Revenons à Rougier.
Je rapatrie d'un fil déviant
viewtopic.php?f=41&t=338&p=11583#p11583 le résumé suivant sur les relations vichysso-britanniques fin 40-début 41 :
Il n'y a pas eu d'accords mais seulement des pourparlers, tant entre Weygand et Churchill qu'entre Pétain et Churchill.
Résumé :
-en octobre 40, Weygand et Charles-Roux, affolés de voir le gouvernement Pétain-Laval foncer vers la collaboration, envoient Rougier à Londres tenter de négocier un modus vivendi "à de Gaulle l'AEF, à Vichy le reste", plus un desserrement du blocus;
-Pétain n'est mis au courant que du dernier point (car il refuse mordicus le premier au même moment dans des négociations avec Hoare à Madrid) et donne un sauf-conduit, non une mission;
-à Montoire Pétain propose un effort militaire pour reprendre l'AEF; Hitler ne répond pas;
-dans les deux semaines suivantes, Hitler multiplie les vexations envers Vichy et Pétain comprend qu'il s'est fait déshonorer dans une poignée de main médiatique;
-pendant ce temps Churchill convient avec Rougier d'un envoi de celui-ci à Alger pour tenter de débaucher Weygand;
-ce dernier renvoie Rougier à Vichy pour tenter de rattraper Pétain par le col sur sa pente glissante;
-cela marche car Pétain a fait le chemin nécessaire; il accepte le statu quo colonial et promet de chasser Laval dans un délai d'un mois;
-des discussions s'engagent à Madrid sur la question du blocus;
-un mois plus tard Pétain n'a pas chassé Laval et l'a laissé s'engager dans des projets de reconquête du Tchad en concertation avec l'armée allemande, mais Hitler presse le mouvement et contraint Pétain à se séparer de Laval par la comédie du retour des cendres de l'Aiglon avec 48h de préavis, agréée par Laval mais inacceptable pour Pétain étant donné les humiliations susdites et l'absence de contreparties;
-après le renvoi de Laval, Churchill fait un pont d'or à Pétain pour qu'il gagne Alger, par Dupuy interposé, et cela semble un moment marcher;
-comme cela échoue et que Pétain se donne avec Darlan un nouveau premier ministre collabo, Churchill se dégoûte définitivement de Weygand vers la mi-février 1941... mais, tout à son entreprise de séduction de Roosevelt, doit le laisser fricoter avec les Etats-Unis les fameux accords Weygand-Murphy.