Citation:
En attendant qu'ils reviennent tôt ou tard de cette attitude intenable, il me reste à leur expliquer par des détours internautiques que la folie de Hitler, consubstantielle à son très personnel antisémitisme, ajoute précisément au vieil antijudaïsme catholique (et à sa variante protestante), revivifié par le biologisme du XIXème siècle, une dimension dès le départ génocidaire, qui à mon avis lève les contradictions auxquelles se heurte présentement le débat.
Il y a certes un terreau européen, mais il y a soudain, dans le cadre de la catastrophe allemande de 1918, un fou qui instrumentalise les Juifs comme l'ennemi de son pays, que lui-même se fait fort de guider vers une revanche. Et la guerre de revanche qu'il va faire advenir et, en mai 1940, être à un cheveu de gagner, sera par définition funeste à bien des vies juives.
Vos propos me rappellent ceux de deux auteurs très pertinents :
1/ Pascal
L'imagination est une grande menteuse et d'autant plus qu'elle ne ment pas toujours.
2/ Bouthillier
Aujourd'hui les hommes vivent dans l'imaginaire, dans un monde de concepts créés de toutes pièces par la propagande, où les mots ne représentent plus des idées ou des choses, mais existent en eux-mêmes et deviennent des faits.
Combien vrai !
Certains mots se prêtent à cette imposture originelle et fondamentale : bourgeoisie, folie, nationalisme, christianisme, religion, foi, prolétariat, classe ouvrière... antisémitisme.
L'antisémitisme n'existe pas es-qualité. La folie non plus. C'est un mot qu'un psychiatre n'emploie pas. L'antisémitisme désigne des attitudes tellement différentes les unes des autres qu'elles en deviennent opposées. En ramassant dans un seul mot des choses aussi dissemblables on commet l'erreur dénoncée par ces deux auteurs sus-nommés. Connaissez vous deux chrétiens qui aient la même foi ? exactement la même ?
L'antisémitisme d'état de l'Action Française de Maurras n'était en rien comparable à l'antisémitisme des nazis et, d'ailleurs, au sein du parti nazi et de la SS, certains étaient plus féroces que d'autres qui ne l'étaient pas du tout. Je pense à Knochen. Il mérita d'être deux fois gracié.