boisbouvier a écrit:
Mais non.
Réfléchis un peu.
merci de ce conseil, de la part de quelqu'un qui a tellement toujours à coeur de donner l'exemple !
boisbouvier a écrit:
Soutenir Pol Pot quand il est au pouvoir c'est favoriser ses entreprises meurtrières.
Mais quand il n'y est plus c'est lutter contre l'impérialisme viet-namien et soviétique.
Rien à dire.
Alors là, attention, croisée des chemins !
Je t'ai bien fait remarquer ce que ce soutien impliquait :
-une parfaite continuité de la terreur khmer rouge dans les zones "libres" ou du moins reconnues comme telles par Washington;
-par le biais du déni de réalité de l'ONU sur qui gouvernait à Phnom Penh, l'impossibilité d'une impulsion internationale au jugement des criminels... qui va commencer ces jours-ci, avec trente ans tout rond de retard !
C'est non seulement un symptôme évident d'impérialisme (nul ne doit régner, dans cette région très loin de mes frontières, qui ne se soit préalablement agenouillé devant moi) mais de la parfaite tartufferie des prétextes invoqués : je lutte contre l'URSS et son présumé camp en disant que c'est pour la liberté contre la dictature mais quand le plus sanglant des dictateurs vient à moi je le bénis sans lui demander de rien regretter ni de rien changer, et je l'impose à la communauté internationale.
C'est, en dépassant le cas du Cambodge, un symptôme des plus éclairants sur ce qui a dysfonctionné dans la conduite de la politique extérieure américaine à partir de Reagan (attention de ne pas voir là un jugement sur ses prédécesseurs, mais un simple bornage de la période sur laquelle porte notre échange présent) : une accumulation de bévues dont il a bien fallu sortir en catimini, en faisant donner les grandes orgues de tout média influençable pour qu'il détourne l'attention, et pendant ce temps où il perdait peu à peu son rival soviétique l'impérialisme américain renonçait à se redéfinir, ne fonctionnant qu'aux réflexes passés et préparant l'issue fatale d'une présidence Bush W uniformément désastreuse.
"Rien à dire", vas-tu jusqu'à conclure.
Alors même que sur cette présente page, il y a quelques jours, tu ignorais ces faits et les mettais en doute, en accusant le porteur de la mauvaise nouvelle.
Vraiment, Michel, il n'y a rien ici qui t'ébranle, ni dans tes croyances, ni dans tes façons de penser ?
Un mot encore : tu vas être tenté, Michel, terriblement tenté de pinailler sur un passage du présent texte ou sur son style, son ton, que sais-je, pour te dispenser d'en considérer l'essentiel et nous rebalancer une logorrhée sur ma scolarité, ma profession, ma catégorie sociale ou le fait qu'avec des anges aux mains pures de mon espèce les barbares sont à même de faire sauter la tour Eiffel demain matin. Sois un résistant, Michel, c'est le moment !
Je te supplie, pour toi, de répondre en restant bien dans la question.