref, se comporter en hommes et avoir le courage d'admettre la vérité... même trop tard !

Il est très difficile de reprocher à des hommes enfermes dans une machine a tuer et a compromettre aux rouages très bien organises de n'avoir rien fait ou presque. Ils sont tombes, comme les autres, dans les pièges de la ruse nazie.

Mais qu'ils se soient tous ou presque auto-blanchis après la guerre, faisant porter le poids des crimes aux absents et a certaines unités SS et W-SS est, selon nous, une lâcheté de leur part.

Leurs aveux étaient pourtant possibles sans risques des 1955. Cela aurait présenté l'avantage, entre autres, d’éviter d'avoir a polémiquer sur le sujet plus de 60 ans après...

Sources :
François Delpla, «Nuremberg devant l'histoire », L’Archipel, 2006
Omer Bartov, «l’Armée d'Hitler », Hachette Littératures, 1999
François Delpla, «Hitler », Grasset, 1999
Heinrich Himmler, «Discours secrets », Gallimard, 1978
William Schirer, «Le IIIeme Reich », Stock, 1960
Philippe Ronneau, a qui nous devons les liens Internet cites plus haut, certaines photos et des informations dont l’affaire du massacre de Vinkt (Belgique) en mai 1940.

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Cordialement
Daniel
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MessagePosté: Ven Juil 08, 2011 5:18 pm 
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Pas un commentaire depuis 2 ans 1/2 ??
Personne n'a gobé cette nouvelle rumeur....

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L'autre Histoire :

"qui n'entend qu'un son,n'entend qu'une cloche."

http://www.phdnm.org/uploads/3/0/0/1/30 ... ages-1.htm

http://www.phdnm.org/videacuteos.html

http://www.youtube.com/watch?v=dO13cejg ... ature=fvwp


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MessagePosté: Ven Juil 08, 2011 5:52 pm 
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nous avons tout notre temps !

des objections précises seraient les bienvenues.


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MessagePosté: Sam Juil 09, 2011 5:19 am 
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Henri Lévy a écrit:
Pas un commentaire depuis 2 ans 1/2 ??
Personne n'a gobé cette nouvelle rumeur....

Cet article, un peu complété, a été publie dans l'Histomag'44 no. 43 en février 2007, puis, de nouveau encore complété, dans la revue Champs de bataille no. 27, avril-mai 2009 et, encore modifie, dans l'Histomag'44 no. 60 de juin 2009.
C'est donc un article évolutif, la dernière mouture est en ligne sur HistoQuiz depuis debut 2010 :
http://www.histoquiz-contemporain.com/H ... ssiers.htm
C'est donc au total plusieurs milliers de lecteurs qui ont "gobé cette rumeur" d'autant plus qu'il ne s'agit pas d'une rumeur mais de faits tires des archives, surtout allemandes, par des historiens reconnus, je ne fais que faire des synthèses de leurs travaux.
La seule critique que j'ai reçue, je dis bien la seule, rejetait mes thèses sans dire ni pourquoi ni comment ni ou était la ou les erreurs et a été émise par un individu connu comme étant un "nostalgique" invétéré.

Et ce n'est pas fini : J'ai entre temps trouve des nouvelles sources, principalement des historiens allemands, et travaille une version encore plus dense qui, a priori, sera publiée dans un magazine "papier" fin 2011 ou début 2012.

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MessagePosté: Sam Juil 09, 2011 9:13 am 
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C'est comme le pot-au-feu,plus c'est réchauffé,etc.

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"qui n'entend qu'un son,n'entend qu'une cloche."

http://www.phdnm.org/uploads/3/0/0/1/30 ... ages-1.htm

http://www.phdnm.org/videacuteos.html

http://www.youtube.com/watch?v=dO13cejg ... ature=fvwp


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MessagePosté: Sam Juil 09, 2011 9:37 am 
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Henri Lévy a écrit:
C'est comme le pot-au-feu,plus c'est réchauffé,etc.

C'est comme l'historiographie, c'est actualise en fonction des dernières découvertes.

Vous n'avez que ça a dire ?
J'en prends bonne note et vous remercie d'avoir ainsi avoue que vous ne pouvez pas trouver d'erreurs dans mon texte...

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MessagePosté: Sam Juil 09, 2011 9:50 am 
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Daniel Laurent a écrit:
Henri Lévy a écrit:
C'est comme le pot-au-feu,plus c'est réchauffé,etc.

C'est comme l'historiographie, c'est actualise en fonction des dernières découvertes.

Vous n'avez que ça a dire ?

J'en prends bonne note et vous remercie d'avoir ainsi
avoue que vous ne pouvez pas trouver d'erreurs
dans mon texte
...


C'est pas de l'étanchéïté,on ne bricole pas !

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"qui n'entend qu'un son,n'entend qu'une cloche."

http://www.phdnm.org/uploads/3/0/0/1/30 ... ages-1.htm

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MessagePosté: Sam Juil 09, 2011 10:01 am 
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Henri, vas-tu quitter les oripeaux du sarcasme et de la généralité pour cerner une ou deux questions précises ?


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MessagePosté: Sam Juil 09, 2011 10:03 am 
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Henri Lévy a écrit:
C'est pas de l'étanchéïté,on ne bricole pas !

En tout cas, vous, vous bricolez...
Et votre citation de ma spécialité professionnelle m'enchante car elle révèle que vous faites partie de ces nostalgiques et falsificateurs qui tentent, depuis des années, de me faire taire, et ce sans le moindre succès.
Ces agressions permanentes sur la Toile me montrent en effet que, n'ayant strictement aucun argument historique a m'opposer, vous et vos "camarades" en êtes réduits a des pitoyables tentatives de menaces via ma vie privée qui ne font que me donner du tonus et, au passage, me font bien rire...
:mrgreen:

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Cordialement
Daniel
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MessagePosté: Sam Juil 09, 2011 10:05 am 
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François Delpla a écrit:
Henri, vas-tu quitter les oripeaux du sarcasme et de la généralité pour cerner une ou deux questions précises ?

Il en est bien incapable.
Ne demande pas a un unijambiste de sauter a la perche, François...

_________________
Cordialement
Daniel
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MessagePosté: Sam Juil 09, 2011 10:09 am 
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Daniel Laurent a écrit:
Ne demande pas a un unijambiste de sauter a la perche




Justement il le peut... en faisant du sur-place.


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MessagePosté: Jeu Juil 14, 2011 1:45 pm 
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N'est-ce pas la Wehrmacht qui a créé le nazisme ? Hitler a servi comme indic pour les services de renseignement de l'armée, n'était-il pas caporal lui-même ? Il a défendu les mêmes idées que celles de l'armée : anticommunisme, antisémitisme bien sûr, antidémocratisme, une grande Allemagne etc. Röhm, Ludendorff n'étaient-ils pas officiers dans l'armée ? L'armée allemande était main dans la main avec les nazis depuis le début. Oui il y a eu l'attentat de juillet 44... mais juillet 44... un mois après le débarquement, la guerre sur deux fronts enfin concrétisée... enfin annonciatrice d'une fin irrémédiable du Reich et des ambitions de l'armée... il fallait éliminer Hitler comme il faut changer une roue crevée, pour continuer à avancer pour une grande Allemagne, pour trouver un compromis avec les "anglo-américains" pour sauver un maximum les conquêtes hitlériennes. Et puis c'est cruel, mais l'attentat n'a-t-il pas échoué ? Tout comme ceux qui l'avaient précédé.
La Wehrmacht a créé le nazisme, l'a aidé, l'a mis au pouvoir, l'a défendu et a combattu pour lui. Après la guerre on a publié Officiers contre Hitler... ça fait sourire... si les officiers étaient vraiment contre Hitler, c'était avant 39 qu'il fallait le prouver, pas après.


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MessagePosté: Lun Jan 20, 2014 6:51 pm 
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Je vais me décider à faire du pot-au-feu. Tout le monde en parle mais personne n'en fait.

Presque tout ce que tu dis me paraît juste, hormis quelques sujets que je connais peu.

J'ai juste remarqué une erreur et un oubli.

L'erreur :

Daniel Laurent a écrit:
Réduite à 100 000 hommes et peu ou pas de matériel lourd, la Reichwehr est une sorte d’armée croupion.


La Reichswehr n'était pas un croupion, c'était une "armée de cadres". Elle comportait peu de monde (100 000) mais ce n'étaient que des gens très sélectionnées et très entrainés. Le moindre soldat avait les capacités d'un sergent, le moindre sergent celles d'un adjudant, le moindre adjudant celles d'un lieutenant et ainsi de suite. De sorte que quand Hitler a dit merde à la limitation des 100 000, il a embauché plein de soldats, des vrais soldats débutants, et l'armée s'est retrouvée pleine d'anciens soldats transformés d'un coup en bon sergents, pleine d'anciens adjudants transformés d'un coup en bons lieutenants et ainsi de suite. Elle est devenue d'un coup une grande armée n'ayant aucun mal à former les vrais nouveaux. (Restaient les salaires et les matériels à payer mais les machines tournaient à plein puisqu'Hitler payait tout avec de l'argent qu'il empruntait dans d'autres pays et aux Allemands. D'ailleurs quand il a dû rendre cet argent, il a attaqué ces pays, et au lieu de leur rendre l'argent qu'il leur devait, il leur a pris ce qu'il leur restait de façon à pouvoir payer ses soldats et ses armes. Quant aux Allemands, le Reich n'existant plus ils n'ont jamais revu leur argent).

L'oubli :

Tu oublies (à moins que que t'aie mal vu) qu'en 1934, à la mort d'Hindenbourg, tous les militaires ont dû jurer fidélité et obéissance jusqu'à la mort à Hitler et aux chefs qu'Hitler leur donnerait, non à l'Allemagne ni à la constitution mais à Hitler personnellement. On n'avait jamais vu ça. De sorte qu'un soldat ne pouvait remettre en question ce qu'on lui disait. Par la suite quand il fut question de renverser Hitler nombre de généraux et de maréchaux se sont interdit de violer ce serment.
En pratique on réunissait dix mille troufions sur une place et ils devaient répéter comme dix mille perroquets le serment qu'on leur dictait avec un micro.
Personnellement, je ne jure pas, je ne promets pas, je ne prête pas de serments car je ne comprends pas ce que ça veut dire. Mais une chose est pour moi sûre : un serment prêté sur ordre vaut 0,0.
Je suis surpris que les historiens ne s'intéressent pas à cette vaste farce quand l'on pense à ses funestes conséquences.

Par ailleurs je commente un de tes commentateurs :

Cesar-LeRoy a écrit:
N'est-ce pas la Wehrmacht qui a créé le nazisme ? Hitler a servi comme indic pour les services de renseignement de l'armée


Non, la Wehrmacht n'a pas créé le nazisme. Hitler a été envoyé par l'armée comme taupe dans le DAP, non pour servir le DAP mais pour préserver l'armée de tous ces groupuscules bizarres. Il se trouve qu'Hitler a été séduit par le DAP, qu'il s'y est inscrit, a largué l'armée, est devenu le patron du DAP et l'a transformé en NSDAP. Je résume.
Il a fait venir à lui quelques galonnés pour utiliser leurs prestiges militaires en vue de développer ce NSDAP : Göring, Röhm, Ludendorff… Ces derniers se cherchaient un avenir au NSDAP et non à l'armée.
Quant à ce qu'a fait l'armée en 1944, si tu y cherches en quoi ça a pu aider la création du parti nazi, tu as dû fumer de drôles de trucs.

Cesar-LeRoy a écrit:
... ça fait sourire...


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