François Delpla a écrit:
désolé, tu m'as l'air d'être un excellent stratège, mais pas un stratège nazi !
Partons du schéma de Mein Kampf (second tome, 1927) : liquider définitivement la puissance française, puis se lancer dans la conquête d'un grand espace oriental. !
Bien sur. Mais çà c'est en 1927 ! Et Hitler en est encore à ses délires. Oui, bien sur il pense surtout à "ouvrir" les frontières à l'Est. Parce qu'il a une revanche à prendre sur le bolchevisme qui remonte à la révolution allemande... Mais le pacte qu'il signe avec Staline, lui a donné d'autres idées. Il commence par la Pologne, d'accord avec Joseph et l'armée rouge. Scénario: il ne pense pas que la France va lui déclarer la guerre à cause de la Pologne. Elle ne l'a pas fait avant... Et il pense qu'il pourra s'entendre avec l'Angleterre. Fin du premier tableau. Ses stratèges (qui ne sont pas des nazis 100/100) piègent l'armée française dans les pays plats du nord, et déboulent sur une France paniquée dont l'armée est en complète débandade. Lui, Hitler ancien de 14/18, ne s'attend pas à une victoire aussi rapide et la demande d'armistice le prend de court. Il l'accorde trop vite, en désaccord avec son OKW. Fin du second tableau.
J'espère que tu ne partages pas les jeux verbaux de Jérémy Roy, prétendant que puisque la Pologne est à l'est et qu'il l'attaque avant la France, ce schéma est caduc !
Il y a le pacte Hitler-Staline, qui change beaucoup de choses !
Alors selon toi l'est-il, et quand, et pourquoi ?
Accessoirement, j'ai beaucoup de mal à souscrire à l'idée encore très à la mode que Hitler serait surpris par la rapidité et l'ampleur de sa victoire sur la France.
Oui. Il est surpris. Comme ancien combattant de 14/18, il pense que l'armée française est capable de résister et que la guerre peut être longue. Il est certainement surpris par la grande supériorité de cette armée allemande de 40 et comme je l'ai dit est également surpris par la demande d'armistice faite par... le maréchal Pétain qui dans son esprit est aussi respectable que le maréchal Hindenburg ! Et c'est là qu'il se fait piéger. Car Hitler se fait piéger par cet armistice qu'il n'aurait jamais du accorder, contre l'avis de ses chefs d'état-major !