boisbouvier a écrit:
C'est une opinion si communément admise que sa banalité même empêche qu'on la reproduise. On craint de paraitre plat. Vous la trouverez par exemple dans la bouche de De Gaulle dans "C'était De Gaulle" d'Alain Peyrefitte, tome 1, mais à peu près partout ailleurs. Un lieu commun.
Et oui, un de ces nombreux lieux communs qui ont circules au sujet de Hitler apres la guerre, qu'il s'agisse du manque d'intelligence du Fuhrer ou de son usage du contenu de son sous-vetement.
Mais depuis deux decades, voire meme un peu plus, l'historiographie du nazisme est en train d'etre depoussieree et notre hote n'est pas le seul historien a y participer.
Moi qui, comme tout le monde ou presque, pensait auparavant que le nazisme avait ete engendre par un fou-furieux desorganise, inculte, nul en strategie, probablement deviant sexuel et incapable de s'arreter, je suis tombe de haut a la premiere etape puis ai commence a comprendre pourquoi et comment il avait pu emporter tant de succes. C'est passionnant, vous devriez vous y interesser et actualiser votre bibliotheque.
Citation:
En retardant de deux mois l'opération Barbarossa, l'offensive des Balkans a empêché Hitler de prendre Moscou avant l'hiver.
Je sais bien que notre hôte a prétendu que la raspoutitza aurait empêché cette offensive d'avoir lieu en avril, mais je croyais avoir rétorqué qu'elle se terminait en mars pour reprendre en automne.
Francois ne "pretends" pas, il constate. Il a suffit qu'un historien (lui ou un autre, je ne sais pas qui l'a decouvert le premier) se penche sur les rapports meteos de l'epoque et sur le suivi quotidien et minutieux que la Wehrmacht en avait pour le comprendre : Pas question de Blitzkrieg dans la gadoue infame d'autant plus que le reseau routier sovietique etait pour le moins rachitique. Or il se trouve qu'au printemps 1941 le degel fut fort tardif. Donc c'est en fait le contraire qui s'est passe : Cette fichue raspoutiza qui se prolongeait a donne a Hitler le temps d'aller mater les Yougoslaves et bouter l'Anglois hors de Crete, donc de parachever les preparatifs de Barbarossa. Car, voyez-vous, cet homme avait le chic pour tirer parti de tout, y compris de ses propres difficultes.