François DELPLA

Livre d'or

Par François
Delpla

Merci, Lovermind !

Laissons le passé, sinon pour constater ce qu'il nous enseigne. En l'occurrence, Hitler est un objet chaud, que la plupart n'abo [Suite...]

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Rss Un mauvais livre sur Hitler pourrait bien faire progresser la recherche
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Le Hitler de Johann Chapoutot et Christian Ingrao, paru le 18 septembre aux éditions du Seuil, se présente comme "la biographie qui vous fera oublier Hitler", autrement dit comme une courte dissertation sur le nazisme, avec des allusions sporadiques à son fondateur et conducteur. Averti sur ce site depuis quelques années qu'il faisait fausse route en jugeant que ce leader n'était pas "central" et en prenant parti, de ce fait, contre la réédition de Mein Kampf, Chapoutot récidive et s'enferre, en recrutant Ingrao qui pourtant ne l'avait pas assisté dans ce combat d'arrière-garde.

Les nombreuses erreurs factuelles qui émaillent cette oeuvrette, relevées (en partie) par le Monde des livres le jour de sa parution, ne doivent pas jouer le rôle de l'arbre qui masque la forêt : c'est bien la conception générale du propos qui pèche avant tout. A force de voir dans le nazisme, au lieu de la lubie d'un fou très doué pour la politique, un "précipité" d'idées à l'oeuvre dans la civilisation occidentale, on met en cause indûment l'Allemagne et son histoire, on se fait peur avec les résurgences actuelles de telles idées qui n'ont précisément pas de Hitler pour les catalyser (ni de situation allemande CONJONCTURELLE -entre traité de Versailles et "péril communiste"- pour permettre cette catalyse), et on s'éloigne des solutions à mettre en oeuvre pour les combattre.

L'unique biographe français de Hitler, qui aspire fortement à n'être que le premier, pensait, à l'annonce de cette parution, être enfin rejoint par des "pointures". Il constate à son grand regret que ce livre n'est une biographie que dans les vantardises de l'éditeur -non suivi, sur ce point, par les auteurs, qui renvoient pour l'exercice à Kershaw, Ullrich et Longerich... qu'ils ont peu lus. Ils déclarent faire, par rapport à leur personnage et aux études parues sur lui, un "pas de côté". On ne le leur fait pas dire !

Ce ratage, signé par deux chercheurs qui ont publié de bonnes analyses sur certains pans du régime nazi, démontre par l'absurde l'importance de connaître intimement son fondateur pour comprendre ce régime unique dans l'histoire.


Frémainville, le 10 octobre 2018

PS
SUR LE "COMPLOTISME"


L'étude du nazisme peut aider à mieux cerner la notion de complot et à comprendre qu'elle est, comme la langue d'Esope, porteuse du plus grand bien comme du plus grand mal.

En politique comme dans l'entreprise, la famille, etc. deux individus ou plus peuvent s'entendre secrètement pour porter des coups à un tiers par surprise. Lorsque le tiers commence à s'en douter et à le dire, ils auront une tendance bien compréhensible à crier au complotisme.

Le nazisme débutant tire le plus grand parti, le 27 février 1933, de l'incendie du Reichstag pour suspendre les libertés puis, le 30 juin 1934, du prétendu "putsch de Röhm" pour déclencher la "nuit des Longs couteaux" et faire en sorte que tout opposant craigne pour sa vie. Aujourd'hui encore, la plupart des travaux historiques répugnent à dire clairement qu'il s'agissait de coups montés par le pouvoir et concertés entre, au moins, Hitler, Göring, et Himmler.

Les complots, CELA EXISTE. Et si le complotisme (le fait d'en voir partout) est haïssable, c'est avant tout parce qu'il handicape la mise en lumière des véritables complots.


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Ecrit par: François Delpla, Le: 24/12/18


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