Voici l'article :
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=102Vous en concluez que Holyfox a trahi, suppléé par son collaborateur Butler, et a même enjoint la Suède à trahir et rejoindre le camp nazi en lui vendant son fer.
N'est-ce pas un peu rapide ?
Le télégramme Pritz n'est pas aussi clair... il évoque une paix, mais lointaine (plus de dix jours), soumise à révolution politique (chgt de gvt), et surtout à des conditions. Quelles sont ces conditions ? Le télégramme ne les précise pas; il les qualifie seulement de "raisonnables". Or, il n'y a pas besoin de se creuser longtemps la tête, elles sont connues depuis l'entrée en guerre de l'Angleterre le 3 septembre 39 : le retrait des forces hitlériennes de la Pologne et des pays occupés (donc aussi de la France, Belgique, Norvège, Pays-Bas, Luxembourg). Ce sont cela les conditions raisonnables de la paix, et rien d'autre. Et cela est clair depuis le début du conflit.
Holyfox à mon avis n'a jamais trahi et jamais eu l'intention de trahir.
Le présenter comme un traître à la fin de la guerre relève des querelles politiciennes de parti... d'un autre monde de celui d'une Angleterre engagée dans une lutte à mort avec l'Allemagne nazie.
L'establishment britannique était uni dès le début ; dès les années 30 et le ciment a pris de manière irrémédiable en mars 39 quand les "appeasers" se sont sentis humiliés par l'affaire tchécoslovaque.
On a toujours tendance à présenter Churchill comme l'homme fort, l'homme de guerre, le seul et l'unique... mais c'est faux. Il est l'arbre qui cache la forêt, la partie émergée de l'iceberg. Ce sont les soit-disant opposants à CHurchill qui ont délcaré la guerre, pas Churchill. C'est le camp de Neville Chamberlain et de Holyfox, celui qu'on présentera comme un traître par la suite, qui a lancé l'Angleterre dans la bataille, pour ne pas en sortir ! Chamberlain aurait eu cent fois l'occasion de faire la paix avec Hitler, il l'a toujours refusé.
Il est urgent que les travaux historiques corrigent ce biais "churchillien" ou "churchidolatre", qui présente Churchill comme l'homme providentiel, le héros, le césar, le tribun qui de par sa seule volonté et personnalité a tenu tout l'édifice...