Encore une fois, vous mélangez tout, ce qui ne clarifie pas vos propos:
Citation:
Mais que l'on jette l'opprobre sur Pétain à cause de cet armistice que tous souhaitaient, pas d'accord.
Personne ne peut, effectivement, reprocher ce choix à Pétain, sauf à faire de l'histoire à l'envers. Personne ne le fait, d'ailleurs. On ne peut que juger ce choix regrettable.
Comme on peut regretter la manière dont celui-ci est négocié, ou plutôt n'est pas négocié, après avoir été annoncé prématurément: incompétence? Sénilité? Un vendeur d'assurances au porte à porte aurait probablement tiré plus que notre Maréchal... Ou a-t-il déjà choisit son camp?
Après l'armistice, en revanche, Pétain est obligé de choisir clairement. Il faut dire qu'il est mis devant ce choix par l'affaire de Mers el Kebir. Les Anglais, par ce geste, indiquent au monde (aux USA) que Vichy est Allemand, que seul De Gaulle est la France.
Elle indique, en plus, qu'elle ne recherchera pas d'accord avec l'Allemagne, contrairement à ce qui était prévu par les Français.
Et se permet de battre les Allemands dans les airs.
De l'autre côté, les Allemands ont les moyens de pression entre leurs mains, obligeamment fournis par les conditions d'armistice. Aucune autonomie, autre que de façade, n'est possible pour Vichy. Economiquement, le pays est exsangue, aucune relance n'est possible, par manque de matières premières et de débouchés. La dissidence menace la seule monnaie de Vichy: les Colonies, car la Flotte a été sérieusement écornée à MeK.
Une politique de stricte neutralité est donc impossible. Il doit donc, soit se démettre (rejoindre la "dissidence), soit suivre les Allemands, en tentant de négocier ce qui lui reste: la Flotte, (les restes appelés à disparaitre par les conditions d'armistice) et les Colonies.
Il fait le second choix.
Ce second choix implique que les Britanniques deviennent l'Ennemi. Il doit donc jouer la victoire de l'Allemagne contre celle de Sa Majesté.
D'où Montoire.
Ce choix est le sien.
Et il le maintiendra même quand ses derniers atouts tomberont.
On ne peut s'empêcher de penser à ce qu'aurait pu faire un départ de Pétain en septembre 40, ou en novembre 42: une flotte Alliée renforcée en Méditerranée, l'Afrique débarrassée des Italo-allemands un ou deux ans plus tôt.
On en vient inévitablement à ce que Paxton à démontré dans son ouvrage: Vichy a
- soit précédé les demandes Allemandes, comme avec le statut des Juifs
- soit suivi les ordres et demandes de ceux-ci, demandés "gentiment" par Abetz, ou imposés (la carotte et le bâton)
A aucun moment, il ne sauve quoi que ce soit.
Il négocie le remplacement des Juifs Français par les étrangers? La belle affaire! La vie d'un Juif étranger vaut-elle moins que celle d'un Français? C'est de l'humanisme, çà?
Les Juifs Français sont épargnés? Ce n'est qu'indirectement grâce à Vichy: pour leur politique d'extermination, les Nazis commencent par l'Est, prévu pour la colonisation Aryenne. A l'ouest, ils se "contentent" des endroits ou les Juifs sont faciles à rassembler et déporter, dans les villes Hollandaises, dans les camps de France. Et de ce que livrent les autorités de Vichy...
Pour le moment, il y a suffisamment pour les camps de déportation puis d'extermination existants, avec tout cela.
D'autant plus que l'opinion publique en Europe de l'Ouest est plus difficile à manipuler qu'à l'Est, particulièrement si on désire l'aide des polices locales. On ne peut pas exiger trop, tout de suite. Il suffit d'attendre un peu que le système en place soit suffisamment compromis dans les actions terribles en cours. Les rafles finiront par endurcir les policiers et compromettre leurs chefs et leurs dirigeants. Comme on a fait avec les officiers Allemands, avec leurs exactions à l'Est.
La France "Judenfrei" était prévue. Et Pétain l'aurait-il empêché?