Deux fils de ce forum
viewtopic.php?f=50&t=215 viewtopic.php?f=50&t=837 ont vu récemment un durcissement de la discussion, comparable à ce qui se passe dans la société française depuis les attentats de janvier 2015.
Dans certaines interventions, la frontière entre "musulman" et "islamiste" est floue, voire inexistante.
Le ton aussi devient indigne de gens civilisés, malgré des rappels à la charte. Au lieu d'argumenter, on s'en prend à la personne de celui qui vient d'intervenir, soit sur le mode de la pure insulte (complicité d'assassinat, traîtrise nationale, disposition à l'esclavage étant les griefs les plus doux), soit sur celui de la condescendance (parle d'autre chose, tu n'y connais rien !).
A l'heure où j'écris (15 juillet, vers 8h), un seul acteur de l'attentat est connu et il pourrait avoir agi seul. Il est originaire d'un pays majoritairement musulman mais son dossier judiciaire ne comprend que des délits mineurs; il n'est donc pas établi qu'il ait agi sur l'incitation de Daesh. L'historien peut tout de même s'autoriser à dire que c'est une probabilité sérieuse. Car une stratégie semble à l'oeuvre : la France est frappée juste après la coupe d'Europe de football organisée sur son sol et classée "à haut risque terroriste"; cependant un massacre de foule dans ce contexte n'aurait pas été une claire agression contre la France; il valait mieux frapper juste après cet "Euro" une foule présumée française, rassurée par le calme des festivités footbalistiques et rassemblée à l'occasion de la fête nationale -ce 14 juillet universellement haïssable pour des adversaires des droits de l'homme. Si le chauffeur du camion avait été un musulman laïque sous l'emprise d'une folie suicidaire solitaire, aurait-il aussi bien maîtrisé le choix symbolique du moment ?
La stratégie ainsi perceptible prend place dans la continuité des attentats commis depuis le début de 2015, d'abord contre des cibles présumées ennemies (journalistes, policiers) puis contre des foules indistinctes, n'ayant d'autre tort que de se trouver en France dans des occasions festives. La première urgence est de se demander quel but visent les agresseurs, et la réponse n'est pas très mystérieuse : dresser les musulmans de France contre les autres habitants, et réciproquement.
Qui veut la guerre civile ? Ceux qui persisteraient à confondre, fût-ce un peu, musulman et islamiste doivent mesurer leur responsabilité.
Autre question : quel rapport entre tout cela et l'élection présidentielle de 2017 ? Car la menace ou le fantasme d'une guerre civile, même si elle n'éclate pas, peut jouer un rôle politique majeur, et c'est l'auteur d'un livre sur la prise du pouvoir par Hitler qui vous le dit.