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Articles/docs
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En matière d’histoire du nazisme, les contradictions ne font que croître et enlaidir. Les témoins disparaissent mais les passions ne s’apaisent pas le moins du monde. Et le moralisme ne semble pas disposé à céder la place sans de très rudes combats d’arrière-garde. Témoin, sur la libération de Paris, la relance de l’héroïsation du consul suédois Raoul Nordling par une pièce de théâtre devenue un film, l’un et l’autre destinés à nous faire frissonner, chaque fois que nous voyons la tour (...)
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pour débattre des sujets ici abordés
perles plus anciennes
L’ignorance crasse d’Alain Finkielkraut sur le nazisme
Du plus prolifique de nos pères Hamptoire :
Le geste inaugural de la Seconde Guerre mondiale fut, on semble l’avoir oublié, les troupes de la Wehrmacht repoussant dans un grand éclat de rire les barrières séparant l’Allemagne de la Pologne, car cette guerre était une guerre impériale contre les nations européennes, au mépris des frontières et, par-delà des frontières (...)
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Survivante de la rafle du Vel d’Hiv et d’Auschwitz, longtemps active dans la FNDIRP et présidente de sa section du Val d’Oise, visiteuse des lycées et collèges du département, Eva vient de revenir en région parisienne après quelques années d’exil ensoleillé, et a élargi son monde grâce à la Toile.
On peut la retrouver ici .
Et en librairie.
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une vaillante internaute en son logis (...)
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Critique du livre de Vanwelkenhuyzen
Tenue secrète notamment par Paul Reynaud dans les deux premières versions de ses mémoires (1947 et 1951) et par le gouvernement suédois dans le recueil de documents sur son attitude pendant la guerre qu’il fit paraître en 1947, une démarche de bons offices, visant au rétablissement de la paix entre l’Allemagne nazie et la France en mai 1940, effectuée par le consul général de Suède en France Raoul Nordling, a fini par faire surface en 1956. Cette (...)
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texte paru dans le magazine Histoire(s) de la Dernière guerre n° 6 (juillet 2010)
Stéphane Hessel, né allemand (d’un père juif et d’une mère luthérienne) en 1917 et candidat aux élections régionales françaises de 2010 (en position non éligible cependant !) sur la liste francilienne de Cécile Duflot, a été entre-temps, après une enfance évoquée dans le roman Jules et Jim dont sa mère Helen inspire le personnage principal (tandis que l’auteur, Henri-Pierre Roché, lui a servi de second père), (...)
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Episodes précédents : le Royaume-Uni, brièvement dirigé de 1929 à 1931 par des travaillistes angéliquement pacifistes, a retrouvé ensuite un gouvernement conservateur dont l’homme fort est Stanley Baldwin (1867-1947), qui, le 7 juin 1935, reprend le titre de premier ministre au travailliste dissident John Ramsay Macdonald. Le gouvernement MacDonald, dont le libéral dissident John Simon dirigeait les Affaires étrangères, avait accueilli sans beaucoup froncer le sourcil l’arrivée de Hitler au (...)
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Le site du magazine
Les responsabilités de l’Allemagne nazie [dans le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale] (1918-1938)
L’Allemagne, en 1918, est vaincue... et elle est la première à le savoir. Guillaume II a défié le monde en lançant ses armées dans deux directions à la fois, en 1914. Il espérait remporter d’un côté, celui de la France, une victoire expéditive, pour s’occuper ensuite à loisir de la Russie. Ayant échoué de très peu grâce au « miracle de la Marne », le pays a dû (...)
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Texte mis en ligne le 25 mai 2012 sur un forum dans le cadre d’un débat sur la possibilité que Hitler ait songé à reporter au dernier moment son offensive du 22 juin 1941 contre l’Union soviétique :
La folie de Hitler me semble la clé permettant de trancher nos passionnants débats.
Elle ne fait qu’un avec son antisémitisme, si on appréhende convenablement celui-ci : le point fondamental, c’est qu’un match se déroule entre
une entité parasitaire et maléfique, visant une domination du monde (...)
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François Delpla
historien du nazisme et de la Seconde Guerre mondiale
Monsieur le Président,
En ce 18 juin qui marque à la fois l’anniversaire que vous savez et le premier jour de votre pouvoir dans sa plénitude, par l’effet des élections législatives, je voudrais vous mettre au courant d’une grave carence de votre prédécesseur, relative à l’appel auquel je faisais allusion plus haut.
Ce texte a été admis en 2005 au patrimoine mondial de l’UNESCO, sur proposition conjointe de la France et (...)
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rappels chronologiques
Stéphane Courtois écrit à propos de l’évasion du 21 octobre 1943
(dans une charge d’une indécence qui n’a d’égale que son indigence, le soir de l’annonce du décès de Raymond Aubrac, sur le blog de Jean-Dominique Merchet dans Marianne, sous le titre "Aubrac était un agent communiste") :
Q. Son rôle durant la Résistance a fait l’objet de polémiques. On se souvient d’un procès contre l’historien Gérard Chauvy et d’une table ronde organisée en 1997 par Libération. (...)
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sur le site "Causeur", 14 avril 2012
un refus de dialogue du même sur Arte en 2001
Raymond Aubrac meurt le 10 avril 2012.
Le 11, Jean-Dominique Merchet, chroniqueur militaire de Marianne, interviewe Courtois pour son blog et il dit ceci, en tout et pour tout, sur les actions résistantes du couple en 1943 :
« Q.- Son rôle durant la Résistance a fait l’objet de polémiques. On se souvient d’un procès contre l’historien Gérard Chauvy et d’une table ronde organisée en 1997 par Libération. Qu’en (...)
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Raymond Aubrac : une vie de résistant
Article paru dans Dernière Guerre mondiale le 1er mai 2012
Il n’a pas tout à fait tenu jusqu’au centenaire de la mort de Jean Jaurès, le 31 juillet 2014, qui aurait été aussi le sien. Ses quatre-vingt-dix-sept années auront été des mieux remplies . Son action de résistant, la plus connue, gagne à être éclairée en amont et en aval.
En septembre 1939, c’est un ingénieur de vingt-cinq ans issu de l’école des Ponts et chaussées, marxisant, en partie formé (...)
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texte mis en page, avec notes et illustrations
On ne va pas trouver ici un relevé des transformations politiques, technologiques, idéologiques et autres induites par les combats qui ont opposé des êtres humains entre 1939 et 1945. Je voudrais seulement constater que cette guerre imaginée, pensée, préparée et entreprise par un individu, Adolf Hitler, n’a engendré après son dénouement aucune analyse sérieuse de ce qui avait bien pu se passer, et que cette carence pèse très lourdement sur le (...)
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On connaissait déjà le prétendu traité secret signé entre Pétain et Churchill par l’intermédiaire du professeur Rougier, en novembre 1940.
Voici à présent qu’une simple feuille signée du général Brooke et d’ailleurs, à ce jour, incomplètement publiée, découverte à Kew (mais la cote n’est pas donnée) par l’historien Eric Grove (spécialisé en histoire navale), datée sans plus de précision de mai 1942, sert de support à toute une émission d’une demi-heure, largement annoncée, et diffusée le 19 (...)
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en débattre sur le forum
Le 4 janvier 2012, le ministère a dévoilé la liste des traditionnelles « célébrations nationales », commémorant des événements survenus en France (ou intéressant ce pays), en un millésime dont le dernier chiffre est celui de l’année en cours.
Un changement de vocabulaire a été annoncé par la même occasion : les « célébrations nationales » deviennent les « commémorations nationales ». Un texte introductif du ministre, Frédéric Mitterrand, justifie cette évolution (...)
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Extrait de Histomag mai 2010
L’UNESCO roulé dans la farine par Londres et Paris
Dans les archives fédérales suisses de Berne, le compte-rendu du discours du général du Gaulle apparaît dans le Bulletin n° 153 publié par le Gruppe Ohr (Service écoute de la Division Presse et Radio de l’Etat-major Suisse) à 6h00 le 19 juin 1940, à la page 3.
Il est rédigé en allemand. Le voici tel que Christian Rossé nous l’a aimablement fourni :
(11) England (frz.) 2200 General de Gaulle (Sous-secrétaire (...)
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en ligne depuis 2002 (avec des illustrations) sur le site Histoire de l’Aviation
Hermann Göring est le plus bourgeois des dirigeants nazis, à la fois par ses origines et par son train de vie. Fils d’un haut fonctionnaire, As de l’aviation en 1914-1918, il rencontre Hitler en 1922 et devient rapidement chef des SA. Après une éclipse due à une vilaine blessure lors du putsch manqué de Münich, dont il était, avec Hitler, le maître d’oeuvre, il devient député en 1928.
Hitler rode alors une (...)
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Personne n’a cerné très rigoureusement la personnalité de Winston Churchill. Peut-être est-ce impossible. Il était, en tout cas, fort déroutant : anglais et américain, travailleur et dilettante, accommodant et autoritaire, démocrate et aristocrate, intempérant et capable d’ascèse, fantasque et persévérant, individualiste et tribal, globe-trotter et casanier, intellectuel et manuel, urbain et rural. Politicien certes, mais à ses heures car il était aussi écrivain et, lorsqu’il n’était pas (...)
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On savait ce livre pétainiste, sur un mode plutôt mineur (sans exalter la politique du maréchal, il le décrit comme bien intentionné et en proie à des contraintes). On ne le savait pas entaché de falsification militante.
Ses pages sur la genèse du premier statut des Juifs (celui d’octobre 1940) accouchent d’une thèse que je n’ai pas trouvée antérieurement (la littérature pétainiste de l’époque : Isorni, L-D Girard, Bouthillier, etc., évite en général le sujet) : il se serait agi d’un effort (...)
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Article publié dans Histoire(s) de la Dernière guerre n° 3, janvier 2010
On résume parfois les prémisses du choc de mai 1940 par le contraste entre un mémorandum du colonel de Gaulle, accueilli avec scepticisme dans son pays, et un certain nombre de mémoires du général von Manstein, qui ont été largement pris en compte lors de la préparation de la dévastatrice offensive allemande. La relecture de ces textes
fait apparaître une réalité plus complexe.
Erich von Manstein (1887-1973) est, (...)
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Article inédit
Achevé le 27 décembre 2006, dans le cadre de la préparation du livre Qui a tué Georges Mandel ? (l’Archipel, 2008)
Robert Courrier est né en 1926. Son père Charles, commissaire de police, a été assassiné à la veille de la Libération et c’est en essayant de comprendre pourquoi qu’il a réuni les pièces d’un dossier palpitant. Il en a déposé un exemplaire à l’Institut d’histoire du temps présent et un autre aux Archives nationales, il y a une dizaine d’années dans les deux cas. (...)
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inédit (écrit le 18 décembre 2010)
La revue L’Histoire de ce mois-ci, dans le feu de la polémique ouverte en octobre par la publication d’un brouillon du statut des Juifs annoté par le maréchal, publie une interview d’Henry Rousso.
Extraits (mes commentaires et remarques entre crochets) :
Philippe Pétain sous le feu des projecteurs
Par Henry Rousso
Philippe Pétain fait l’actualité ! Le Mémorial de Shoah a divulgué un avant-projet du Statut des Juifs de Vichy annoté de la main de Philippe (...)
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Ministre des Affaires étrangères de Pétain après avoir été secrétaire d’Etat de Reynaud, le banquier Paul Baudouin (1894-1964), fils naturel du compagnon de Gambetta Maurice Rouvier, a publié en 1948 un livre intitulé Neuf mois au gouvernement / Avril-décembre 1940. Ce document a été utilisé comme source par beaucoup d’historiens, soit à propos du ministère Reynaud, soit, plus encore, pour éclairer le premier semestre de celui de Pétain dont, il est vrai, les conseils des ministres sont par (...)
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éditions F-X de Guibert, mars 2010
A l’occasion de la parution des interrogatoires de Pétain dans un livre signé de Benoit Klein et préfacé par Marc Ferro, je mets en ligne ces pages vieilles d’un an, pour nuancer le constat suivant lequel les procureurs s’étaient sottement (et en vertu d’une commande politique) attachés à démontrer que la venue au pouvoir du maréchal résultait d’un complot, au lieu de s’appesantir sur l’armistice et sur la collaboration.
Une archive allemande publiée et (...)
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inédit
Des échanges parfois vifs ont eu lieu récemment sur divers forums :
Monde en guerre
Livres de guerre
Passion-Histoire
L’embrasement du monde dit aussi "forum vert"
et celui du présent site, sur lequel j’ai aussi résumé une partie du débat.
Voici les conclusions que j’en tire en ce 10 mai, à l’occasion du soixante-dixième anniversaire du vol.
Ce débat est utile à tous, du moins à ceux qui veulent bien se laisser informer, modifier et influencer par lui, tous neurones (...)
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Ce télégramme, adressé au ministre suédois des Affaires étrangères, Günther, a suscité force remous, bien résumés par John Costello en 1991 dans son ouvrage Les dix jours qui ont sauvé l’Occident. Ayant été l’un des premiers à le voir dans les archives suédoises, il n’en donnait que des extraits. En voici le texte intégral, recueilli et traduit par un historien de mes amis (Halifax est le ministre des Affaires étrangères du cabinet dirigé par Churchill, Butler est son sous-secrétaire d’Etat (...)
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discutons-en
et sur Fantasque Time Line
Hitler fou ? Vous n’y pensez pas ? Où serait sa responsabilité ?
Pourtant, l’idée fait son chemin, à partir des travaux d’un pionnier américain extraordinairement courageux nommé Rudolph Binion.
Son disciple anglais David Lewis lui a consacré un site somptueux.
Des rieurs un peu gras ont négligé ces découvertes sous le prétexte qu’au point de départ se trouve un roman.
Voyons comment Binion le résume :
Le roman est centré sur la "guérison (...)
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Après le décès de Lucie, Pascal Convert, sculpteur, cinéaste et déjà auteur d’un documentaire et d’un livre sur le résistant communiste Joseph Epstein, a interrogé Raymond Aubrac sur l’ensemble de sa vie et de son activité, en filmant ses réponses.
Le livre (portant sur l’ensemble de sa carrière) sort au Seuil le 10 mars 2011.
Le film, prochainement diffusé à la télévision, se présente en deux parties. Voici la couverture de la première, qui porte sur les années de guerre (...)
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Les documents sur l’histoire du nazisme sont encore trop souvent pris au pied de la lettre. Notamment quand ils semblent permettre d’accabler ou de railler les dirigeants de ce régime. Inversement, on donnera facilement le bon Dieu sans confession à des adversaires du nazisme.
Heinrich Brüning (1885-1970) est le premier des trois chanceliers allemands de l’année 1932 qui ont cédé peu à peu le terrain aux nazis, triomphants à la fin du premier mois de l’année suivante, et donc le mieux (...)
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Ces articles sont parus dans l’Evening Standard respectivement le 13 mars et le 3 avril 1936, Churchill donnant alors à ce périodique, environ toutes les deux semaines, un article sur la situation internationale. Ces textes reparaissent au début de 1939 dans un recueil intitulé Step by step, précieux pour étalonner les positions du futur premier ministre dans les crises des années 30. La traduction française attendra près de dix ans : elle sort chez Amiot-Dumont en janvier 1948, sous le (...)
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Pour l’anniversaire présumé (à tort) du premier statut des Juifs édicté par le gouvernement de Vichy, Serge Klarsfeld a produit devant la presse, à l’aube du 3 octobre 2010, un brouillon annoté de la main du maréchal.
Dans les jours qui ont suivi, les réactions des historiens les plus en vue ont été fort diverses. Elles se distribuent suivant un arc-en ciel, à partir de Klarsfeld lui-même, qui estime qu’on tient là une "preuve définitive" que Pétain a durci le statut et était le plus (...)
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(numéro spécial sur la Solution finale, éditions Astrolabe)
Le maréchal né en 1856 et vainqueur de la guerre précédente ne semble pas, avant son entrée en politique en février 1934, avoir nourri de prévention envers les « israélites ». Son antisémitisme est une lubie tardive, qu’on peut rattacher à deux événements : les troubles de 1934 et la défaite de 1940. Il a eu pour professeur dans la première période Charles Maurras, et dans la seconde Hitler en personne.
Maurras, qui dirige un (...)
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Le 25 octobre 2001, le représentant Christopher Shays, du Connecticut, obtient 60 minutes de temps de parole pour développer "La nécessité de proclamer des objectifs nationaux élevés dans une stratégie de long terme contre le terrorisme".
En guise de conclusion, il cite très longuement le discours churchillien du 14 juillet 1940 et notamment le passage célèbre suivant lequel
"Nous battons seuls, par nous-mêmes ; mais nous ne nous battons pas seulement pour nous-mêmes. Ici se trouve la (...)
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perles plus récentes
Après l’autodafé d’une librairie pro-palestinienne
Vendredi 3 juillet, la librairie "Résistances" a eu la visite de quatre personnes cagoulées qui ont entassé les livres sur le sol avant de les arroser d’huile. Ils se réclamaient d’un groupuscule baptisé "Ligue de défense juive".
Les médias ont, à quelques exceptions près, étouffé l’affaire. Elisabeth Lévy s’est indignée et des faits, et du silence, sur le site "Causeur". Parmi les 607 réactions, celle d’un "Gaétan (...)
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précédent article sur le sujet
La lettre non pertinente de Catherine Colonna
J’ai appris au printemps dernier que la France et l’Angleterre avaient conjointement, en 2005, fait agréer par l’UNESCO un dépôt au « Patrimoine mondial de l’humanité » de quatre pièces relatives à l’Appel. Un épais dossier justificatif, en ligne actuellement au Quai d’Orsay, se réclame d’une bibliographie de trois titres, dont L’appel du 18 juin 1940, publié en 2000 chez Grasset par l’auteur des présentes lignes. (...)
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(éditorial sur le même sujet)
Ce colloque, organisé par l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens que préside Bertrand Favreau, a eu lieu à la Maison du Barreau, Paris, le 29 octobre 2009.
La publication de ses actes est attendue en 2010 aux éditions Bruylant de Bruxelles.
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Me Kiejman vient de rappeler un combat que nous avons mené parallèlement, lui en avocat et moi en historien, pour nettoyer l’admirable exploit de Lucie (...)
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Le 15 février 2010, Laurent Lemire interroge Jorge Semprun, qui lui répond entre autres : A-t-on le droit de parler de la Shoah dans un roman ? Oui. A-t-on le droit de parler de la Shoah si on n’est pas Claude Lanzmann ? Oui.
L’échange prend place dans un débat ouvert en juillet précédent, quand ont commencé à circuler les épreuves d’un roman de la rentrée sur lequel Gallimard et son employé Philippe Sollers comptaient beaucoup : Jan Karski, de Yannick Haenel.
Le personnage dont (...)
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Itv par Antoine Dauer et François Delpla
Berlin le 28 octobre 2006
Transcription par Andrea Weber et François Delpla
Introduction
Dans le cadre de la préparation du film de Daniel Costelle et Isabelle Clarke Eva Braun dans l’intimité du Führer (diffusé pour la première fois sur TF1 le 12 juin 2007), une équipe de tournage a passé une journée chez l’ancien garde du corps de Hitler, âgé alors de quatre-vingt-sept ans. Il avait mené, après dix ans de captivité en URSS, une vie discrète à (...)
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parue dans le magazine Seconde Guerre mondiale (éditions Astrolabe / rédacteur en chef : Nicolas Pontic), numéro hors série "La Solution finale" dirigé par F. Delpla, septembre 2008
Le judéocide en Ukraine était-il ignoré ou méconnu ?
Le judéocide en ex URSS est largement ignoré. On savait bien sûr qu’il y avait eu sur le front russe des atrocités commises à l’encontre des Juifs, mais ce que l’on ignorait surtout c’était leur ampleur. Tout d’un coup, on se rend compte que les faits sont (...)
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édition originale illustrée
Churchill prétendait que l’Angleterre ne s’était pas interrogée une seconde, au moment de la défaite de la France, sur l’opportunité d’une poursuite de la guerre en solitaire, mais s’était cabrée comme un seul homme devant le défi hitlérien. Pendant longtemps, aucun historien n’a mis en doute cette affirmation qui, à vrai dire, arrangeait beaucoup de monde, et pas seulement en Grande-Bretagne.
Pour nous limiter au cas français, les gaullistes ne pouvaient que se (...)
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livre édité par Patrick Robin. Textes de Felix Kersten (médecin et masseur de Himmler) choisis et présentés par son fils Arno et Emmanuel Amara. Aide à la rédaction de la préface : Edouard Husson.
Préface
Une première approche d’historien
Vous avez dans les mains un des ensembles documentaires sur le nazisme les plus importants qui soient jamais venus au jour. Parmi les pièces qui ont fait surface au cours des dernières décennies, seul le journal de Goebbels peut lui être comparé, non (...)
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Akten der deutschen auswärtigen Politik, D XI 212, p. 326-332.
Le compte rendu porte la signature de l’interprète Paul Schmidt.
Traduction : François Delpla, Montoire, Albin Michel, 1996 (annexes p. 438-444).
Note du traducteur
Ces archives allemandes saisies en 1945, et éditées lentement par une commission internationale d’historiens dans les années 1950 et 1960 (la délégation française étant dirigée par Maurice Beaumont), ont été publiées en français par Plon sous le (...)
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A propos de la recherche fréquente par le maréchal Pétain d’un traité de paix avec l’Allemagne jusqu’au début de 1942, j’ai mentionné dans Qui a tué Georges Mandel ? (L’Archipel, 2008, p. 240) la tentative qui parut, du moins à Vichy, le plus près d’aboutir, celle de janvier 1942. Elle était en effet contemporaine de la phase ultime de la préparation du procès de Riom, dont Mandel devait être (un point mis en lumière pour la première fois dans mon livre) l’une des vedettes et des victimes, (...)
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Traduction :
Pour Williams de la part de Murphy
Heinrich Himmler s’est suicidé le 23 mai à 23h 05 dans une maison de Lunebourg. Aucun doute possible sur l’identité. La méthode utilisée était une ampoule de cyanure de potassium cachée dans sa bouche. Toutes mesures possibles prises pour l’éviter sans succès. Détails suivent.
Traduction :
Détails H. Himmler comme sous (.) Le 22 à 17 h, trois Allemands en vêtements civils ont été arrêtés par l’armée et la FSP contrôlant ( ?) un pont à (...)
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Traduction :
23-18h 30 HEINRICH HIMMLER est arrivé à ce camp. Il est arrivé avec un groupe en provenance du camp d’internement du 30ème corps (Westertimke). Il était déguisé au moyen d’un bandeau noir sur son oeil droit et avait rasé sa moustache. Son rapport d’arrestation porte le nom de HITZINGER. Ses deux compagnons ont demandé à parler à un officier et les trois ont déclaré s’appeler Heinrich Himmler, Lieutenant-Colonel Grothmann et Major Macher. Ils ont été immédiatement fouillés, et (...)
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Nazisme et Seconde Guerre mondiale, sujets neufs : le paradoxe se confirme jour après jour !
Ce que montre tout d’abord ce livre, c’est que le texte nazi est loin d’avoir été regardé d’assez près. Et par dessus tout le texte hitlérien. Dans la ligne de Mein Kampf, la Bible souvent tue mais jamais refermée, la parole dictatoriale s’exprime par les discours, les conversations officielles qui ont fait l’objet de procès-verbaux, les "propos de table" notés sur l’ordre de Bormann, les (...)
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inédit
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Me Goëau-Brissonnière écrit à son illustre client qu’un proche collaborateur du ministre de la Justice de Vichy, Barthélemy, vient de lui confirmer (car une "note officieuse" le suggérait déjà) que seuls lui-même et Paul Reynaud allaient comparaître au procès de Riom, les autres accusés (Blum, Daladier, Gamelin etc.) étant jugés par le seul maréchal Pétain.
Soit exactement l’inverse de ce qui devait se passer, dans les mois suivants ! Pétain allait en effet prononcer des (...)
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Au printemps de 1990, une équipe de retraités faisant de l’histoire leur violon d’Ingres a publié un riche dossier sur les flottements du texte du premier appel du général de Gaulle, et les incertitudes de l’horaire de sa diffusion. Nul ne s’en est ému, à part le Figaro, qui a consacré à l’affaire une page complète... en pleines vacances d’été (et un mois après les célébrations du cinquantenaire !).
En 2000, votre serviteur, qui avait entrepris en 1993 dans Churchill et les Français le (...)
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DÉCLARATION FINALE DE L’ACCUSÉ GÖRING, SAMEDI 31 AOÛT 1946, AU DÉBUT DE L’AUDIENCE DU MATIN
Le Ministère public, dans ses réquisitoires, a dit que la défense et la production de ses preuves n’avaient aucune valeur. Les déclarations sous serment des accusés ont été acceptées comme véridiques là où elles pouvaient étayer l’accusation, et considérées comme parjures lorsqu’elles étaient en opposition avec l’accusation. Cette conception est très primitive, mais ne forme pas une base convaincante (...)
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Le suicide de Himmler (par absorption d’une dose de cyanure dissimulée dans sa bouche, peu après son identification par des soldats britanniques et alors qu’ils le fouillaient) n’avait jamais été sérieusement mis en doute. Il l’a été brusquement en 2005 par un historien bien considéré, Martin Allen, qui dans son livre Himmler’s Secret War produisait trois documents d’époque faisant penser à un assassinat. Mais très vite on parla de faux et on annonça une enquête, sans grandes précisions, (...)
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Hitler, en sa double qualité de Führer de l’Allemagne et de commandant suprême de son armée, édicte le 11 janvier 1940 le décret suivant :
Gründsätzlicher Befehl
1. Niemand : Keine Dienststelle, kein Offizier dürfen von einer geheimzuhalktenden Sache erfahren, wenn sie nicht aus dienstlichen Gründen unbedingt davon Kenntnis erhalten müssen.
2. Keine Dienststelle une kein Offizier dürfen von einer geheimzuhaltenden Sache mehr erfahren, als für die Durchführung ihrer Aufgabe unbedingt (...)
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Dans le Journal de captivité de Daladier, en librairie depuis 1991, le récit qui suit semble n’avoir guère été remarqué.
L’ancien président du conseil français (d’avril 1938 à mars 1940), qui avait aussi occupé le ministère de la Guerre avant, pendant et après cette présidence (de juin 1936 au 18 mai 1940), tient un journal à partir de son arrestation par le gouvernement de Vichy, le 6 septembre 1940.
Non seulement, au début, le principal chef d’accusation brandi contre lui est d’avoir (...)
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Paul Reynaud, après la guerre, s’est construit un personnage et a trouvé un public complaisant. Il aurait été tout bonnement le Clemenceau de la Seconde Guerre mondiale, ou le Churchill français. Ce sont les peuples qui auraient différé : les Français de l’an Quarante n’auraient pas valu leurs devanciers de 1918, ni leurs contemporains d’outre-Manche. D’ailleurs, au milieu des années trente, Reynaud avait été le principal soutien politique du jeune officier Charles de Gaulle dans sa (...)
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A Rethondes, le 22 juin 1940, Hitler prend la France en otage.
Cette vérité encore insuffisamment connue et soupesée va être amplement démontrée par mon livre Qui a tué Georges Mandel ?, à paraître en septembre 2008 aux éditions de l’Archipel. L’ennemi allemand, prévoyant s’il en fut, avait même pris des Français en otages et menacé leur vie dès avant l’armistice, et pour hâter celui-ci, à en juger par une page peu remarquée d’un livre de 1947.
Son auteur, le médecin suisse Marcel Junod, (...)
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(...) il est intéressant de voir comment on résistait au charme du Führer au point d’arriver, dans quelques cas, à se dresser contre lui.
Le hasard et les préoccupations de carrière y ont leur place, notamment quand on émigre pour des raisons non politiques et qu’on devient antinazie peu à peu sous des influences étrangères. Nous avons vu le cas de Friedelind Wagner. C’est aussi celui de Marlene Dietrich1. Cette actrice de théâtre plus que de cinéma, remarquée et engagée en 1929, à l’âge de (...)
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le dossier
Résumé chronologique
18/9/1963 : Roger Manvell, journaliste-historien, écrit au War Office pour avoir l’adresse du capitaine Selvester (orthographié "Sylvester"), et pour demander s’il existe des procès-verbaux d’interrogatoires de Himmler.
Outre l’écriture fautive du nom du capitaine, on relève beaucoup de flottement dans la définition de son rôle (il aurait commandé une "unité" dans la région de Bremervörde et non un "camp d’interrogatoires de civils" à côté de (...)
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l’original
le dossier de presse
Lucie Aubrac was one of the legendary figures of the French Resistance, so famous that in 1997 her story was made into a colourfully romantic film in which she was played by the actress Carole Bouquet. The film recounted how Lucie tricked the Gestapo and organised a daring raid to free her husband from imprisonment at the hands of the Germans. Yet only a few weeks after this film had come out, the journalist, Gérard Chauvy, published a book documenting (...)
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pour en débattre
un regard britannique
mon article dans l’Humanité
Lucie Aubrac a fini par mourir à son poste. Elle avait en effet entrepris son ultime voyage ferroviaire, toujours seule malgré sa quasi-cécité, vers Mont-de-Marsan en octobre 2006 puis s’était couchée satisfaite sur un lit d’hôpital qu’elle ne devait plus quitter, en disant qu’elle avait abusé de ses forces mais qu’elle ne le regrettait pas. Le 16 octobre avait lieu en effet l’inauguration d’un monument à la mémoire des (...)
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La captivité de Reynaud et de Mandel : une vision nouvelle de l’Occupation
Présentation générale
Hitler n’en finit pas de susciter des débats historiques. La raison principale en est sans doute que les dirigeants politiques auxquels il s’est trouvé confronté ont truqué leurs discours et, quand ils ont eu le temps et le goût d’en écrire, leurs mémoires, pour ne pas avouer qu’ils s’étaient trompés à son sujet, et avaient trompés par lui. La liste de ses dupes est (...)
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pour débattre de ce dossier
Les Bienveillantes : Hitler un peu trop oublié
a-t-il acheté les Allemands ?
(note de février 2004 : cette analyse est désormais à compléter par les acquis de mon travail des années 2000-2002 sur les rapports Hitler-Churchill, notamment dans les derniers temps de la guerre ; voir ici)
Revenez avant la fin de 2006 et vous serez peut-être le dix-millième visiteur de cette page depuis janvier 2005... mais si tout compte fait le site vous ennuie, (...)
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Le dossier
Au mois de juin 2006, un internaute en grande difficulté dans des débats de forum (portant sur des sujets tout autres) a estimé que l’attaque était la meilleure des défenses, et s’en est brusquement pris à l’auteur de ce site pour avoir "diffamé Paul Reynaud".
A peu près au même moment, sur le forum des étudiants de Sciences-Po, un autre intervenant prétendait (pour justifier une thèse contraire à la mienne sur l’attaque japonaise de Pearl Harbor !) que j’avais été "condamné en (...)
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Le magazine dirigé par Balbino Katz publie, à la suite des récentes déclarations du président Chirac, un dossier sur l’armistice. Il a posé les mêmes questions à moi-même et au général Le Groignec, président de la fondation pour la mémoire du maréchal Pétain. Ce dernier accumule les arguments d’autorité, allant jusqu’à dire que les historiens de toute tendance jugent désormais que l’armistice était inévitable ! Mon point de vue est un peu différent, tout en n’étant pas classique. Car la (...)
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Chapitre 1 des Tentatrices du diable
LA MERE
Avant d’évoquer Klara Hitler, il faut dire un mot de son époux, Alois. On lit souvent que son fils avait gardé de lui un souvenir pénible et que le passage de Mein Kampf où il dit lui avoir voué du respect était de pure convenance. Cet homme, fait-on remarquer, était un fonctionnaire méticuleux et discipliné, fidèle à la monarchie des Habsbourg, sans engagement ni passion politiques, étranger à l’antisémitisme, trois fois marié et dix fois père, (...)
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Parmi toutes les opposantes, le cas de Sophie Scholl est l’un des plus intéressants, pour la bonne raison que, à travers les tracts de son mouvement, la Rose blanche, comme à la lecture du témoignage publié par sa sœur Inge peu après la guerre1, on devine aisément que sa rébellion, conséquente et assumée jusqu’à la plus sereine des fins, avait été précédée d’un juvénile abandon aux charmes du dictateur et de sa politique. Pour s’en extraire, l’influence d’un (...)
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Si Hitler ne prise guère, en principe, l’activité professionnelle des femmes, ce serait cependant une erreur de prendre ce réactionnaire pour un conservateur.
En effet, pour façonner la femme allemande selon ses vœux, il ne compte guère sur la famille ni sur la tradition. Un livre éducatif de Johanna Haarer, paru à la veille de la guerre et très diffusé, Mutter, erzähl von Adolf Hitler 3 !, montre que la mobilisation des esprits féminins n’était pas, pour ce régime, moins importante que (...)
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ARTICLE PUBLIE DANS LE NUMERO 220 DE LA REVUE GUERRES MONDIALES ET CONFLITS CONTEMPORAINS (octobre 2005)
Deux mythes concurrents et presque symétriques ont déformé, dès les semaines suivantes, la rencontre du 24 octobre 1940 entre Hitler et Pétain dans le wagon-salon du premier nommé. Les résistants ont fait à Pétain un crime de la rencontre elle-même, et proclamé qu’il avait vendu la France, plus encore que lorsqu’il avait conclu l’armistice. Ce à quoi les pétainistes ont rétorqué que (...)
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Nous avons perdu hier soir un esprit des plus vifs et des plus riches.
Vincent Duclert a fort bien exprimé le point de vue de ses étudiants dans Le Monde daté du 9 février et je conseille aux lecteurs de ces lignes de recopier son article tant qu’il est accessible.
Je puis témoigner personnellement des services qu’elle m’a rendus depuis qu’elle m’a accueilli en maîtrise, à cheval sur l’université de Vincennes et le Centre d’histoire du syndicalisme sur lequel régnait Jean Maitron, pendant (...)
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un autre article sur le sujet
Grande est, pour l’historien de ma génération, la surprise de constater que les premiers jours de la France libre, analysés en France par une littérature abondante sinon toujours minutieuse, sont négligés de l’autre côté de la Manche.
Churchill donne le ton : il présente le retour de De Gaulle, le 17 juin, comme motivé par la seule considération du risque qu’il courait d’être arrêté à Bordeaux - la raison même qu’en avait donnée Spears dans son télégramme - (...)
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Hitler entouré de Verena et de Friedelind Wagner au festival de Bayreuth en 1936 (Friedelind est décédée en 1991. Verena, âgée de 84 ans, continue de ne manquer aucun festival.)
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Les relations féminines d’Adolf Hitler ont fait depuis son entrée dans la vie politique l’objet d’une littérature abondante mais, d’ordinaire, assez peu rigoureuse.
La production s’est encore amplifiée, en Allemagne et en Autriche, dans les années 1990 et le flot ne semble pas en voie de (...)
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Churchill défie les biographes, par la longueur et la diversité de son existence, par l’énormité de ses succès comme de ses échecs, par une énergie et une inventivité qui passeraient pour avoir été d’un rendement médiocre si les provisoires réussites de Hitler ne lui avaient permis enfin, à soixante ans bien sonnés, de dominer la politique de son pays et de s’illustrer sur la scène mondiale. Les portraits sont souvent déséquilibrés, soit vers l’éloge, soit vers la critique. Par exemple, (...)
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paru dans Histoire de Guerre thématique n°6 "Stratèges et stratégies de Napoléon à Schwartzkopf" (juin 2002) Lire l’éditorial
Il y a une manière étroite d’expliquer les succès allemands de 1939-41. L’Allemagne aurait pris un peu d’avance sur ses rivaux en matière d’emploi des chars et de l’aviation et la guerre de mouvement aurait brièvement retrouvé ses droits, par de grandes chevauchées blindées, avant que les ennemis s’adaptent et que la guerre redevienne, comme en 1918, une succession (...)
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Ce livre a été censuré sans que le pouvoir judiciaire ait été mis à contribution, ce qui est en un sens plus affligeant que s’il l’avait été. A la mi-octobre 1993 on a détruit sans aucune forme de débat un travail historique qui, en vente depuis quelques semaines, commençait à trouver son public. La raison de fond était qu’il secouait des routines de pensée. Le prétexte, une erreur d’attribution d’un document, en raison d’une homonymie. Les deux personnes en question exprimaient des idées (...)
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Si la bataille d’Angleterre est, du côté du défenseur, d’une simplicité biblique bien rendue par une fameuse phrase de Churchill en hommage aux pilotes de la chasse anglaise (« jamais un aussi grand nombre d’hommes n’a dû autant à un aussi petit »), elle est, du côté de l’assaillant, particulièrement ténébreuse. Où l’Allemagne voulait-elle en venir ? Comme souvent avec Hitler, ses motivations étaient multiples. Diversion pour masquer les préparatifs d’agression contre l’URSS, tentative pour (...)
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La Ligue française antibritannique édite dans l’automne de 1940 une affiche sur les événements de Dakar. Ce qu’il y a de plus remarquable, c’est qu’on croirait une bataille navale : une barque minable, ayant à son bord Churchill et un Juif bedonnant, vient se heurter à deux superbes unités de la marine française, dont le Richelieu. La terre ferme n’est figurée que par un morceau de digue qui, si "Dakar" n’y était pas écrit, pourrait tout aussi bien représenter le bastingage d’un troisième (...)
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Un livre en chantier
(paru dans Histoire de guerre hors série n° 5, mars 2002 -lire l’éditorial)
Cet ouvrage viendra couronner, en 2003, une quinzaine d’années de recherches sur ses deux héros. Seul John Lukacs les avait étudiés simultanément et, s’il se plaçait volontiers dans la peau de l’un pour observer les réactions de l’autre, il bornait pour l’essentiel son propos à la période qu’il baptisait The Duel, située entre le 10 mai et le 31 juillet 1940. Mon intuition fondamentale est que (...)
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La façon dont les nazis, parvenus au pouvoir dans des conditions précaires, ont acquis rapidement une position dominante qui les mettait en mesure d’accomplir tout leur programme, fait partie de la longue histoire des catastrophes d’origine incertaine mises à profit par les Etats pour asseoir leur autorité. On peut penser, par exemple, à Néron accusant les chrétiens de l’incendie de Rome. Il est d’ailleurs fort possible que Hitler, nourri de culture catholique, ait eu ce précédent à (...)
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Histoire de guerre spécial n° 5, mars 2002, « Qui êtes vous Mr Churchill ? »
Le siècle dernier n’avait pas un an quand un rejeton vibrionnant de la plus haute aristocratie britannique se rendit célèbre en racontant son évasion des geôles sud-africaines. Depuis, la personnalité de Winston Churchill divise les observateurs. Il leur arrive aussi de se réunir pour croiser leurs approches, comme dans le présent numéro, qui est une première en France. Ce voisin qui a tant contribué aux (...)
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« Montoire, Verdun diplomatique ». Croirait-on que cette thèse, qui donnait son titre en 1948 à un ouvrage de Louis-Dominique Girard, puisse survivre de nos jours ? Eh bien c’est le cas, sous des formes certes atténuées.
De très nombreuses études, dont certaines fort récentes, avancent que lors de la rencontre de Montoire (24 octobre 1940) Pétain a refusé quelque chose à Hitler. Il aurait accepté ou demandé, selon les versions, une collaboration économique, dans l’espoir de faire libérer (...)
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De tous les thèmes abordés dans ce dossier, la prise du pouvoir par Hitler en Allemagne est probablement celui dont l’aspect financier est le plus secondaire.
On a pourtant longtemps cru l’inverse. La sous-estimation de Hitler, dont les études actuelles portent encore d’amples stigmates, conduit à diminuer, dans l’explication de ses succès, la part de l’intelligence, et à augmenter celle de la violence physique ou du martèlement des slogans. Pour beaucoup d’auteurs, fussent-ils avertis et (...)
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(paru dans Histoire de guerre en novembre 2001)
L’attaque subie par les centres vitaux des Etats-Unis a fait resurgir des images de la Seconde Guerre mondiale... pour le meilleur et pour le pire.
Les Etats-Unis, surpris par leur propre vulnérabilité et par l’audace d’un ennemi qu’ils croyaient non pas inoffensif, mais incapable d’actions d’une telle ampleur, dénoncent l’infamie et jurent de riposter. La ressemblance s’arrête là. A Pearl Harbor, l’ennemi est précis. Le Japon est un Etat (...)
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(fragment inédit du dossier sur Hitler)
Disponible au format PDF (2 pages)
Les analyses oscillent entre deux positions extrêmes : soit Hitler aurait eu depuis 1919 le projet d’exterminer les Juifs, au moins en Europe, et serait passé à l’acte dès que les circonstances l’auraient permis, soit il les haïssait sans avoir d’idée précise sur le sort à leur réserver, et aurait été conduit au génocide par une série de circonstances. La seconde idée est la plus aisément critiquable. Ce n’est que (...)
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Les événements survenus récemment aux Etats-Unis ont fait resurgir une affaire qui avait défrayé brièvement la chronique anglaise au début des années 80 : les alliés occidentaux de la seconde guerre mondiale avaient mis à l’étude, en même temps que la bombe atomique et tout aussi secrètement, des armes bactériologiques. Le bacille sur lequel on fondait le plus d’espoirs était celui du charbon. Devenu opérationnel en 1944, cet armement avait failli (...)
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Dans l’immense majorité des livres, même récents, qui traitent de la rencontre de Montoire entre Hitler et Pétain, le 24 octobre 1940, on " apprend " que Laval, le deuxième personnage du gouvernement de Vichy, a manigancé l’entrevue avec l’ambassadeur allemand Otto Abetz, que le maréchal, peu ou mal informé, s’y est rendu dans un souci exploratoire contre l’avis de son entourage, et qu’il s’en est suivi une amélioration des relations (...)
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L’évasion de Raymond Aubrac
A l’occasion du procès Barbie, la France redécouvrait un fait d’armes épique de la Résistance, l’évasion de Raymond Aubrac, arrêté avec Jean Moulin à Caluire et délivré par un commando dont l’âme était sa propre épouse, qui avait pris la Gestapo dans ses ruses. Les années 1990 furent celles de la " déconstruction " du mythe, jugé trop beau et entaché de quelque non-dit suspect. François Delpla, auteur du premier livre (...)
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Cette soirée du 18 juin m’offre une belle occasion : pour présenter brièvement mes recherches et leur méthodes, quoi de plus démonstratif que de dire comment, depuis quelques années et surtout quelques mois, j’ai été amené à réécrire de fond en comble l’histoire de ce 18 juin 1940 qui figure parmi les grandes dates historiques de notre pays tout en étant l’une des moins controversées ?
Une version canonique
L’accord est quasiment général sur les faits suivants : le général de Gaulle refuse (...)
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L’article intégral (26 pages) >>>
4 juin 2000. En un dimanche plutôt banal, la Une de l’actualité est occupée par la commémoration de l’embarquement anglais à Dunkerque. Le prince héritier fait le déplacement, ainsi qu’une armada de petits bateaux. Ils sont, nous dit-on à peu près toutes les heures, quatre-vingts survivants, sur environ 300 embarcations privées qui ont affronté les vagues du Pas-de-Calais et le feu allemand. Il faudra bien un jour écrire l’histoire des commémorations. On a (...)
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Le 18 juin 1940, Charles de Gaulle, à l’âge de 49 ans et demi, fait irruption sur la scène de l’histoire. Officier non conformiste, remuant, connu des spécialistes, il n’a encore ni popularité, ni autorité. Pourtant, il entreprend de dissuader les Français d’obéir au maréchal Pétain, qui vient de prendre la tête du gouvernement pour tenter d’arrêter les frais de la guerre la plus désastreuse de l’histoire du pays. Le vainqueur, il est vrai, s’appelle Hitler, ses projets sont nébuleux mais (...)
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Le voyage vers l’ouest du train blindé de Hitler, dans la dernière décade d’octobre 1940, ne peut manquer d’intéresser l’URSS, dont la préoccupation essentielle est que le potentiel militaire allemand ne se tourne pas contre elle, ou le plus tard possible. Cet article, qui prolonge un livre intitulé Montoire, a pour but de cerner comment Staline réagit à ce voyage, afin d’éclairer le comportement, souvent mal interprété, de son ministre des Affaires étrangères Molotov lors de sa visite des (...)
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