François Delpla a écrit:
L'antisémitisme français, même puisé aux plus pures sources nationales, est aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, post-nazi. Isoler Fabius et Dassault comme symboles de ce qu'il y a de nocif dans la bourgeoisie, c'est du lourd !
Je ne voudrais pas donner l'impression que j'ai la moindre sympathie pour des antisémites, qu'ils soient français, allemands, russes, ou arabes.
Mais si vous considérez que la persistance de l'antisémitisme après 1945 relève d'un acquiescement au moins implicite à l'extermination (cf. le mot de Bernanos: "Hitler a déshonoré l'antisémitisme"), alors le danger me semble beaucoup plus réel du côté arabe qu'en Europe. Sauf à considérer que la seconde pourrait se faire l'auxiliaire plus moins consentante des premiers dans un nouvel holocauste perpétré en Palestine (cf. l'ouvrage de JC Milner, Les Penchants criminels de l'Europe démocratique). Encore s'agit-il, là encore, moins de la nocivité de la vieille extrême-droite moribonde que de celle d'un gaucho-islamisme soralien-dieudonnesque, trouvant quelques prolongements à l'extrême gauche ou chez les Verts.
Partons des faits: TOUS les meurtres abominables de juifs parce qu'ils étaient juifs, dans la période française récente, venaient d'islamistes (Mohamed Merah), de gangsters à idéologie islamiste (Youssouf Fofana) et un peu avant de terroristes palestiniens (l'attentat de la rue Copernic). A ma connaissance aucun juif n'a été victime, en tant que juif, d'un meurtre d'extrême droite en France depuis... des décennies. Et le gros du public de Faurisson au théâtre de la main d'or, aujourd'hui, ce ne sont pas des membres du Front national. Enfin je n'ai jamais entendu Le Pen appeler les juifs des "fils de singes et de porcs" comme l'actuel président égyptien.
Une fois ceci posé, je précise que je ne considère pas comme légitime la "nazification" automatique des adversaires arabes d'Israel, quand bien même Hadj Amin el Husseini passa une partie de la guerre auprès de Hitler et quand bien même l'Egypte et la Syrie furent après guerre le refuge de quelques nazis qui trouvaient une nouvelle jeunesse dans l'antisémitisme arabe. Mais s'en prendre au vieux Le Pen, c'est d'un facile...