Pour relancer le débat, cette petite sélection intéressée que d'aucuns pourraient laisser passer:
<<Un> c’est moi [François Delpla] et les =>, lui [BRH]
> >Depuis que j’ai lu dans Martin Allen et vérifié sur pièces que Churchill avait lui-même piloté de fausses approches de paix fin 40-début 41 (cf. un fil de novembre dernier), je me méfie de tout. Cependant, ayant moi-même labouré depuis 15 ans la question des ouvertures secrètes des Alliés à l’Axe, et réciproquement, en mai-juin 40, je suis en mesure de certifier avec un haut degré de probabilité que Churchill ne s’amuse pas à cela et criminalise, au contraire, toute tentative de ce genre, au grand dam et à la rébellion feutrée de Halifax qui ne rêve que de les connaître, ces conditions allemandes.
=> Certainement ! Mais n’y-a-t-il aucune passerelle entre Reynaud et Halifax ? C’est un point qui n’est pas clair : d’un côté nous avons Churchill qui le marque à la culotte et pousse Les Français au "jusque-boutisme", en les encourageant par de bonnes paroles, de l’autre Reynaud qui voudrait bien une paix globale : y-a-t-il eu des conciliabules entre le Lord et notre "petit-homme", et dans ce cas, les défaitistes ont dû s’en délecter...
> >Le cas de figure de l’hiver suivant, où l’Angleterre est seule et à bout de ressources, tandis qu’elle a "sauvé l’honneur" dans son ciel et en Libye, est assurément différent (attention, je ne dis pas que Churchill ait le moins du monde souhaité l’arrêt de la guerre, mais qu’il a pu, plus ou moins poussé par certains cercles conservateurs, lâcher du lest, voire se réjouir de mener Hitler en bateau et Hess en avion... vers la Suisse). >
=>mener en bateau, c’était bien la manière du vieux bouledogue...
>Du côté français également, en juin 40, toute enquête, secrète ou non, sur les conditions hitlériennes est pur défaitisme, pure capitulation. Personne ne propose de le faire pour gagner du temps : encore heureux ! Il reste un gramme de sincérité dans ce monde d’hypocrisie. Cependant les justifications de Chautemps ne sont guère empreintes de probité candide : il s’agirait de faire disparaître le parti des "mous" en démontrant que les conditions allemandes sont dures. A d’autres ! pendant ce temps la Wehrmacht avance et on ne met nullement en oeuvre un repli en Afrique du Nord.
=> Oui, elle avance, même là où elle n’a pas de blindés !
>De tout cela je dégage l’idée que Reynaud n’agit nullement par maladresse. La clé de son comportement, c’est qu’il ne croit plus du tout à une victoire militaire, même lointaine, mais qu’il veut un arrêt général de la guerre pour éviter le tête à tête franco-allemand, car il entrevoit assez bien le honteux calvaire qu’il serait.
=> Il donne plus l’impression d’agir comme une marionnette que comme quelqu’un qui sait où il va... Officiellement, on parle de se battre jusqu’au bout, mais l’on ne s’en donne pas les moyens (en changeant de généralissime, par exemple), on fait semblant d’écouter de Gaulle et on propose une capitulation de l’armée, ce qui est un non-sens si l’on voulait vraiment se battre en Afn. Quand à arracher une paix gobale, il est évident après le 10 juin, que Churchill ne lâchera rien.
A mesure que les jours passent, le camp des partisans de l’armistice se renforce. Reynaud doit bien se douter qu’il ne sera pas l’homme de cette coterie. Puisqu’il ne veut pas être l’homme de la résistance, pense-t-il sérieusement encore à être celui de la paix ?
Après le 10 juin et l’entrée en guerre de l’Italie, ceci me paraît exclu. >>
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