Le Forum de François Delpla

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 Sujet du message: Louis Renault sur la sellette
MessagePosté: Lun Mai 16, 2011 7:24 am 
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Inscription: Sam Juil 01, 2006 8:20 am
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Je viens de mettre en ligne sur Mediapart http://blogs.mediapart.fr/edition/usage ... on-de-char un commentaire sur un article d'Annie Lacroix-Riz qui souligne à la fois les mérites et les limites actuelles de ses travaux sur les élites françaises face au nazisme.

*************************************************

Un article utile, qui remet bien des pendules à l'heure, asssurément.



Reste que, d'après ses propres données, les attendus du jugement sont largement exacts :



Citation:
Elle [la cour d'appel de Limoges] a
également exigé que fût retirée de l'exposition
permanente (depuis 1999) une photo de
l'industriel, entouré d'Hitler et Göring,
leur montrant une Juvaquatre au salon de l'auto de Berlin de [février] 1939,
avec cette légende : « Louis Renault
présente un prototype à Hitler et
Göring à Berlin en 1938 (sic) [...] Louis Renault
fabriqua des chars pour la Wehrmacht. Renault sera nationalisé à la
Libération. » Définir Louis Renault « "comme l'incarnation de la collaboration industrielle" » au
moyen « d'une photo
anachronique » dont la légende
lui impute une « inexacte activité de fabrication de chars »
constituerait une « véritable dénaturation des faits [...D]ans un contexte
de préparation du visiteur à la découverte brutale des atrocités commises le 10
juin 1944 par les nazis de la division Waffen SS
das Reich, [ceci] ne peut manquer de créer un lien
historiquement infondé entre le rôle de Louis Renault
pendant l'Occupation et les cruautés
dont furent victimes les habitants
d'Oradour-sur-Glane" »




Autant les magistrats procèdent étrangement quand ils condamnent, sous Harpagon-Sarkozy, une institution culturelle doublée d'une fondation antinazie à payer une réparation financière autre que symbolique aux héritiers d'un milliardaire collaborateur, autant on peut et doit leur dénier, ainsi qu'à tous leurs collègues, le droit de dire l'histoire, autant le grief qu'ils formulent là est d'une soigneuse exactitude et me semble, de surcroît, fondé en droit.



Puisse cette remarque aider les dénonciateurs des classes dominantes à ne pas affaiblir leurs propos par des argumentations entachées d'amalgames, en miroir de ce qu'elles dénoncent.



En quittant la sphère judiciaire, il convient donc d'ajouter une morale à l'histoire : les institutions qui entretiennent la mémoire des crimes ont un devoir particulier de rigueur historique et doivent s'efforcer sans relâche, notamment dans les légendes des photos qu'elles exposent, de rendre à César ce qui lui appartient.



Car il y a bien un lien entre la collaboration de Renault et la violence déchaînée à Oradour, mais subtil... comme l'est en général le nazisme dans ses inhumaines entreprises, conformément au Satan de la tradition chrétienne qu'il prend pour modèle sans trop s'en cacher.



Ce 10 juin 1944, Hitler a besoin de faire en France un exemple de portée nationale : ce peuple tout à sa joie d'un débarquement libérateur doit se souvenir qu'il est occupé, et ses autorités pétainistes se rappeler qu'elles sont des marionnettes de cet occupant, auxquelles le débarquement ne donne aucun poids supplémentaire, aucune nouvelle marge de négociation.



Le crime matriciel est, encore et toujours l'armistice. Il permet à Hitler de doser sa violence en fonction de ses besoins. Caresser un industriel dans le sens du poil et des profits pour lui faire réparer des chars, ou massacrer exhaustivement une banlieue de Limoges, sont bien, essentiellement, une seule et même chose, le moyen approprié de prolonger une guerre raciste, d'une inhumanité inédite.



Un seul a une claire conscience de tout. C'est la principale critique qu'on peut faire aux travaux d'A L-R sur les élites françaises face au nazisme, de parler aussi peu de Hitler, de s'interroger aussi rarement sur sa stratégie. De ce point de vue, si j'étais le tribunal, je condamnerais le centre non pas à retirer la photo...



... mais bien plutôt à la retoucher en mettant à Louis Renault un bandeau sur les yeux :lol: !


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MessagePosté: Jeu Mai 19, 2011 10:08 pm 
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Bonsoir. Sur votre lien, je n'ai trouvé que l'article d'Annie Lacroix-Riz et non votre commentaire, est-ce normal?
Les héritiers de Louis Renault font feu de tout bois en ce moment pour essayer de récupérer sinon l'entreprise, du moins beaucoup d'argent de la République. Pour ce faire ils nient une grande partie de ce qui a fait que le général De Gaulle n'a pas hésité pour la nationalisation-sanction, en effet le principal n'est pas dans la production de véhicules pour l'ennemi, mais, si j'ai bien compris, dans la collaboration très active menée par Lehideux et le conseil d'administration de la SAUR dès les premiers jours qui suivent l'armistice, avec la mise en place de tout le système économique inféodé aux allemands. C'est Louis Renault qui, a son retour des USA, au mois d'août 1940,déclare aux allemands que tout ce que fait et dit son neveu par alliance a la même valeur que sa propre parole. Puis c'est le même qui devient ministre de Pétain et poursuit cette collaboration active. Tout cela est savamment passé sous silence par nos accusateur d'aujourd'hui car très génant. Amitiés. Bernard


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MessagePosté: Ven Juil 08, 2011 11:06 am 
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Inscription: Sam Juil 01, 2006 8:20 am
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Mon commentaire est bien en ligne.

L'affaire a suivi son cours, Annie Lacroix-Riz publié un nouvel article et inspiré un nouveau commentaire de ma part :
http://blogs.mediapart.fr/edition/artic ... -heritiers

Citation:
06/07/2011, 13:32 par François Delpla

Ne donnons pas dans le simplisme, qui a fait écrire faussement à Oradour que Renault avait fabriqué des chars pour les Allemands dans les années 40 alors qu'il en a seulement réparé, et a ainsi servi sur un plateau une balle de but aux héritiers. Cela n'est pas dit pour jeter la pierre, mais pour nous inciter tous à ne pas récidiver.



De ce point de vue, il convient aussi d'éviter des déformations symétriques de celles que nous dénonçons. Ainsi la collaboration des années 40, si elle peut être rapprochée des tiédeurs des années 30 devant la montée du nazisme, ne doit pas leur être... ah ! mal gammée !



Dans les années 30, le crime consistait beaucoup plus à ne pas prendre Hitler au sérieux et à prédire sa chute tous les quatre matins, qu'à appeler de ses voeux le défilé de ses armées victorieuses entre les pieds de la tour Eiffel.


Le sectarisme des commentateurs, qui à une ou deux exceptions près ne font que renchérir moutonnièrement, dans une démarche parfaitement binaire et analogue à celle qu'elle brocarde, commence à me préoccuper.


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MessagePosté: Dim Déc 18, 2011 5:40 am 
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Inscription: Sam Juil 01, 2006 11:49 am
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Bonjour,
Nouveauté HistoQuiz du mois de décembre 2011 : Le cas de Louis Renault

A chaque fois que l’occasion nous en est donnée, HistoQuiz mets en ligne des documents d’archives, sources primaires auxquelles les amateurs passionnés que nous sommes, pour la plupart d’entre nous sauf notre hôte, ont rarement accès.

Les documents qui suivent, dont des inédits à ce jour (18 décembre 2011), concernent un cas douloureux : Louis Renault.
Génial créateur dans l’industrie automobile, industriel ayant rencontré le succès, Louis Renault a été arrêté à la Libération pour faits de collaboration et ses usines nationalisées via une ordonnance de nationalisation, signée par Charles de Gaulle, avec comme exposé des motifs : « Alors que les livraisons fournies par la société Renault à l’armée française s’étaient montrées notoirement insuffisantes pendant les années qui ont précédé la guerre, les prestations à l’armée allemande ont, durant l’occupation, été particulièrement importantes et ne se sont trouvées freinées que par les bombardements de l’aviation alliée des usines du Mans et de Billancourt. »

Le cas de Louis Renault est de nouveau d’actualité, au travers de péripéties judiciaires que nous nous garderons bien de commenter.
Nous nous contenterons donc de mettre à la disposition de nos lecteurs des documents d’époque, libres à eux de les lire et se faire une opinion personnelle.

HistoQuiz remercie Madame Annie Lacroix-Riz d’avoir pris la peine de nous envoyer ces documents, elle qui d’habitude n’est pas prolifique en matière d’illustrations.

Daniel Laurent et Pierre Chaput

LE CAS DE LOUIS RENAULT

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Cordialement
Daniel
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MessagePosté: Dim Déc 18, 2011 9:10 am 
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Ces précieux documents confirment que la firme a réparé, et non fabriqué, des chars. Et que sa direction a menti en prétendant notamment que cela s'était fait sous la contrainte, en des ateliers spécialement réquisitionnés, sans que l'entreprise en profite pour augmenter ses capacités de production. Enfin, que Louis Renault était parmi les plus ardents de l'entreprise à collaborer.

Annie Lacroix-Riz a très utilement exhumé ces données.

Il n'en est que plus regrettable que des publications aient affaibli le dossier en prétendant que Renault avait fabriqué des chars, ou en amalgamant des rapports courtois avec Göring en temps de paix avec une trahison en temps de guerre.

Il n'est certes pas très malin d'avoir donné des brevets d'honorabilité aux dirigeants nazis en les fréquentant pendant les années 30, mais il convient de savoir que c'était parce qu'on sous-estimait leur pouvoir de nuisance, et non parce qu'on voulait attirer leur armée à Paris pour la lancer contre les grévistes !


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MessagePosté: Dim Déc 18, 2011 4:30 pm 
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Inscription: Dim Juil 02, 2006 11:41 pm
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Bof... C'est la mode maintenant de remettre en cause la légalité des ordonnances du GPRF. Une fois que l'on a commencé, pourquoi s'arrêter ?

D'un strict point de vue formel, elle serait illégale, puisque non conforme aux droits de l'Homme. Mais, en 1945, aucun texte ne renvoyait à la déclaration de 1789 et aux précisions ultérieures. Le Conseil d'Etat a statué en disant que ce n'était pas une affaire de chronologie, mais de légalité.

Alors, dans ces conditions, comment reprocher aux héritiers Renault de s'engouffrer dans la brêche ? :roll:

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"L'Histoire est un mensonge que personne ne conteste." Napoléon


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MessagePosté: Dim Déc 18, 2011 5:39 pm 
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J'aimerais qu'on me dise dans quelle mesure on pouvait hors réquisition refuser de travailler pour l'occupant-ennemi, et cela non en 43 ou 44 mais aussi en 40-41-42.


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MessagePosté: Dim Déc 18, 2011 5:53 pm 
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Je ne comprends pas ton "hors réquisition" mais oui, certainement, on pouvait refuser de travailler pour l'occupant et, surtout, directement pour son effort de guerre.

Telle n'était pas la politique de Vichy, voilà tout.


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MessagePosté: Dim Déc 18, 2011 11:54 pm 
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Inscription: Jeu Oct 20, 2011 8:59 pm
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Un débat très intéressant, surtout que la petite fille Renault se débat pour une réhabilitation de feu son grand-père qui à mon humble avis n'est absolument pas méritée.

L'ambition du sieur Renault l'a amené à collaborer activement avec l'ennemi, certes pas dans un but idéologique, mais dans un but financier. mais les conséquences de ce genre d'attitude sont trop graves pour envisager quelque réhabilitation que ce soit.

Je vais suivre ce débat avec grand attention

Amicalement

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MessagePosté: Lun Déc 19, 2011 1:39 am 
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Citation:
Je ne comprends pas ton "hors réquisition" mais oui, certainement, on pouvait refuser de travailler pour l'occupant et, surtout, directement pour son effort de guerre.


Pour réaliser le mur de l'Atlantique les Allemands se servirent d'entreprises françaises dont la plus connue (de moi en tout cas) est Sainrapt et Brice.
Or, cette entreprise a continué d'exister après la Libération. Comment se fait-ce ?
Je me souviens que Galtier-Boissière la prenait à partie en demandant pourquoi les journalistes étaient poursuivis quand Sainrapt et Brice ne l'étaient pas.


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MessagePosté: Lun Déc 19, 2011 4:02 am 
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Inscription: Sam Juil 01, 2006 11:49 am
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Bonjour,
Notez aussi le document en page 1 : Louis Renault a volontairement réduit la construction de chars pour l’armée française en 1939 !
Toujours pour des raisons financières...

Au sujet de Sainrapt et Brice, dès la Libération de Paris, une instruction contre X est ouverte (21 décembre 1944). Pierre Brice doit démissionner de la chambre syndicale des constructeurs en béton (octobre 1944) et de la Fédération nationale des travaux publics (janvier 1945). Pendant l'été 1945, la CGT négocie avec le ministre de la Justice et celui de la Reconstruction et de l'Urbanisme l'exclusion de Pierre Brice de la direction de son entreprise, mais la possibilité pour la société Sainrapt et Brice de retrouver la possibilité de réaliser des chantiers publics.

En septembre 1948, le classement du dossier provoque des remous. Le 3 février 1949, le garde des sceaux, André Marie, est pris à partie à l'Assemblée et l'affaire Brice devient politique. Le député progressiste Emmanuel d'Astier de la Vigerie déclare : « Les hommes qui ont amassé des fortunes grâce à la collaboration jouissent maintenant pour une bonne part tranquillement de leur trahison tandis que le gouvernement, indulgent aux collabos, a mené une politique de répression contre la classe ouvrière. » Affaibli par cette affaire, André Marie démissionne le 13 février 1949.

En 1950, Pierre Brice reprend officiellement la direction de son entreprise. Sa société n'aura payé qu'une amende de dix millions de francs pour "profits illicites".

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Cordialement
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MessagePosté: Lun Déc 19, 2011 10:08 am 
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Tout cela est fort bon mais ne répond pas à ma question.
Si Brice a réellement participé à la construction du mur de l'Atlantique doit-on le considérer comme coupable de trahison pour autant ? L'a-t-il été à la Libération ?

Si Louis Renault a réparé des chars allemands en est-il pour autant coupable ?

Les autres usines ou ateliers de constructions mécaniques comme Peugeot ou Citroën ont-ils réussi à éviter toute forme de collaboration économique pendant les quatre années de l'occupation ? N'y eut-il aucun char allemand (ou avion ou canon ou camion...) de réparé ou de construit par quiconque en dehors de Louis Renault ?

Evidemment, qu'il y en eut.

Il se peut fort bien que Louis Renault, comme Pucheu, comme Laval, comme Brasillach, comme Pétain ait servi de bouc émissaire.

Il fallait, en sacrifiant quelques notables, se purger de quatre années de compromissions.

Et que Louis Renault par son martyre ait protégé tous les autres.
Comme Pétain, comme Laval...


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MessagePosté: Lun Déc 19, 2011 10:30 am 
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Inscription: Sam Juil 01, 2006 11:49 am
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boisbouvier a écrit:
Et que Louis Renault par son martyre ait protégé tous les autres.

Quel martyre ?
Le PV d'autopsie du 13 février 1945, inclus dans les documents mis en ligne, me semble clair : L'autopsie a été pratiquée par 5 médecins-légistes, rien que ça.
Maître Isorni, l'avocat de la famille Renault était présent, ainsi qu'un juge d'instruction, et ce des l'ouverture du cercueil.
Conclusion, je cite : Cette autopsie n'a permis de déceler aucune trace de violence.
Boisbouvier, lisez donc ce qu'on vous propose avant de tenter de tirer des conclusions infondées !

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MessagePosté: Lun Déc 19, 2011 10:33 am 
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@ MB
Ce que tu dis est assez juste... en ce qui concerne les limites de l'épuration et le choix, par de Gaulle notamment, de quelques têtes symboliques pour solde de tout compte.

Fallait-il pour autant décorer tous les coupables ?

Et faudrait-il aujourd'hui canoniser les boucs émissaires ?


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MessagePosté: Lun Déc 19, 2011 12:44 pm 
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Inscription: Mar Sep 23, 2008 1:11 pm
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Citation:
Fallait-il pour autant décorer tous les coupables ?


Ma question était et demeure :qu'est-ce qu 'un coupable ?
Tous les vaincus de l'histoire ont dû "collaborer" avec les vainqueurs car ils ont été obligé de choisir entre la vie et la mort et tous ou presque ont préféré de survivre.
Je dis "presque" car le peuple juif semble avoir choisi la mort à Massada face à Titus. Ce cas me semble unique. Vercingétorix et Abd-el-Khader se sont rendus. Ils ont bien fait.
Maintenant, quand la situation s'est inversée et que les vaincus cessèrent de l'être grâce à une "libération" qui leur fut apportée de l'extérieur, il devint fatal qu'un immense parti se forme, celui de la "résistance".
Ce parti ne put faire autrement que prétendre être représentatif de la vraie France (les élections approchent), de la seule France et tenter d'escamoter le plus possible tous les actes dits de "collaboration", même s'ils furent innombrables.
Dans ce très gros travail d'escamotage la solution du bouc émissaire fut primordiale.
Il fallut quelques écrivains-journalistes (Suarès, Paul Chack, Brasillach...), quelques ministres (Pucheu, Pétain, Laval...), quelques fonctionnaires ( De Brinon et des milliers d'autres...) un homme de théâtre (Sacha Guitry), des acteurs de cinéma (Le Vigan, Arletty), etc...
Il fallut aussi un industriel : Louis Renault fit l'affaire.
Sainrapt et Brice purent continuer.


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