François Delpla a écrit:
Voilà des informations précieuses !
Une question : ce livre est-il au clair sur la seule datation historiquement possible du statut, ou se laisse-t-il encore entraîner çà et là à le dater du 3 octobre ?
Elle ne prend pas position sur la question, mais laisse entendre que le texte est déjà rédigé dans sa version connue avant le 8 octobre 1940, dans la mesure où c'est à cette date que le
M.B.F. donne son accord pour publication au
J.O.D'où cette question qui découle de cette question: à supposer que ce texte soit identique, pourquoi attendre dix jours pour le publier au
J.O. ?
Citation:
Et une remarque : il semble que l'auteure insinue que l'antisémitisme de Vichy est, par subtil guidage, made in Germany, mais n'aille pas jusqu'à l'écrire noir sur blanc.
Est-ce le cas ?
Elle écrit, et je la rejoins là-dessus, que
"l'antisémitisme de Vichy est endogène, mais sous influence", et démontre que les autorités militaires d'occupation, sous l'impulsion de leur chef administratif, Werner Best, ont eu l'idée, dès l'été 1940, d'inciter Vichy à édicter des mesures antisémites, les ordonnances du
M.B.F. à ce titre ayant notamment pour objet de pousser le gouvernement français, stimulé par cette "concurrence", à les copier, voire à faire "mieux".
Bref, il semble résulter de ses propos que Gaël Eismann considère, sauf erreur de ma part, que le
M.B.F. veut peser sur le calendrier des mesures vichystes. Ce qui me rappelle ce que Barbara Lambauer écrivait sur Otto Abetz, à savoir que ce dernier, par divers moyens et divers canaux, incite, sans contraindre, les dirigeants vichystes à élaborer cette législation.
Une chose est certaine: ni Abetz, ni les militaires ne se sont désintéressés du régime de Vichy, c'est même l'exact contraire qui est vrai. La coïncidence est trop remarquable pour que tienne la conclusion de Robert Paxton selon laquelle Hitler s'est désintéressé de la France au second semestre 1940...