Le Forum de François Delpla

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MessagePosté: Lun Fév 26, 2007 10:23 pm 
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Concernant les questions posée par daniel , je vais justement m'attaquer a l'organisation defensive britannique de l'ile en mai/juin 40 ( bien sur en etendant jusqu'a la fin du projet seelowe , soit octobre/novembre ), mais je vais rester sans objectif precis , pas pour prouver que l'invasion etait possible ou non , juste fournir des données, comme toujours . Les conclusions appartiendront aux lecteurs .
J'ai deja suffisement expliqué qu'il fallait attendre fin 41 ,voir 42 pour que l'armée britannique sur l'ile soit efficace face a une invasion .


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MessagePosté: Sam Mar 10, 2007 10:39 am 
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Stop, on arrête tout !

Du moins sur le chapitre de l'intoxication du 10 septembre, destinée à favoriser un débarquement. L'information est fausse ou du moins prématurée !

Je suis allé à Londres la semaine dernière, entre mille autres choses pour lire la page du journal de Liddell qu'était censée résumer la phrase d'où est parti notre débat sur ce point : "Nous utilisons XX pour convaincre l'ennemi de débarquer". Or le texte est beaucoup moins affirmatif :

Une réunion s'est tenue avec le renseignement militaire pour discuter de la politique à suivre en matière de communications à envoyer à l'ennemi par nos divers agents. Devons-nous l'encourager à débarquer ou jouer la montre ? Le DMI (Director of Military Intelligence -Henry Davidson, biographie ici : http://www.kcl.ac.uk/lhcma/cats/davidson/da60-0.shtml) est plutôt partisan de les encourager mais lorsque l'affaire est portée devant les chefs d'état-major (Chiefs of Staff, abrégé CoS) on décide de ne rien leur laisser ignorer de la force de nos défenses.

Voilà qui change tout... et rend éminemment suspect et inutilisable le résumé en ligne. De toute manière j'ai appris à la fin de mon séjour que le journal était édité, et ce depuis deux ans ! Si la phrase ci-dessus avait été exacte, elle signifiait un accord profond des décideurs sur une intox aussi audacieuse qu'inavouable, donc une implication forte de Churchill. Là on en est au stade des parlotes, les services de renseignement ont l'idée de cette intox mais ne réussissent qu'à obtenir une décision contraire, et l'opinion de Churchill est inconnue. Peut-être la consultation, que je compte faire prochainement, des comptes rendus des réunions des CoS, permettra-t-elle de suivre l'affaire de plus près.


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MessagePosté: Jeu Mai 17, 2007 8:31 am 
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A propos de l'intérêt qu'avait Churchill à déclencher une guerre avec Vichy, voici un article très démonstratif de l'historien américain Martin Mickelson : http://links.jstor.org/sici?sici=0026-3931(198810)52%3A4%3C192%3AOSTOOT%3E2.0.CO%3B2-U


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MessagePosté: Sam Sep 01, 2007 10:59 am 
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Je voudrais un peu revenir sur le point de départ de ce débat , notamment sur le rôle de l'armée de l'air. J'avoue être assez surpris sur le fait que les pilotes de l'armée de l'air aurait laissé les gens de mer de debrouiller entre-eux. L'armée de l'air était confrondé à une "fuite de ces pilotes vers Gibraltar. A mon sens l'armée de l'air n'avait pas les moyens aériens opérationnels necéssaire pour s'opposer à l'armada Britannique pour la bonne raison il apparait que le commandement à demander aux commandants d'escadrille de demonter les hélices des avions. Voilà ce qu'ecrit à ce sujet le colonel Constantin Rozanoff alors commandant du groupe de chasse II/4 je cite"A l'armistice, le groupe rejoint l'Afrique du Nord à Meknes. Comme commandant de groupe je reçu l'ordre de démonter les hélices pour éviter les évasions, je commandais alors des avions infirmes. Heureusement, la nouvelle de l'attaque de la flotte de Mers el Kébir a pour conséquence de lever l'interdiction de vol. ce sont les derniers battements d'ailes des curtis du II/4 dont la dissolution est fixée au 25août 1940" (Source Air actualité n°580)
Même si les pilotes du II/4 n'auraient pas pu peser lourd sur le destin de la flotte de Mers el Kebir, l'ordre donné de démonter les hélices était valable pour toutes les escadrilles.

_________________
"Auf Den Matrosen Grab, Keine Rose Blumen"
"Sur une tombe de Marin, aucune rose ne fleurit".


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MessagePosté: Sam Sep 01, 2007 8:15 pm 
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Voici de précieuses remarques.
Elles attirent l'attention sur le fait que Vichy est alors entièrement tourné vers les Allemands, pour les convaincre qu'il arrête bel et bien la guerre : le désarmement des navires et l'ablation des hélices, si j'ose dire, même combat ! Churchill joue donc sur du velours, à condition que le feu soit bien ouvert dans la journée, et assez tôt. L'amiral français Gensoul, lui, commet la faute de ne pas croire que les Anglais oseront : à ce titre le bilan de la journée en pertes humaines lui incombe entièrement.


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MessagePosté: Mer Sep 05, 2007 5:40 pm 
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Bronsky a écrit:

Sur les démonstrations, ce qui m'intéressait c'était l'histoire de Churchill recherchant la guerre avec Vichy pour faire entrer les Etats-Unis dans le conflit, et il me semble avoir démontré que la "preuve" de François disait le contraire de ce qu'il lui faisait dire, citation à l'appui.


Eh bien, voilà un petit élément supplémentaire. Un message de l'Amirauté britannique aux amiraux North et Cunningham, daté du 4 juillet, commence ainsi :

"1. A la suite de l'opération d'Oran, les intentions du gouvernement français sont incertaines pour le moment, mais il est possible que nous soyons bientôt en guerre avec la France."

cité parAnthony Heckstall-Smith, La flotte convoitée / Mer el-Kébir : Histoire d'un drame, 1964, p. 163.


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MessagePosté: Mar Fév 03, 2009 9:47 am 
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Je viens de relire ce fil... et une bonne partie de la littérature sur le sujet.

Trop méconnue me semble la réaction première de Vichy, exprimée vers 13h par un télégramme de Darlan : répondre "à la force par la force" et rassembler devant Oran toutes les unités navales françaises de Méditerranée occidentale. C'est ce texte, adressé en clair, qui permet à Churchill de contraindre Somerville à en finir alors qu'il jouait la montre. Mais au-delà, c'est la démonstration du fait que l'état de guerre existe déjà bel et bien, et que Churchill l'assume sans problème.

Alors certes, Huntziger ne demande pas, lui, en clair à Hitler les moyens d'une guerre, pas plus que Pétain ne le fera à Montoire. Mais dans les deux cas il s'agit bien d'une demande de moyens pour développer un état de guerre embryonnaire (le long des côtes africaines dans le cas de MeK, en AEF dans celui de Montoire). Et dans les deux cas également c'est Hitler qui traîne les pieds, sauvegardant les chances d'un apaisement anglo-vichyste.

Il faut rappeler, car ce n'est peut-être pas évident pour tous, l'intérêt qu'il a à maintenir Londres et Vichy dans un état de brouille mais non d'affrontement armé : d'un bout de sa carrière à l'autre, il tient à ne pas se fâcher trop fort avec l'Angleterre, pour obtenir que le reste du monde le laisse s'emparer de son "espace vital" vers l'est, aux dépens des "sous-hommes" slaves.


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MessagePosté: Lun Mar 02, 2009 5:10 pm 
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Il m'est venu une idée toute bête : chercher dans le livre sur les conférences navales du Führer, paru en anglais dès 1948, ce qu'il pouvait y avoir d'intéressant sur les intentions de Hitler concernant la flotte française.

Je rappelle que les plaidoyers vichystes, ou simplement aigris contre la "traîtrise de l'ancien allié", concernant Mers el-Kébir, reposent en grande partie sur l'idée que Hitler n'avait aucune visée sur la flotte française et que l'Angleterre, à cet égard, s'est affolée bêtement (et criminellement, ajoute-t-on souvent).

Or voici ce que dit Hitler en ouvrant la conférence du 20 juin, veille de la remise des conditions d'armistice à la délégation française dans la clairière de Rethondes :


Citation:
France. L'armistice.- Le Führer souhaite s'abstenir de toute mesure portant atteinte à l'honneur français. Ainsi, la flotte est à interner à Brest et à Toulon, suivant les dispositions du temps de paix. Les navires sont à mettre hors d'usage suivant des instructions spécifiques. Quelques unités navales devront être disponibles pour la défense de l'Indochine. Des bases sur la côte atlantique devront être entièrement à la disposition de la Kriegsmarine pour la guerre contre la Grande-Bretagne. Des demandes de dragueurs de mines et de navires pour la défense des ports et chenaux devront être présentées pendant les négociations.



Un peu plus loin on trouve un propos de l'amiral Raeder, qui signale l'importance de l'occupation de Dakar. Réponse dictatoriale, capitale non seulement pour l'affaire de MeK mais pour la Solution finale :



Citation:
Le Führer a l'intention d'utiliser Madagascar pour installer les Juifs sous une supervision française. Cependant, il comprend l'importance de la demande faite par l'amiral de la flotte [Raeder] d'échanger Madagascar contre la partie nord de l'Angola portugais, et il va examiner la suggestion.



On a ici comme toujours chez ce comédien un mélange de sincérité et de manipulation, et celle-ci s'adresse aux présents bien sûr (Jodl, Raeder, Puttkamer) mais aussi, au-delà d'eux, à ceux qu'ils sont susceptibles d'informer, dont peut-être, indirectement, des diplomates étrangers.

L'idée de l'Angola est grotesque, mais bien propre à inquiéter Salazar et à l'inciter à cafter dans des oreilles anglaises (la correspondance du dictateur portugais avec son ambassadeur à Londres Monteiro, récemment éditée, serait à voir). De toute évidence, Hitler, s'il caresse sérieusement le projet d'un "établissement" (en fait, un mouroir) juif à Madagascar, en cas d'arrêt de la guerre (paix britannique dans les quelques jours par renversement de Churchill, vivement espérée... et pas irréaliste), s'amuse, dans l'hypothèse d'une prolongation du conflit, à agiter des ambitions atlantiques.

Cela, nous pouvons le constater aujourd'hui... et les pétainistes sont d'ailleurs sur le fil du rasoir, car il leur incombe de démontrer à la fois que Hitler n'avait rien à faire de la flotte française et que, si on n'avait pas signé à temps et ingénieusement le précieux armistice, il n'aurait fait qu'une bouchée de l'AFN.

A l'époque cependant la situation apparaît totalement fluide et grosse des menaces les plus diverses. L'Angleterre peut réellement s'attendre à être envahie, tout comme l'abandon français, fort peu négocié avec elle (par la faute de Reynaud tout autant que de Pétain... et de Churchill, mais lui pour la bonne cause : il voulait retarder cet armistice au maximum pour consolider sa situation interne des plus précaires, qui le serait plus encore une fois l'allié perdu), peut lui apparaître gros d'un renversement des alliances qui ferait de la flotte française, conduite par ses propres équipages, une menace immédiate.

Mais le plus croustillant dans ce document est la première phrase sur une définition très particulière de l'honneur français, notion vichyste s'il en fut, et ce dès l'origine, en même temps que préoccupation unique (dit-il) de Gensoul au reçu de l'ultimatum du 3 juillet. L'origine allemande de ce dévoiement d'un beau mot était devinable, elle est ici prouvée.


Dernière édition par François Delpla le Mar Mar 31, 2009 5:29 pm, édité 1 fois.

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MessagePosté: Lun Mar 02, 2009 5:13 pm 
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hilarion a écrit:
Je voudrais un peu revenir sur le point de départ de ce débat , notamment sur le rôle de l'armée de l'air. J'avoue être assez surpris sur le fait que les pilotes de l'armée de l'air aurait laissé les gens de mer de debrouiller entre-eux. L'armée de l'air était confrondé à une "fuite de ces pilotes vers Gibraltar. A mon sens l'armée de l'air n'avait pas les moyens aériens opérationnels necéssaire pour s'opposer à l'armada Britannique pour la bonne raison il apparait que le commandement à demander aux commandants d'escadrille de demonter les hélices des avions. Voilà ce qu'ecrit à ce sujet le colonel Constantin Rozanoff alors commandant du groupe de chasse II/4 je cite"A l'armistice, le groupe rejoint l'Afrique du Nord à Meknes. Comme commandant de groupe je reçu l'ordre de démonter les hélices pour éviter les évasions, je commandais alors des avions infirmes. Heureusement, la nouvelle de l'attaque de la flotte de Mers el Kébir a pour conséquence de lever l'interdiction de vol. ce sont les derniers battements d'ailes des curtis du II/4 dont la dissolution est fixée au 25août 1940" (Source Air actualité n°580)
Même si les pilotes du II/4 n'auraient pas pu peser lourd sur le destin de la flotte de Mers el Kebir, l'ordre donné de démonter les hélices était valable pour toutes les escadrilles.


J'ai posé à ce sujet une question sur le forum "Aérostories", et les réponses ont été fécondes :

http://www.aerostories.org/~aeroforums/ ... mmsg=22527


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MessagePosté: Lun Mar 02, 2009 7:49 pm 
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Un point sur lequel personne n'a vraiment insisté: selon JJ Antier, les conditions remises à Gensoul sont inacceptables. Churchill le savait, Sommerville aussi.

La proposition que ce dernier fait afin d'arriver à un accord, de désarmer la Flotte au port, est rejetée par Churchill.

La détermination du Premier est donc indiscutable.

J'ai plusieurs questions:

- Churchill connait-il les dispositions de l'Armistice concernant la Flotte? Particulièrement, sait-il qu'ils doivent être désarmés dans "leur ports de temps de paix", les mettant à portée des Allemands?

- L'attaque n'est-elle pas aussi un moyen de couper l'herbe sous le pied de Vichy en les convainquant qu'une politique de neutralité est impossible? C'est-à-dire: nous ne signerons pas la paix avec l'Allemagne, nous vous considérerons comme des ennemis. Vous ne pourrez traiter qu'avec Hitler, pas avec nous, ce qui vous mettra à sa botte. De fait, Vichy n'aura d'autre échappatoire qu'une politique de collaboration.

- Churchill connaitrait-il des dissensions au sein de Vichy que son action pourrait faire basculer dans son sens?


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MessagePosté: Mer Mar 04, 2009 7:13 pm 
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Les conditions prévoient au départ, non pas les Antilles, mais la possibilité d'une démilitarisation sur place, "to our satisfaction".

Il semble (sous réserve) que Somerville ait cette idée des Antilles et la propose au cabinet, vers le 30 juin. Toujours est-il qu'elle se trouve intégrée à la place de la démilitarisation sur place mais que celle-ci devient roue de secours, au cas où les Français refuseraient tout le reste, à condition que ce soit d'eux que ça vienne et non des Anglais (ce qui suggère fortement que Somerville ou Holland ont le droit de le suggérer fortement).

Pour ma part, je refuse désormais fermement l'hypothèse que Churchill ait recherché une solution violente et encore moins sanglante.

L'article 8 de l'armistice est connu à Londres, et les efforts des Français pour le faire modifier, dans le sens d'un stationnement aux colonies. Mais précisément ils n'ont pas abouti, ce 3 juillet. L'Allemagne recule certes mais avec une sage lenteur. Elle sous-traite à l'Italie les navires de Méditerranée, le 29 l'amiral italien dit OK pour que les navires restent à MeK sous réserve accord allemand et celui-ci n'a pas été signifié noir sur blanc, notamment à Londres qui reste dans le fog. Restent les navires de l'Atlantique, qui doivent toujours aller à Brest et c'est le cas du Richelieu et du Jean Bart, excusez du peu (en fait l'Angleterre ne fait une affaire d'Etat que de la neutralisation de ces deux-là, et à un degré moindre du Dunkerque et du Strasbourg, stationnés à Mek).

Si l'affaire se termine d'une façon aussi sanglante pour la France et éloignée de ses objectifs pour l'Angleterre, c'està cause de la façon dont les choses s'enclenchent entre Somerville et Gensoul. Le matin ce dernier refuse tout dialogue, et s'y résout dans l'après-midi uniquement pour gagner du temps.

Si les ordres de Churchill avaient été exactement suivis (et on peut peut-être lui reprocher d'avoir été trop cool), il y avait ultimatum vers 7h, heure-limite à 13 h et liberté d'avancer cette heure-limite à mettons 10h, puisque dès 9h et quelques Gensoul répond à la façon de Cambronne, et dit qu'il se battra. Chiche, on tire à 10h est la seule réponse sensée : après tout on est en guerre et on n'a pas que cela à faire. Dans ce cas, aucun navire français ne peut bouger, l'Anglais règle son tir tranquillement en le rapprochant peu à peu et tout chef sensé, ne pouvant sauver le matériel, ordonne l'évacuation pour sauver au moins les hommes.


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 Sujet du message: Re: Pourquoi et pour qui ?
MessagePosté: Mar Avr 13, 2010 9:44 pm 
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Ils nieront mais tant pis : la fine équipe d'ATF 40, après avoir soutenu un débat intense http://atf40.forumculture.net/les-comba ... -t1302.htm et, en ce qui me concerne, utile, pendant la rédaction de mon livre sur Mers el-Kébir, a fini par m'exclure pour des raisons anecdotiques, qui n'auraient sans doute pas suffi si elles ne s'étaient greffées sur une grande difficulté du modérateur Didier Houliez à argumenter contre ma thèse.

Quelques détails sur cette affaire : http://atf40.forumculture.net/participa ... -t1801.htm

Je viens, grâce à Franck Boizard http://fboizard.blogspot.com/2010/04/me ... -1940.html, de découvrir ceci : http://www.farac.org/php/article.php3?id_article=67

Le point de vue du général René Mascaro me semble bien proche de celui d'Houliez... qui est chaleureusement invité à confirmer ou à démentir !


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 Sujet du message: Re: Pourquoi et pour qui ?
MessagePosté: Lun Jan 10, 2011 8:45 pm 
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Inscription: Ven Jan 07, 2011 5:55 pm
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Navré de revenir sur une affirmation aussi ancienne dans ce fil (n'hésitez pas à me faire savoir si vous voulez déplacer cet échange vers un autre topic) , mais vous prêtez a Churchill des intentions qui me semblent démesurées avec une attaque qui a tout de même de solides raisons stratégiques d'être.
Je vous suis tout à fait dans votre vision du mois de Juin 40 qui a bien failli voir la conclusion de la 2e GM en Europe , mais pas sur un Churchill qui le 03 Juillet aurait toujours besoin de "vendre sa guerre" à des MP's pacifistes.

Le 03 Juillet la "bataille d'Angleterre" est déjà dans la phase du "Kanalkampf" (attaque des convois dans la Manche) , mais surtout l'installation d'escadrilles allemandes sur les aérodromes côtiers du Nord de la France , la concentration de troupes
qui s'entraînent avec des péniches de débarquement aux opérations amphibies le tout sous la surveillance des avions de reconnaissance de la RAF ,ont déjà plongé les britanniques dans la "psychose" du débarquement.Ils minent les plages et concentrent de l'artillerie aérienne , tout en s'efforçant de réequiper les rescapés de Dunkerque au plus vite.Je ne doute pas qu'ils aient été à cette date déjà "mobilisés" psychologiquement , prêts à se battre et à subir des bombardements sur leur sol.

Vous semblez également penser que Churchill aurait pu "bloquer" sur la clause 8 de la convention d'armistice , vous lui prêtez un "juridisme" bien tatillon ; il y a peu de chances pour que notre homme , connaissant la valeur de la signature d'Hitler au bas d'un traité ait accordé la moindre crédibilité à l'ensemble du document (ce qui va dans votre sens , j'en conviens).

Cette dernière question résulte de la lecture de votre interview sur le bouquin , mais soyez assuré que quand j'aurais fini de le lire le livre il y en aura d'autres , et je me réserve le droit de vous catapulter un espadon ("launch the Swordfish")- comme aurait dit l'amiral Somerville - si je n'y trouve pas mon compte. LOL

Bonne soirée et à bientôt.


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 Sujet du message: Re: Pourquoi et pour qui ?
MessagePosté: Mar Jan 11, 2011 7:56 am 
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Inscription: Sam Juil 01, 2006 11:49 am
Messages: 1380
Localisation: Francais de Bangkok
Bonjour,
Claude Jarvis a écrit:
Le 03 Juillet la "bataille d'Angleterre" est déjà dans la phase du "Kanalkampf" (attaque des convois dans la Manche) , mais surtout l'installation d'escadrilles allemandes sur les aérodromes côtiers du Nord de la France , la concentration de troupes
qui s'entraînent avec des péniches de débarquement aux opérations amphibies le tout sous la surveillance des avions de reconnaissance de la RAF ,ont déjà plongé les britanniques dans la "psychose" du débarquement.Ils minent les plages et concentrent de l'artillerie aérienne , tout en s'efforçant de réequiper les rescapés de Dunkerque au plus vite.Je ne doute pas qu'ils aient été à cette date déjà "mobilisés" psychologiquement , prêts à se battre et à subir des bombardements sur leur sol.

Claude, il y a 2 aspects dans cette "bataille d'Angleterre" :
- Les precautions militaires que les Britanniques prennent, y compris d'avoir une poignee de pilotes qui se couvrirons de gloire.
- Les mouvements politiques "sous-marins", les intrigues genre Halifax, car la tentation d'une paix de compromis est grande.
Le peuple britannique uni comme les doigts de la main derriere Churchill des le printemps 1940 est une legende, au montage de laquelle Winston a aussi participe dans ses Memoires.

Il est evident que les Londoniens, par exemple, on fait preuve de courage sous les bombes, mais courage ne signifie pas necessairement determination.
De plus il faut inclure dans l'analyse de cette periode le facteur hitlerien. Et il se trouve qu'il ne voulait pas envahir l'Angleterre. Son objectif etait de faire trembler les dirigeants britanniques et les elites afin de se debarasser de ce fichu Churchill et traiter avec des gens "raisonnables" prets a parler d'une paix "de compromis" avec lui. Et il y en avait !

Citation:
Toute la stratégie nazie entre juin 1940 et juin 1941, soit le début de Barbarossa, aura deux axes essentiels :
- Tenter de déstabiliser Churchill en faisant craindre le pire aux Britanniques et les amener à signer une paix de « compromis ».
- Cacher au monde entier que, en fait, il se prépare à agresser l’URSS.

Bon, c'est de moi cette citation, voir l'article "Montoire, brouillard diplomatique" publie dans l'Histomag'44 no.62, octobre 2009, telechargeable ici (pour vous changer de lire du Delpla :lol: )
http://www.39-45.org/portailv2/download ... e-2009.php
Il serait cependant malhonnete de ne pas signaler que ce papier doit beaucoup a notre hote...

_________________
Cordialement
Daniel
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 Sujet du message: Re: Pourquoi et pour qui ?
MessagePosté: Mar Jan 11, 2011 3:59 pm 
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Inscription: Sam Juil 01, 2006 8:20 am
Messages: 6779
Depuis le début de ce vieux fil, j'ai écrit sur la question tout un livre, ce qui m'a permis de mieux voir un certain nombre de choses.

D'abord et avant tout que je posais mal la question du "bain de sang". Quand Churchill se compare lui-même à Danton, il est dans l'après-coup : il n'avait aucune raison de voir les choses ainsi avant le 3 juillet. Car il savait parfaitement qu'il avait sous ses ordres de premier ministre, ministre de la Défense, des amiraux mollassons et polis, qui feraient tout pour ne pas tirer. Du coup, les ordres leur laissaient à cet égard toute latitude, pourvu qu'au soir le Strasbourg et le Dunkerque aient quitté la place sous bonne escorte britannique, ou y restent moyennant des "sabotages lourds".

Churchill ne pouvait en rien prévoir l'enchaînement d'atermoiements et de demi-mesures qui allait conduire à la boucherie d'une part, et à l'évasion du Strasbourg de l'autre.


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