Barbu a écrit:
Roy-Henry a écrit:
Blum n'est pas coupable de ne pas avoir réarmé. Il est coupable de ne pas avoir agi !
Il le pouvait, en juin, juillet, août, septembre, octobre 1936...
Bonsoir. Comment le pouvait-il, alors que toute une partie de la chambre l'empèche de réagir au coup d'état de Franco, qui est au moins aussi grave pour la France?
Le parti radical ne veut pas d'aventure en Espagne. Principe de non-ingérence dans les affaires internes d'un état. Le cas allemand est différent : Hitler a violé un traité qui met à bas toutes les garanties du traité de Versailles. C'est une agression contre la France. Le coup d'état de la junte militaire espagnole est dirigée contre la république espagnole, pas contre la France.
Citation:
En outre il me semble que pour réagir, le gouvernement français avait besoin de l'appui de la Grande Bretagne, qui s'y opposait tellement que Churchill en était réduit à demander que le gouvernement de sa gracieuse majesté intervienne auprès de la SDN.
Non. La France pouvait se passer de la Grande-Bretagne. Elle n'avait pas besoin de l'or de la City pour mener une opération chirurgicale. Cette excuse ne tient pas.
Citation:
Or la ligne de conduite de la France était de ne pas paraitre pour fauteur de guerre tant au devant du peuple français que du reste des nations.
En l'occurence, le fauteur de guerre, c'était Hitler. Mais évidemment, après s'être fait élire sur un programme pacifiste, il était difficile de risquer de passer pour le boute-feu. Qu'en aurait pensé le PCF (donc Staline) ?
Citation:
De surcroit, l'Etat Major freinait des deux pieds et se refusait à étudier toute action offensive contre l'Allemagne.
Bonne occasion de se débarrasser de Gamelin. Blum avait peur de Franchet d'Esperay : c'est pourtant lui qu'il aurait fallu écouter...
Citation:
Il est sur que Blum penchait du côté où il allait tomber, et il n'a pas fallut grand chose pour l'aider à chuter (je me pose toujours la question de savoir pourquoi il a démissionné sans être mis en minorité???).
Là, on est en juin 1937. L'occasion était passée. C'est le Sénat qui a mis Blum en minorité. Il aurait pu se maintenir, mais ça n'était pas l'usage "républicain".
Citation:
Je crois que reprocher à Blum de ne pas avoir agi militairement dans les deux cas consiste à reporter le problème qui réside en: pouvait-il agir en regard de la situation politique de la France à ce moment là (il ne faut pas regarder qu'à la chambre des députés, mais à tous les intervenants ), quel était l'objectif réel du président du conseil , dans quelles limites de manoeuvre (n'oublions pas qu'avant de présenter son ministére, il du passer son "grand oral" devant le conseil d'administration de la Banque de France, et que tout le monde à été piégé par les grèves-occupations de juin 1936).
Le cas espagnol était plus délicat, moins facile à justifier. En tout cas, les livraisons d'armes auraient pu être plus nombreuses. Mais, l'affaire de la Rhénanie était plus importante. Elle méritait une intervention musclée. Il faut ajouter que Blum devait compter avec une majorité pacifiste au sein de la SFIO : à peu près les mêmes qui votèrent les pleins pouvoirs à Pétain !
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Je pense qu'il ne faut pas regarder l'affaire simplement sur le plan de la stricte possibilité militaire au point de vue du matériel, mais sur le plan géopolitique et géostratégique comme on dit maintenant.
Justement, sur le plan géopolitique et surtout, géostratégique, c'était l'occasion ou jamais !
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Il est certain qu'une intervention "musclée" contre l'Allemagne aurait certainnement changé pas mal de choses, mais je pense que Hitler n'a pas agi à la légère, mais avec de solides connaissances de la politique française fournies par qui de droit, et avec des assurances du côté britanniques.
En effet, il savait les radicaux inféodés à la "nurse anglaise" et les socialistes, majoritairement pacifistes. Blum a donc agi en pleine conformité idéologique avec les membres de son parti. Il n'a pas sû s'élever au rang d'un homme d'Etat !
Citation:
Je ressent ce coup comme le premier de la série destiné à briser les alliances antiallemandes, et AH est arrivé à ses fins pour le premier acte.
Bien sûr, Hitler disposait d'un quasi-feu vert des Anglais. Il ne s'est pas privé de l'exploiter. Pour le coup, Pétain n'y est pour rien et Blum s'est mal conduit, comme la plupart des socialistes avec lui...
En ayant renoncé à contrer Hitler, Blum laissait entrevoir sa démission face à Franco !