kimono55 a écrit:
le gouvernement français qui porte une lourde responsabilité dans les événements qui ont suivi le sursaut de mai 1945.
Bonsoir. Là, je ne suis pas du tout convaincu: je viens de relire la partie du tome deux du De Gaulle de Lacouture, et il confirme ce que racontait Courrière dans le tome un de sa guerre d'Algérie: à savoir que pour un certain nombre d'algériens c'est l'indépendance qui est le mot d'ordre, et qu'une majorité du colonat pense qu'il faut serrer la vis. Ce n'est pas le gouvernement qui fait rappeler le général Tubert,
c'est la chambre d'agriculture du constantinois, en trois jours il pourra quand même écrire un rapport qui est accablant sur la réaction des colons. Ce que, comme vous le dites, confirmera le général Duval.
kimono55 a écrit:
Car encore une fois en mai 1958, nous avions fait une véritable révolution
Ainsi, ce serait une "Chambre d'agriculture" qui dicterait ses ordres à un gouvernement ? Diable, dans quelle République sommes nous ! La réaction des "colons" n'est pas la réaction de la majorité des Français d'Algérie qui ne sont pas des "colons", d'une part. D'autre part, la "commission Tubert" n'a eu que trés peu de temps pour enquêter et l'introduction de son Rapport signale: "Ce rapport ne peut donc donner que des indications et des impressions dont beaucoup n'ont pu être soumises à un contrôle rigoureux" Le rapport tend à un examen objectif et sans passion de la situation. Il ne parle pas de l'action de l'armée. Ses critiques mesurées s'adressent à l'administration et aux nationalistes algériens. Il laisse entendre que l'idée de l'indépendance ne pourrait se développer qu'en raison d'erreurs politiques du Gouvernement français. En peu de temps la commission a établi un travail important et minutieux, il est regrettable qu'elle n'ait pu le mener à terme.
Elle n'est pas arrivée à terme parceque le 26 mai au soir alors que la commission vient à peine d'arriver à Constantine, elle est rappelée à Paris par ordre du Chef du Gouvernement, le... général De Gaulle et transmis par Mr Tixier, ministre de l'Intérieur...Je veux croire à votre bonne fois, mais ce n'est pas De Gaulle qui est responsable de l'échec de la tentative, au contraire: lors de son premier voyage (celui du: "Je vous ai compris!") c'est exactement ce qu'il dit et met en oeuvre.
Non ! Il ne le pense pas. Il s'est confié quelques mois avant à ses proches. Il ne croit pas à "l'Algérie française" et il n'en veut pas. Car il ne veut pas de "burnous" à l'Assemblée nationale ! Ceux qui torplillent cette belle initiative ce sont ces membres des chambres d'agriculture, cette union des maires et autres groupements qui ne voulaient pas voir quoique se soit changer.
Faux ! Le pouvoir civil est alors détenu par les Comités de Salut Public, qui comprennent des élus, mais aussi des membres des associations locales qui ne sont pas toutes inféodées aux gros colons. Et de plus, ces CSP sont châpeautés par l'armée, qu'on ne peur pas accuser de défendre les gros colons, au contraire ! Ayant fait partie de ces institutions je peux donc en parler en connaissance de cause ! Je pense que vous, comme les résistants français de la deuxième guerre mondiale, vous n'avez été que les lampistes, qu'on envoie se faire "trouer la paillase" au profit de certains, qui, eux, empochent les bénéfices et les prébendes: les Borgeaud, Malpel, Blachette etc. Je suis à peu près sur que vos intentions étaient sincères , mais quand on veut imposer sa façon de voir les choses aux autres, on bascule fatalement dans le "fascisme"
Bien sur, dès qu'on voit l'ombre d'une renue camouflée... mais ceux que vous citez n'avaient aucun pouvoir dans les CSP. Aucun. Et le référendum de septembre 1958, remettait les choses en l'état... légal !kimono55 a écrit:
Il faut bien se rappeler que le FLN était fortement minoritaire dans la population algérienne
Biensur, mais c'était la minorité agissante, par rapport à la majorité silencieuse qui attend de voir vers où va tourner le vent, c'est toujours d'actualité!!
. Amitiés. Bernard
C'était une minorité "terroriste". J'atteste, parceque j'y ai participé, que le FLN était absolument tétanisé par les réactions de la population aux journées de mai 1958 ! Vous vous rendez compte que pas un seul attentat n'eut lieu sur les forums d'Algérie, dans les foules, où les indigènes étaient plus nombreux que les européens ! Pas une seule grenade qui aurait déclenché une tragédie irrémédiable !
La grande masse des Musulmans avait choisi la France. Un an plus tard, elle retournait à l'attentisme.