Barbu a écrit:
Bonsoir. Je suis déçu: je m'attendais à trouver un De Gaulle revisité, avec de nouveaux documents inédits, je ne retrouve que les vieux poncifs des opposants d'extrème droite au "grand Charles". A la lecture des livres de Courrières sur la guerre d' Algérie, et ceux de Lacouture, j'avais trouvé dans les discours gaulliens une suite qui devait amener l'Algérie à l'indépendance. Je pense (ce n'est que mon opinion: je suis né quelques semaines avant Dien Bien Phu) que toute personne s'intéressant à la "géopolitique" (le mot est peut-être trop grand) devait comprendre que le déclanchement de la rébellion de 1954 (suite des évènemnts de 1945, puis de 1950) déboucherait inéluctablement sur l'indépendance. De Gaulle, apparemment, avait la volonté de limiter les dégats, mais d'entrée de jeu le quiproquo entre lui et la population de souche européenne a été total: le discours d'Alger du 4 juin 1958 en est la preuve: quand De Gaulle dit ces mots: "Je vous ai compris!" il fait allusion à la fraternisation entre les "pied-noirs" et les arabes. Les pied-noirs pensent qu'il s'agit d'eux, et de leur conception de la politique algérienne, et pourtant si l'on écoute,dans le discours, quand il parle de la fraternité, quand à la fin, il dit:"Combien c'est beau, combien c'est grand, combien c'est généreux la France" l'allusion est très nette à cette nécessité de vivre à égalité que refusent en bloc les pied-noirs
Faux ! Justement. Le 13 mai 1958, il s'agit bien d'une révolution ! Tu oublies que sur les forums d'Algérie, musulmans, chrétiens et juifs chantaient Les Africains en se tenant par la main. Tu oublies que dans ces foules immenses mélangées, il n'y a pas eu un seul attentat FLN ! Il aurait pourtant suffit d'une grenade pour tout foutre en l'air ! Cette "fraternité", cette union républicaine, elle s'est bien déroulée dans les faits ! Et le FLN s'est tu. Il faut avoir vévu ces journées là pour le comprendre... Plus personne n'en parle, bien sur..
Au fur et à mesure que le temps passe, que le front du refus à toute réformes se durcit, il est obligé de durcir la position officielle.
Mais non ! Il y a la grande masse des musulmans qui comprend que tout est changé. La majorité des pieds-noirs qui s'est engagée dans cette France de Dunkerque à Tamanrasset, de cette Algérie française qui n'est plus l'Algérie de papa que nous rejetons. Il n'y a pas de 3ème force à ce moment là. Le FLN c'est l'ennemi.
La 3° force que tous les gouvernements ont recherché, que DeGaulle rechercha lui aussi, qui aurait pu être celle créée par les pied-noirs avec les arabes modérés ne peut pas se mettre en place. Accuser De Gaulle de la façon dont l'indépendance algérienne s'est fait est, à mon avis toujours très réducteur:
Non ! De Gaulle, dès 1956 est décidé à larguer l'Algérie. mais il lui faut revenir au pouvoir. Alors l'occasion de ce 13 mai est trop forte. Il saute sur la déliquescence du pouvoir, prêt à promettre n'importe quoi.
si les indigènes de tous bords avaient un peu mis du leur, peut-être n'en serions nous pas là mais ceci tient plus de l'uchronie que de l'histoire. Amitiés. Bernard
De Gaulle finasse après le référendum de septembre 58, joue le plan de Constantine, l'égalité du "Franc"... Puis il y a la dissolution des Comités de Salut Public qui sont pourtant des instituions où se concrétise la "nouvelle" Algérie française. Il y a le "piège" tendu à Massu. On commence l'épuration des officiers trop "Algérie française"... Et puis l'autodétermination. De Gaulle sait maintenant qu'il a le pouvoir absolu et les coudées franches. Il fonce. Quelqu'en soit le prix !