Barbu a écrit:
beruge a écrit:
La doctrine erronée du ministre de l'Air
Bonjour. De quel ministre de l'Air est-il question? Apparemment, c'est de Pierre Cot, la bête noire de l'extrème droite!! He bien c'est faux, et toute la démonstration qui suit l'est aussi. C'est bien ce que tend à confirmer l'ouvrage du général de Corps Aérien Forget dans "Puissance aérienne et statégie". Lorsqu'il fait l'historique de l'Armée de l'Air avant guerre, il démontre que aucun CEMAA n'a pu prendre de réelle indépendance par rapport à l'Armée de Terre: "... l'Armée de l'Air allait rester écartelée entre d'une part les contraintes de ses missions spécifiques _ supériorité aérienne, actions offensives indépendantes_ et, d'autre part les contraintes de l'Armée de Terre exigeant "son aviation de coopération" c'est à dire réclamant des forces aériennes mises à la disposition de ses grandes unités et subordonnées à celle-ci. L'Armée de l'Air ne réussira pas à échapper à cette dichotomie dont les conséquences seront désastreuse en 40." Il continue en parlant des différents plans. Les premières grandes commandes interviennent en 1933 avec les trop fameux BCR (bons à tout donc bons à rien), trop tôt par rapport aux grands chagements qui allaient intervenir dans les années qui suivent. En 1935, lorsque les premières livraisons interviennent, les appareils sont déjà obsolètes, mais on continue à réceptionner. En 1936, il est plus qu'urgent de revoir les commandes, et pour y répondre, il faut faire passer l'outil de production du stade artisanal au stade industriel. Les nationalisations étaient la seule solution, mais le gouvernement manquait d'argent pour les faire totalement, et si la production des cellules va être industrialisée, la production des moteurs et des accessoires restera à la traine! Le plan de commande de 1936 reste résolument offensif, avec la moitié de la production consacrée aux bombardiers.Celui de 1938 fait une volte-face en privilégiant la chasse à outance, ce qui est une catastrophe. Pierre Cot savait, dès le début de 1937 que nous n'aurions pas la capacité de produire l'aviation pour mener à bien une guerre, et c'est pour ça qu'il préconnise de soutenir l'effort lancé par Laval pour l'alliance de revers par l'URSS. C'est Pétain qui torpille toute initiative dans ce sens jusqu'aux derniers jours du gouvernement Reynaud. (par exemple en ordonnant à Gamelin de renvoyer les I 16 républicains à Franco _pas mal pour un ambassadeur de France_ ou en interdisant la mission d'achat en URSS, puisque les USA ne peuvent pas fournir). Je rappellerai pour mémoire que le gouvernement français va financer une usine Curtiss aux USA pour que l'on puisse avoir des chasseurs H75. Notre production n'a pas été torpillée par les congés payés (il existaient déja au nombre de quinze jours dans les usines Bloch dès avant 1935,ce qui ne les empécha pas de produire autant qu'il fallait) mais par l'obsoléscence de notre outil industriel trop basé sur une production artisanale, et.... par les profits à tous crins de certains industriels qui ne jugeaient pas rentable la recherche (j'en veux pour exemple les motoristes, et surtout le groupe Gnome-Rhone ; les extrapolations des moteurs Hispano en Urss en sont aussi la preuve) En outre certains (Louis Renault par exemple) pratiquaient la trahison pure et simple, et l'ont payés, mais après la guerre seulement. Un dernier détail, j'apprécie à sa juste valeur l'utilisation de Gringoire 1942 comme source historique: vraiment digne d'un travail d'historien!!! Bernard
Très sincèrement, je me demande en quoi la responsabilité de Pétain est engagée à ce moment là ! Nommé Ministre de la Guerre en... 1934 par Paul Doumergue, il ne restera à ce poste que quelques mois, après s'être épuisé à demander le renforcement de la défense contre les députés... socialistes et communistes, et le ministère des finances !
Conscient de la gravité de la situation, le maréchal Pétain demande le 14 juin 1934 de nouveaux crédits pour lancer la modernisation des matériels et pour l'accélérer et demande la création d'un compte spécial de 3 milliards, et c'est l'Armée de l'Air qui en sera le grand bénéficiaire. le général Denain fait adopter un plan de fabrication de 1.010 avions, dont la première tranche est établie sur deux ans (980 millions) ! Et c'est Blum qui en 1935 déclarera: "Déposons les armes ! Bon gré, mal gré, l'Allemagne sera bien obligée d'en faire autant."
Alors arrêtons ces manoeuvres de désinformation que sont l'accumulation des contre-vérités favorables au front populaire qui ne fera qu'aggraver la situation industrielle de la France !