Grâce à Michel Boisbouvier
viewtopic.php?t=239, je viens de prendre conscience de... l'inconscience de certains auteurs qui, tout en se voulant très critiques à l'égard du régime de Vichy en général, et de sa description dans les ouvrages de Robert Aron en particulier, ont emboîté joyeusement le pas de la démonstration la plus irrecevable du susdit :
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=397Il y a là de quoi m'ancrer dans mon scepticisme invétéré envers l'idée qu'il existerait une "histoire officielle". Rien d'autre n'existe que la bonne et la mauvaise... et, bien entendu, les dosages infiniment variés de l'une et de l'autre suivant les livres. Cette dernière (la mauvaise) est faite de préjugés insuffisamment (ou pas du tout) réexaminés. Des idéologies opposées ou rivales peuvent très bien s'abreuver aux mêmes. La preuve !
La cause principale de cette bévue, et sans doute de beaucoup d'autres, me semble résider dans le parti pris de "scientificité" de l'histoire. On se méfie de ce qui est trop simple, trop carré : Hitler appliquant
Mein Kampf, Pétain précisément coupable de ce qu'on lui reprochait à la Libération...
Eh oui, le maréchal avait tout mis en oeuvre pour se retrouver en guerre aux côtés de l'Axe, du moins à certains moments ! La collaboration était bel et bien militaire, du moins en intention.
"Vous êtes le sel de la terre. Si le sel s'affadit, avec quoi va-t-on le saler ?" disait un prophète à ses disciples, d'après les Evangiles. Et si l'historien a peur de ce qu'il trouve, s'il le ramène prudemment à du presque connu, que devient l'histoire ?