Raymond Aron le répétait sans cesse: le pacifisme n'est pas la paix.
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quelqu'un a dit le contraire ?
En mars 36, Hitler envahit la Rhénanie en violation du traité de Versailles.
Le gouvernement français veut mobiliser la troupe mais il en est empêché par une "tornade pacifiste " qui, Canard Enchaîné en tête, justifie le coup de force.
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Beaucoup d'inexactitudes : le Canard n'était pas si influent ou représentatif. L'opinion et les autres journaux n'ont certes pas eu une réaction à la hauteur des enjeux mais vous avez rêvé la "tornade pacifiste".
Elle n'aurait d'ailleurs pu se lever que si le gouvernement avait marqué sa détermination à entrer en guerre, par exemple en lançant un ultimatum à échéance proche.
Vous dédouanez donc à peu de frais ce gouvernement qui a donné l'exemple de la couardise; et son homologue d'outre-Manche, professeur de passivité contre lequel notre Sarraut et notre Flandin n'ont jeté aucune boule puante !
On le sait aujourd'hui: les troupes allemandes avaient reçu l'ordre de reculer si nous avancions.
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Exact, on l'a même su assez vite, Hitler adorant étaler sa faiblesse à des moments et sur des sujets choisis. Et alors ? Croyez-vous vraiment que son régime aurait tremblé sur ses bases ? N'aurait-on pas alimenté sa propagande sur un environnement "juif" très méchant ?
Les cinquante millions de morts de la II° guerre mondiale auraient été évités!
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ou multipliés par trois, rien n'étant pire qu'un triomphe facile et trompeur...
Autre exemple: la S.D.N.
En condamnant Mussolini sur l'Ethiopie (à juste titre d'ailleurs) mais sans le sanctionner efficacement par une intervention miltaire, elle a jeté celui-ci dans les bras d'Hitler et, ce dernier, dans les bras de Staline, faisant ainsi échouer la politique judicieuse de Barthou et de Laval consistant à isoler Hitler diplomatiquement.
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je suis assez d'accord, à ceci près :
-les alternatives à la guerre n'étaient pas épuisées : il y avait une version soft des sanctions et une plus hard (avec embargo sur le pétrole et fermeture aux Italiens du canal de Suez), devinez laquelle a été choisie ? C'est fait ? Alors maintenant devinez pourquoi. Vous n'y arriverez pas car cela jurerait avec toute votre démarche : c'est que les puissances, sauf l'URSS (de façon intéressée et conjoncturelle) ne voulaient pas d'une SDN trop forte, qui se serait inéluctablement mêlée de leurs affaires, notamment coloniales. C'est d'ailleurs un reproche qu'on devrait faire et qu'on ne fait jamais aux libérateurs de 1944, pyromanes avant d'être pompiers : après la débâcle électorale des républicains tombeurs de Wilson, Roosevelt avait assez d'autorité (et de talent politique) pour faire entrer son pays dans la SDN en 1933 -notamment au nom du danger hitlérien -ou au moins en 1935, après ses succès de politique économique; il a esquissé quelques pas dans ce sens, très insuffisants.
-cette SDN évanescente ne peut donc être accusée d'avoir dominé la situation diplomatique au point de "jeter Hitler dans les bras de Staline" en 1939 !
L'enfer est pavé de bonnes intentions.
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s'il vous plaît n'oubliez tout de même pas qu'il peut en exister de mauvaises et qu'elles ne conduisent pas de droit aux félicités célestes, du moins les honnêtes gens doivent-ils l'espérer.
Je dis cela pour donner mauvaise conscience à ceux qui s'en donnent (à peu de frais) une bonne en condamnant la politique américaine en Irak.
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vous pouvez pointer un canon contre ma modeste demeure : plutôt crever que de reconnaître que le noir est blanc ou que Bush est meilleur que Saddam.
Ma bonne conscience (néanmoins très inquiète) vous salue bien !